Entrée – Plat – Dessert – DLC
Capcom prône un "retour aux sources" pour Resident Evil VII, mais c'est bien plus que cela. Le titre impose sévèrement son style, empruntant les bonnes idées de la concurrence de ces deux dernières années. Adieu les agents spéciaux sur-entraînés, bonjour Ethan, monsieur Tout-le-monde pris au piège de l'horreur glauque et dégoulinante parfaitement maîtrisée par la saga Resident Evil. À retrouver également dans les DLC Vidéos interdites.
L'histoire
Mais l'exploration tourne mal, les gars se font saigner tour à tour par le père Baker. Ethan, poursuit quand même son exploration de la sinistre demeure, des fois que la VHS soit un bon gros fake. Il finit par tomber sur Zoe au fond d'une cave, pas spécialement ravie de voir son héros de copain débarquer. Car ça n'est pas elle qui lui a envoyé le message. Mais qui ? Peut-être le démon qui l'habite, car après un petit câlin, votre copine devient une horrible sorcière qui visiblement vous aime à mourir. Ne voulant pas servir de carpette pour les prochains locataires, vous attrapez la première arme venue et lui trouez la cervelle. Sympa, les retrouvailles ! Mais ça n'est que le début : vous voilà tombé dans le piège de la famille Baker dont la spécialité porte sur la régénérescence des membres coupés...
Le principe
Quand ta copine n'a pas mangé depuis 3 jours.
Pour la première fois dans un Resident Evil, c'est en vue subjective que vous affrontez vos peurs. Dans le plus pur style du survival horror, votre principal objectif est de vous maintenir en vie et d'affronter les monstruosités qui se dressent devant vous. La famille Baker étant sérieusement siphonnée, vous aurez affaire à l'increvable père, à la mutante mi-femme mi-araignée de mère, et aux jeux vicieux du fils ainé. La fille, bien qu'également contaminée, vous guidera par téléphone pour trouver les ingrédients du remède qui sauvera votre petite amie. Seul avec votre lampe torche et les rares munitions glanées de-ci de-là, vous explorez les couloirs craquants de la vielle bâtisse par vastes pans, sa cave inondée, ses dépendances pourries, chaque grand ensemble étant marqué de manière classique par la rencontre d'un boss. En résolvant quelques énigmes assez simples à base de clés à collecter, vous avancez de pièces en pièces, à la manière on ne peut plus classique de Resident Evil premier du nom. Les ennemis apparaissent sans surprise dans les recoins sombres ou derrière vous après avoir déclenché une action particulière, tandis que les plantes et remèdes concoctés soigneront vos vilaines blessures. Mais alors, qu'est-ce qui rend Resident Evil VII si sympathique à jouer ?
L'ambiance
Pauvre gars, ça doit pas être simple pour lui sur Tinder.
Certains passages en jouent et sont d'ailleurs très jouissifs. Les deux fois où vous affrontez Jack Baker dans sa forme humaine resteront dans les annales vidéoludiques. Le premier combat se déroule dans le garage, avec un acharnement assez prononcé du bonhomme pour vous réduire en bouillie après qu'il ait coupé en deux le crâne d'un policier un peu trop téméraire. Vous placer au volant de votre voiture pour l'empaler contre le mur est comme une revanche sur les premières heures bien stressantes que vous venez de vivre dans le jeu. Plus loin, une scie électrique à la main, vous aurez la satisfaction d'ouvrir Jack en deux et voir battre son pouls à vif (ce qui ne l'empêchera pas de revenir plus tard hanter votre partie...).
Pour qui ?
Allez Jack, confie-toi à moi, ouvre-moi ton cœur.
Pour les habitués du genre survival, Resident Evil VII présente tout de même quelques limites. Ainsi, même avec des munitions en faible nombre, vous n'êtes jamais réellement à court. Les combats peuvent se terminer sur le fil, avec la dernière balle, mais quelques caches à trouver vous permettront de rapidement refaire le plein. Il faudra débloquer le mode survie pour se frotter à des ennemis réellement dangereux. De plus, le troisième tiers du jeu, sur le pétrolier, semble un peu détaché du reste de l'aventure. Les pièces du puzzle narratif s'emboitent, certes, mais cette partie se joue presque sans s'arrêter de courir, pour en arriver au bout, tandis que le chapitre suivant dans la mine semble ne pas dévoiler tout son potentiel. Ce qui donne une fin de l'aventure avec un léger goût de trop peu, contrairement au début du jeu jouissif à tous les points de vue.
