Droit dans le mur, à pleine vitesse
- Éditeur Microids
- Développeur Artefacts Studio
- Sortie initiale 3 nov. 2016
- Genre Course
À l'annonce de Moto Racer 4, difficile de savoir ce qui traversait notre échine : la nostalgie et l'impatience de retrouver une série vieille de 20 ans, ou la peur d'être face à un énième jeu de commande appartenant, qui plus est, à un genre en berne.
Le principe
Tout commence par le design des pilotes. Du héros de sentaï façon Bioman à la fille sexy (avec des oreilles de chat sur son casque), Moto Racer 4 donne le ton. Et une fois en course, c'est bel et bien l'excentricité qui prime. Avec les tracés d'abord, ces derniers n'étant parfois pas sans rappeler les pentes vertigineuse de l'oubliable Pure. Les sauts et tremplins sont nombreux et pour cause : les figures vous permettent de bénéficier d'un boost mais aussi d'assurer votre réception à coup sûr. Un point important étant donné la difficulté globale des courses.
En effet, le principal souci de Moto Racer 4, c'est d'être exigeant tout en proposant un gameplay finalement très perfectible. Entre la sensibilité du stick et les pistes parfois chaotiques, le jeu a surtout de quoi frustrer. Symbole de cela, la gestion aléatoire des collisions, qu'il s'agisse de celles liées à certains murs ou de celles provoquées par les quelques véhicules croisés ici et là. Mention spéciale à ces passages durant lesquels votre moto s'arrête sans explication, ou quand un contact la fait reculer voire rebondir.
L'autre problème, c'est le système de progression et la difficulté du titre. Attention, bon courage pour comprendre. Ainsi, vous avez trois niveaux de difficulté pour chaque épreuve : si vous gagnez votre course, vous remportez le nombre d'étoiles correspondant à votre choix. Si vous perdez : vous en perdez autant. Vous pouvez donc vous retrouver dans une situation complètement ubuesque, à devoir débloquer une étape avec un certain nombre d'étoiles, essayer de perfectionner votre score mais finalement perdre plus d'étoiles que vous en avez gagné. N'importe quoi, surtout compte tenu du niveau corsé de certains adversaires et du manque de calibrage du gameplay.
Autant vous dire qu'en partant de là, les mécaniques sont à la fois vos meilleurs atouts et vos pires ennemies. Vous commencez une course de championnat qui vous est inconnue et souhaitez faire un départ canon ? Bonne idée, sauf que le premier virage vous emmène droit dans le mur. Vous souhaitez recommencer le championnat ? Pas de chance, vous êtes obligé de le quitter et de repasser par le menu principal. Reste alors la gestion des figures, la possibilité de percuter vos concurrents ou la présence (entre autre) d'un turbo "interactif" (appuyez au bon moment lors d'un wheeling pour avoir un boost supplémentaire).
L'emballage
Vous retrouvez la présentation d'antan. En orange clair, les stats max du pilote (via des upgrades).
Le multi
Une preuve de plus que la VR a encore beaucoup de travail pour s'imposer...
Pour qui ?
Ce circuit de cross fait partie des rares bonnes surprises.
Au final, Moto Racer 4 finit par ne correspondre à personne. Pire que cela, il oublie que même les joueurs des années 90 ont grandi. Ainsi, impossible d'imaginer qu'un joueur nostalgique puisse se satisfaire d'une expérience à la fois si peu calibrée et si ridiculement exigeante.
L'anecdote
Dans cette épreuve, slalomez entre les voitures et finissez le parcours dans le temps imparti.
L'astuce
Un petit aperçu du système de progression.
Avant les épreuve, le jeu vous précise d'ailleurs que si vous "perdez une épreuve ou la quitter, vous perdrez un nombre d'étoile en conséquence". C'est faux : sachez qu'en quittant une épreuve, vous ne serez jamais pénalisé. Ainsi, si l'objectif est trop compliqué pour vous, n'hésitez pas à rebrousser chemin plutôt que de terminer le défi. La présence de cette indication sur les écran de chargement est donc amusante : Artefact s'est-il rendu compte du ridicule de ce système au point de rétro-pédaler au dernier moment, alors que les écrans de chargement étaient déjà intégrés ?
- Parfois joli
- Assez speed
- Deux/trois tracés sortent du lot
- Souvent moche
- Un gameplay mal calibré
- Une IA tout sauf réaliste
- Un système de progression ridicule
- Frustrant presque de bout en bout
- Une durée de vie très artificielle
- Un mode en ligne voué à être aussi désert que certaines pistes du jeu
- La gestion des collisions et les bugs
- Des courses finalement peu nombreuses
- Des pilotes trop durs à débloquer ? (objectif trois étoiles dans les championnats)
Moto Racer 4 fait partie de ces jeux qui ne s'interrogent jamais. Alors certes, cela peut marcher lorsqu'une personne talentueuse tient la barre, mais cela peut surtout mener à la catastrophe. Finalement, Moto Racer 4 ne donne jamais l'impression de s'être posé les questions nécessaires à l'ambition d'une légende. Pire, il emprunte la voie de la facilité comme ses pilotes empruntent des raccourcis : sur un secteur morose, qui stagne depuis une bonne dizaine d'années, la série culte se tourne vers l'arcade facile et ne bouleverse jamais la donne. Ajoutez à cela tout ce qui constitue une expérience catastrophique (système de progression farfelu comme jamais, IA mal calibrée, gameplay imprécis, bugs, etc.) et vous obtenez un jeu tout ce qu'il y a de plus frustrant.