La marque du sacrifice
- Éditeur Koei Tecmo Holdings
- Développeur Omega Force
- Sortie initiale 24 févr. 2017
- Genre Beat'em All
Il s'en est passé des choses depuis la dernière adaptation de Berserk. C'était en 2004, sur PlayStation 2 et exclusivement au Japon. Depuis, le manga de Miura est devenu populaire dans l'hexagone, et ce malgré un rythme de publication toujours aussi sporadique. Cette fois-ci, c'est Omega Force qui se colle au travail d'adaptation. Un choix logique au regard de la violence du manga, mais The Band of the Hawk pourrait bien vous décevoir.
L'histoire
Pour qui ?
Vous espériez une censure subtile ? C'est raté !
Le principe
L'intégration du canon de Guts est assez décevante.
En dehors des coups spéciaux et de sa (jolie) galerie de guerriers (attention, tous ne sont pas jouables), Berserk and the Band of the Hawk ne propose pas grand-chose et ne joue jamais la carte du spectacle. Symbole de ce constat, l'absence globale de gore et de vrais démembrements (la faute à la censure). Pour un manga qui coupe des membres à la pelle – ou plutôt à la grosse épée – et multiplie les thématiques adultes, ça la fout mal. Plus pragmatiquement, ceux qui ont joué à l'adaptation PlayStation 2 se rendront compte, après avoir joué à ce volet PlayStation 4, que cette dernière faisait preuve d'une certaine audace à son époque. Rappelez-vous ses actions contextuelles (permettant par exemple de sauter sur des trolls pour les couper à la verticale) mais surtout ses combats de boss dynamiques et fidèles au manga (jusqu'aux axes de caméra). Ici, difficile d'être emballer par les affrontements spéciaux, finalement toujours dans la veine des autres productions du studio. De ce point de vue, nous ne sommes pas loin du désastre.
L'emballage
Comme dans d'autres jeux du studio, il est possible de récupérer de l'équipement et de l'améliorer.
Cet artiste au style si particulier a participé de près ou de loin à tous les travaux liés à Berserk jusqu'ici, de la série TV de 1997 à celle de 2016, en passant par les films (actuellement disponibles sur Netflix) et les jeux Dreamcast et PlayStation 2. Probablement pour des problèmes de droits, sachez aussi que les vidéos ont été expurgées de leurs musiques d'origine. N'espérez donc pas écouter Bloods and Guts, ni même avoir droit à des pistes en accord avec le ton si sombre et particulier du manga. C'est peut-être la plus grosse déception en matière d'ambiance.
L'anecdote
Certains passages du manga se prêtent à ce genre. Hélas le résultat est souvent décevant.
- La découverte des combattants et des coups spéciaux
- Les cinématiques animées (encore que)
- Un contenu "facile" mais globalement généreux (durée de vie, nombre de protagonistes, etc.)
- Graphiquement très décevant
- Des musiques à l'ouest
- Originalité zéro
- Les problèmes d'un Musou (narration, chevaux, intelligence artificielle, etc.)
- L'impression d'un très, très gros gâchis
- Certaines missions méritaient assurément mieux
- Une durée de vie parfois inutilement artificielle (sachant que le jeu était assez long à la base)
- La censure, sérieusement ?
Ni un bon Musou, ni une bonne adaptation, Berserk and the Band of the Hawk est un jeu de commande parmi d'autres. Il s'agit même d'une cruelle déception pour les fans ayant joué aux précédents titres estampillés Berserk, et qui n'ont que trop rarement droit à un épisode vidéoludique. Le résultat est d'autant plus regrettable que le manga de Kentarô Miura se prêtait plutôt bien à l'exercice Omega Force, pour peu que des efforts eussent été consentis. En fin de compte, les seuls qui pourraient être convaincus par Berserk and the Band of the Hawk sont ceux qui n'ont jamais touché à un Musou de leur vie. En 2017, c'est rare. Du coup, retournons lire ou voir pour la millième fois cette oeuvre culte, tout en espérant que la prochaine adaptation sera meilleure.