Et la VR ?
J'ai l'impression qu'il réclame à manger, pas vous ?
Vidéos interdites Vol. 1
Le p'tit dej au lit, royal !
La chambre : l'expérience très réussie de ce DLC, qui mêle habilement réflexion et stress. Après vous avoir attaché à votre lit, Marguerite vous apporte un horrible repas. Une fois sortie de la pièce, vous parvenez à vous détacher pour explorer la chambre crasseuse. Observez autour de vous, combinez les objets, pour trouver un échappatoire à cet enfer. Mais attention ! Si vous faites trop de bruit, Mère viendra vous réprimander...
Ethan doit mourir est un mode de jeu intéressant : les ennemis, très forts, vous tuent en un coup de griffes mais votre mort laisse sur place une statuette contenant l'un des objets collectés. Les objets sont en effet disséminés au hasard de la carte et dans un ordre également illogique : vous pouvez trouver des munitions avant un pistolet. L'objectif est de venir à bout d'une traite donc. Vous allez tout de même mourir de nombreuses fois d'acharnement...
Cauchemar : sans doute l'expérience la moins intéressante de toutes. Ici, coincé au sous-sol de la maison, vous devez survivre jusqu'à l'aube aux vagues d'ennemis qui s'en prennent à vous. Trois compacteurs vous fournissent en pièces métalliques pour améliorer vos armes et produire vos munitions ; il s'agit donc davantage d'un jeu de gestion de ressources qui pour être complété nécessitera une certaine minutie.
Vidéos interdites Vol. 2
Malheureux au jeu, heureux en amour ! Veinard !
Filles : il pourrait être qualifié de préquel à Resident Evil VII. Vous incarnez Zoé, la fille des Baker, le soir de la tornade qui a frappé la Louisiane et amènera le mystérieux cargo à s'échouer à proximité de la ferme. Alors que le dîner mijote chez cette famille tout à fait normale, Jack Baker débarque dans le salon, tenant entre ses bras une petite fille inanimée. Vous apportez à cette pauvre jeune fille des vêtements propres et c'est là que tout dérape. Elle s'enfuit, les plombs pètent... Et vous retrouvez vos parents, sacrément dérangés par rapport à il y a quelques minutes. Dans ce trop court épisode, deux fins sont possibles ; à vous de trouver les bons indices et embranchements pour faire vivre Zoé le plus longtemps possible.
Vingt-et-un : Lucas, le fils sadique des Baker, a organisé un tournoi de Black Jack où l'issue est soit la mort, soit la victoire. Facile ! Dans un esprit totalement tordu à la Saw, vous faites face à un autre prisonnier comme vous. Outre les règles classique du Black Jack, Lucas a introduit des cartes bonus qui vous permettent de multiplier les risques ou faciliter votre victoire. Chaque coup perdu engendre pour l'un des deux joueurs un doigt coupé ou une électrocution... Vous pouvez y passer des heures !
55e anniversaire de Jack : joyeux anniversaire, Jack ! Mia, pauvre soubrette qu'elle est, n'a d'autre choix que de satisfaire son appétit gargantuesque. Pour ce faire, vous disposez d'un temps limite pour explorer la zone aux alentours, trouver des victuailles en tout genre pour les ramener à à Jack et gagner quelques précieuses secondes en tuant les ennemis alentours. Plusieurs zones sont disponibles, à débloquer en réussissant le défi dans un temps correct.
- Horriblement beau, avec des détails sales bien soignés
- L'immersion est totale
- Le PSVR, cette invention qui vous catapulte dans le jeu
- L'ambiance sonore et lumineuse des plus soignées
- Dommage que le mode survie ne soit pas d'emblée disponible
- Les ennemis sont tellement scriptés que recharger un point de passage vous donne une lecture claire des actions à faire
- Les passages du pétrolier et de la mine, comme sous-exploités
En empruntant le meilleur du genre, Resident Evil VII offre une poche de sang neuf à la saga Capcom. Le passage à la vue subjective, décuplée avec le PSVR, rend l'horreur de la ferme Baker aussi palpable que si vous y étiez. L'immersion jouissive de Resident Evil VII gomme quelques facilités d'usage, comme la classique exploration chapitrée, rythmée par des boss de niveau. Ou encore la gestion des munitions, toujours sur le fil mais sans jamais totalement vous laisser à poil. Même si cette vieille ferme qui craque de partout n'a rien d'accueillant, c'est avec plaisir que vous y plongez tout entier, en espérant en sortir en un seul morceau.