Les pleins pouvoirs
- Éditeur Bethesda
- Développeur Arkane Studios
- Sortie initiale 11 nov. 2016
- Genres Action, Aventure
Sorti il y a quatre ans, Dishonored avait marqué le jeu vidéo au point que nous l'avions nous-même récompensé d'un Atome d'Or. Toujours développé par la talentueuse équipe française d'Arkane Studios, Dishonored 2 avait donc fort à faire pour être à la hauteur de la légende. Verdict.
L'histoire
C'est en effet à cet instant que vous devez choisir votre protagoniste, à savoir Emily ou son père. Nous reviendrons sur les différences en matière de gameplay plus tard, mais sachez que votre dessein est là : sauver le royaume de l'usurpatrice Delilah. Dishonored 2 est aussi malin que son grand frère dans la mesure où il met une fois de plus tous les personnages sur un pied d'égalité, comme pour donner du corps à l'univers. C'est réussi puisque chaque rencontre est entourée d'un mystère attisant votre curiosité. D'ailleurs, les personnages secondaire finissent de donner une âme à cette aventure. Quoi de plus naturel que de tomber par inadvertance sur des civils ou des cambrioleurs ?
Avant-propos
Emily, Corvo, furtivité, meutres... faîtes vos choix.
Le principe
Vous pouvez aussi décider de faire le jeu en vous privant de tous les pouvoirs. Bon courage !
Cette suite conserve cet aspect et le pousse même plus loin, grâce à l'implémentation de nouvelles capacités, et notamment d'un nouveau pouvoir appelé Domino. En effet, ce dernier vous permet de lier deux, trois ou quatre ennemis afin de les éliminer (ou de les étourdir) d'un coup. Prenons un exemple concret : quatre gardes sont présents dans une salle, vous liez leurs âmes et, si l'un d'eux s'éclipse (ou non), il vous suffit de l'étourdir pour que les trois autres perdent également connaissance.
Là où le système devient passionnant, c'est qu'il n'est pas disponible de suite et qu'il vous faut donc l'améliorer pour pouvoir éliminer quatre cibles d'un coup. Mais peut-être vaudrait-il mieux acquérir Ombre Errante, une capacité vous permettant d'être plus discret afin de vous faufiler plus simplement derrière votre adversaire. Peut-être alors que vous ne pourrez lier que trois âmes à ce moment de l'aventure, mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?
Les soldats robotisés peuvent aussi voir derrière eux.
L'intelligence de cette suite, c'est de faire en sorte que chaque choix influent constamment sur l'aventure, sans que vous en ayez conscience. Impossible, notamment, de savoir ce qu'il se passera dans la mission suivante, et si certaines situations ne seront pas compromises compte tenu de vos choix de gameplay. Ainsi, il vous faudra parfois vous éclipser plutôt que de perdre du temps bêtement pour acquérir un objet gardé par quatre soldats armés.
La progression
La vision permettant de voir à travers les murs, l'un des rares pouvoirs "classiques" du jeu.
Mais cet épisode brille surtout par la variété de ses ennemis. Des soldats aux gardes mécaniques en passant par des sorcières ou des molosses, le jeu varient les situations avec un certain talent. Et là encore, il vous faut ruser et faire marcher vos méninges pour vous adapter à chaque situation. Un joueur ayant économisé des carreaux anesthésiant pour son arbalète pourra gérer une situation devant laquelle d'autres joueurs privilégieront la fuite. D'autres moins scrupuleux préféreront faire parler les armes létales, voire la poudre avec des enchaînements toujours aussi spectaculaires. Lier des gardes avec un pouvoir, foncer sur eux, faire une glissade, tirer sur l'un d'eux avec un carreau enflammé et les voir tous brûler comme le premier : Dishonored 2 permet de telles choses.
Un mot tout de même sur les choix moraux présents au sein du jeu. Si cette suite est maligne, c'est parce qu'elle pousse constamment à l'expérimentation, au divertissement et à l'excès. De ce fait, faire le jeu "proprement", sans tuer personne, peut être vécu comme une véritable frustration tant certaines capacités ou armes ont l'air rigolotes.
Pour qui ?
Les marchands permettent d'acheter de l'équipement, mais aussi de l'améliorer grace à des plans.
L'emballage
Certains intérieurs sont très réussis sur le plan graphique...
L'anecdote
Mais quelques rares extérieurs déçoivent franchement.
- Une direction artistique magnifique
- L'ambiance et le naturel des personnages
- Des nouveaux pouvoirs qui rendent les possibilités presque infinies
- Un level design toujours aussi remarquable
- Une progression parfaite en mode Normal
- Deux héros
- La gestion avisée des choix moraux
- Une aventure qui dure 20h minimum (en jouant le jeu)
- Une rejouabilité monstrueuse
- Quelques détections bioniques de la part des ennemis (mais c'est très rare, à la limite du bug)
- Un petit manque de précision dans les téléportations, parfois (c'était déjà le cas dans le premier)
Après quatre ans d'attente, Dishonored 2 ne déçoit pas et procure la même sensation que son prédécesseur en son temps. À une époque où les jeux sont faits dans la précipitation, cette suite offre un nombre de possibilités incalculables, qui témoignent d'un sens du détail effrayant. Rares sont les jeux vous proposant de les recommencer des dizaines de fois, tout en vous promettant qu'aucune partie ne se ressemblera (si vous y mettez du vôtre). Jeu de développeurs transformant les joueurs (et les héros qu'ils contrôlent) en surhommes, Dishonored 2 livre une définition du jeu vidéo rarement entrevue ces dernières années. Le jeu de l'année est français.