Y'a plus qu'à
Les fans européens de Yakuza sont gâtés en ce moment. Après Yakuza Zero en janvier, voilà que débarque Yakuza Kiwami, remake du premier épisode de la licence de SEGA. Et si deux des meilleurs jeux de l'année étaient issus de la même série ?
L'histoire
Le scénario de ce premier Yakuza conserve tout ce qui fait de ce jeu l'un des monuments des années 2000, et surtout la pierre fondatrice de l'une des grandes sagas japonaises de la décennie passée. Le jeu brille toujours par son avalanche de rebondissements, et notamment par son introduction à la narration et au montage implacables (ça vaut le détour). Aussi, il utilise tous les outils narratifs (flashbacks, etc.) qui ont fait de cette série l'une des œuvres les plus cinématographiques du paysage vidéoludique japonais. En fin de compte, seul l'originalité de la narration de Yakuza Zero (qui faisait alterner entre Kiryu et Majima) peut laisser penser que l'histoire de cet épisode est un (très léger) cran en dessous.
Le principe
Détail amusant : le jeu intègre quelques rappels à Yakuza 0, comme ici dans les phases de karaoké.
Niveau jeu, la recette PlayStation 4 de la série est de mise, surtout que la majorité du monde ouvert laisse penser que le quartier Tokyoïte a directement été repris de Yakuza Zero. Si le système de jeu reprend grosso modo le principe bien connu de la série et de Zero, la différence vient surtout de la présence de Majima que vous devez désormais affronter pour gagner les améliorations liées au style "Dragon de Dojima". Le vrai bon point, c'est la présence d'une jauge d'expérience qui vient remplacer l'argent lorsqu'il s'agit d'acquérir de nouvelles aptitudes. Un choix parfaitement justifié puisqu'il n'y avait pas grand-chose de logique à investir financièrement dans son personnage. Toujours en ce qui concerne le gameplay, quelques mécaniques ont été modernisées avec par exemple l'intégration de contres spéciaux contre les boss.
Bien entendu, Yakuza premier du nom fait un peu brute de décoffrage en comparaison du plus récent volet sorti chez nous. Ici, pas de pans secondaires ultras poussés (le jeu conserve toutefois des mini-jeux annexes tels que les courses de modèles réduits ou les combats de catcheuses à base de pierre-papier-ciseaux, accessibles dans la salle d'arcade). Si certains trouveront à juste titre l'expérience moins généreuse, Yakuza Zero avait aussi été critiqué par d'autres pour l'être peut-être un peu trop (drôle d'idée !). À vous de voir où vous vous situez.
L'emballage
La caméra plus serrée permet de redécouvrir certains passages.
Pour qui ?
Le système de compétences a fait ses preuves. Comme toujours, plusieurs styles sont au programme.
L'anecdote
De nombreux mini-jeux sont disponibles. Les combats de catcheuses se basent sur des decks.
- Très satisfaisant sur le plan technique
- L'histoire, encore et toujours
- Le cachet cinématographique
- Une efficacité aussi redoutable qu'un coup au foie
- Une belle durée de vie
- Un système de progression bonifié
- Une refonte exemplaire, et à petit prix
- Logiquement moins généreux que les volets les plus récents (malgré quelques ajustements)
Yakuza Kiwami est une refonte comme nous aimerions toujours en voir. À dire vrai, il pourrait même définir la démarche : pour les quinze prochaines années, Kiwami sera probablement le meilleur moyen de redécouvrir une œuvre majeure des années 2000. Beau, rapide, incluant quelques ajouts liés à Yakuza Zero et mettant parfaitement en valeur le scénario qui a fait sa réputation, le jeu fait carton plein. Et tout ça pour une trentaine d'euros ! Qui dit mieux ?