Test | FIFA 18
14 oct. 2017

Le Roi vacille

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FIFA 18

Comme chaque année, FIFA 18 est bien décidé à rester sur son trône, bien aidé par son moteur Frostbite. Et si, à force de surfer sur la vague du spectacle, la licence d'EA Sport marquait le pas ?

L'histoire

FIFA 18 reprend L'Aventure, mode mettant en scène le footballeur fictif Alex Hunter. Si nous pouvions espérer une belle amélioration, ce pan demeure une vitrine américaine du football. Ce qui est paradoxal, c'est que Madden 18 proposait une histoire plus juste et un peu plus humaine que le scénario assez caricatural de cet épisode footballistique. Concrètement, Alex Hunter se retrouve confronté à son passé, ou plutôt à son père qu'il a retrouvé à la fin de l'épisode précédent ainsi qu'à sa sœur dont il ne connaissait pas l'existence – malgré son nom similaire et le fait qu'elle soit un espoir du football américain (oui, la presse virtuelle fait bien mal son boulot). Grâce à une pirouette digne des plus mauvaises séries américaines, Hunter voit son transfert à Madrid échouer et se retrouve à devoir relancer sa Carrière en MLS.

Sur le simple aspect scénaristique, il est amusant de voir que FIFA 18 s'engouffre plus que jamais dans la faille bling-bling du foot. Une vision très américaine, qui est loin de ce qui fait l'essence du sport. Et autant on apprécie quand les américains parlent de leurs sports phares, autant il est compliqué de saluer le côté outrancier de FIFA 18. Mention spéciale pour le placement de produit Coca-Cola (une pub fictive) ou ce dialogue surréaliste ou Thierry Henry donne une leçon de relationnel au joueur qu'il connaît à peine.

Côté jeu, vous retrouvez également la recette de l'an dernier, avec l'alternance entre matchs de foot et séances d'entrainement, le tout agrémenté de choix scénaristiques afin de diriger la carrière d'Alex Hunter. Si la progression est relativement agréable, dommage que le principal défaut de l'an dernier soit toujours présent : bien loin des autres jeux de sport, FIFA 18 pâtit toujours de ses objectifs à remplir et du système de notation du joueur. Si vous devez parfois atteindre une évaluation spécifique, l'attribution des bonus et malus est toujours aussi ubuesque. Vous êtes isolé en attaque et face à un rideau défensif ? Impossible de tenter de percer la défense sinon le jeu vous sanctionnera bêtement, quand bien même vos coéquipiers sont 30 mètres en retrait et que vous passez deux défenseurs sur trois. Frustration, quand tu nous tiens.
Famille, Gloire et Beauté

Le principe

Les coachs sont bien modélisés mais n'interagissent toujours pas avec Hunter dans l'aventure...

L'autre paradoxe de FIFA 18, c'est de finalement marquer le pas du réalisme alors que la série n'avait aucune raison de le faire compte tenu de sa domination. Plus que jamais, FIFA 18 fait la part belle au spectacle, au point que les scénarios de match s'accumulent et les buts avec. Symbole de cela : les "bundespatates" qui s'enchaînent et les gardiens qui semblent plus souvent plonger pour la photo (et sans capter le ballon) plutôt que par souci d'efficacité. L'attaque prend plus que jamais le pas sur la défense et le constat est d'autant plus étonnant au regard de la concurrence, PES 18 ayant enfin trouvé un bel équilibre entre attaque et défense (le tout en corrigeant des défauts qui dataient de Mathusalem).
La bataille du terrain

Le multi

Le mode FIFA Ultimate Team est évidemment toujours de la partie.

FIFA 18 propose donc une expérience multijoueur en conséquence, à la fois spectaculaire mais pas forcément hyper profonde. Pas de quoi faire changer les joueurs de crèmerie cette année (les jeux de foot ont toujours cette chance) mais insuffler des doutes quant à l'expérience de l'année prochaine. À voir si la concurrence saura en profiter.
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Pour qui ?

Graphiquement, FIFA 18 pâtit seulement de la modélisation des joueurs et des effets de lumière.

Alors, PES ou FIFA ? Tout dépend de ce que vous recherchez : FIFA 18 profite d'une ambiance réussie, en grande partie grâce à la modélisation des stades, du public mais aussi des grands entraîneurs présents sous forme d'inserts. De même, nous apprécions les commentaires plutôt dynamiques et crédibles de Pierre Menés et Hervé Mathoux, en particulier dans le mode L'Aventure qui contextualise les actions. Par contre, niveau gameplay, impossible de ne pas souligner l'effort fait par PES 18, ce dernier proposant une expérience à la fois plus équilibrée et plaisante. De même, profitant du très bon moteur Frostbite, il est dommage que FIFA 18 n'accorde pas plus de soin à la modélisation des joueurs, la concurrence restant un cran au-dessus à ce niveau.
Les jeux sont faits

L'anecdote

Vous pouvez choisir la coupe d'Alex, mais aussi ses chaussures, vêtements, habits de match, etc.

Il est désormais possible de personnaliser Alex Hunter en sélectionnant ses coupes de cheveux, tatouages ou vêtements. C'est finalement représentatif de la démarche de cet épisode, souvent plus concentré sur les à-côtés du football que sur le sport lui-même.
La villa du style
Les Plus
  • Les stades et l'ambiance
  • Des commentaires plutôt convaincants
  • Le moteur Frostbite
  • Spectaculaire
  • Un mode Aventure qui se laisse jouer (même si)
Les Moins
  • Un mode Aventure toujours très perfectible et parfois neuneu
  • Un gameplay qui marque le pas, voire régresse en matière de simulation
  • La modélisation des joueurs et la lumière peu naturelle
Résultat

FIFA 18 est suffisant. Pire : il emprunte une voie un peu douteuse pour les amateurs de football. Pas de quoi affirmer qu'il s'agit d'un mauvais jeu vu que les fans y trouveront probablement leur compte ; et que EA vendra toujours des jeux par millions, bien aidé par le fait que peu de personnes achètent deux jeux de foot la même année. Pourtant, il est temps de sonner le signal d'alarme car plus que jamais, l'industrie du jeu de sport est sur le point de vivre ce que nous pensions encore impensable il y a deux ans : la magie du (vrai) sport.

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