Le Strawberry Quick de Square-Enix
- Éditeur Square Enix
- Développeur Square Enix
- Sortie initiale 25 oct. 2016
- Genre Aventure
Passé relativement inaperçu lors de son annonce, World of Final Fantasy à su faire monter la sauce au point d'intriguer. Avant la prochaine sortie de Final Fantasy XV, est-il l'amuse-gueule idéal ?
L'histoire
D'apparence très simple, le scénario est en fin de compte un hommage à Final Fantasy. Les mondes s'entremêlent avec cohérence et l'un des sous-textes n'est pas sans rappeler Kingdom Hearts. De façon plus pragmatique, la trame principale met un certain temps avant de véritablement se dévoiler. Comptez une quinzaine d'heures pour que celle-ci prenne pleinement sa place. Pas la peine de se plaindre pour autant : le jeu brille par la diversité de son aventure, et si la première dizaine d'heures correspond grosso modo à l'explication des différentes mécaniques (toutes proportions gardées), elles brillent par la variété de ses ambiances.
L'emballage
Des séquences animées sont parfois présentes. Un joli bonus.
Du côté des combats, saluons la qualité des animations et de la modélisation des personnages. D'ailleurs, les avatars ont un design particulièrement réussi en SD, notamment lorsqu'il s'agit de communiquer avec les habitants des villes. Accompagnés des compositions et réarrangements du très bon Masashi Hamauzu (connu pour son excellent travail sur Final Fantasy XIII), les graphismes s'apparentent donc à une jolie douceur qui n'est pas sans rappeler Blue Dragon.
Le principe
Lann constitue la base de la pyramide. Sur lui, un monstre moyen. Encore au-dessus, un petit.
Le concept du jeu est à la fois simple et profond. Chaque pyramide cumule les statistiques des éléments qui la composent. Et cela vaut aussi pour leurs atouts, leurs faiblesses élémentaires et leurs compétences. Ainsi, si vous avez un monstre de type feu et un autre de type normal, vous aurez par exemple le loisir de lancer des capacités de feu et d'autres physiques. Toutefois, vous pouvez aussi miser sur des monstres bénéficiant de compétences similaires, et qui dans ce cas pourront lancer des attaques spéciales dévastatrices.
Là où tout ça devient subtil (et amusant), c'est que World of Final Fantasy dispose d'un système de sphérier semblable à celui de Final Fantasy X. Quand il gagne de l'expérience, un monstre récupère des points de compétence à répartir dans un sphérier avec quelques embranchements. Chose amusante : il vous est parfois possible d'assigner des compétences "libres". Ainsi, il est parfaitement faisable d'apprendre un sort de soin à un monstre de type glace. Et dans le même genre, vous pouvez passer d'une évolution à l'autre d'un monstre en vous rendant à n'importe quel point de sauvegarder. Pratique pour conserver un myrage en changeant sa taille.
Résultat, World of Final Fantasy est un jeu à la fois profond et permissif. Un point qui se retrouve d'ailleurs dans sa structure. Vous pouvez passer d'une zone à l'autre sans difficulté, grâce à des portes reliant les mondes de Grymoire à votre "réalité". L'occasion de faire des emplettes ou de s'atteler à quelques pans annexes (comme la possibilité de combattre au Colisée ou de glaner des invocations et transformations grâce à des défis). Autant vous dire que tout est rassemblé pour que le jeu soit addictif.
Pour qui ?
Certains coups peuvent déséquilibrer les pyramides et les faires tomber (et vous aussi).
Le multi
En multi, les invocations sont interdites est la stats sont ramenées au niveau 50.
L'anecdote
Ils faut parfois avoir les monstres appropriés pour activer certains mécanismes.
Mais ce n'est pas tout. En tant que jeu basé (en partie) sur le fan-service, World of Final Fantasy y va de son lot de clins d'œil et d'événements vous faisant sourire. J'ai ainsi considéré qu'il valait mieux vous laisser la surprise. Sachez néanmoins que les rencontres, les invocations ou même la découverte des villes ou donjons sont autant d'occasions de faire esquisser un sourire aux fans. Et les dialogues ont eux aussi le mérite d'être drôles, Lann faisant office du parfait frangin insupportable. Assez loin dans l'aventure, sur la plage de Besaid, il dira par exemple que cette dernière et son ambiance paradisiaque lui donnent envie de "taper dans un ballon". Un clin d'œil que les fans de Final Fantasy X apprécieront, Tidus étant un héros champion de blitzball (un football aquatique).
L'astuce
Joli, le jeu sait faire parler la nostalgie.
- Une recette addictive au possible
- C'est très mignon
- Les musiques et le design
- La cohérence de l'ensemble (dans le fond et dans la forme)
- Un système d'une profondeur rare (pour un premier épisode)
- Un rythme et une diversité parfaitement maitrisés
- Pour les fans mais pas que
- La cross-save PS4/Vita
- Une difficulté modulable
- Bien plus intelligent (dans le fond) qu'il ne paraît
- Un multi sympathique
- Un petit manque de challenge en tour par tour
- Encore du potentiel à exploiter (multijoueur, etc.)
- La présence de mini-jeux globalement ratés
- Du multi seulement sur PS4
Plus qu'un amuse-gueule ou qu'un bon jeu basé sur le fan-service, World of Final Fantasy est tout simplement un excellent titre. Addictif, il se révèle être une double bouffée d'air frais. Dans le secteur du RPG japonais dans un premier temps, avec ses graphismes mignons et colorés qui ne sont pas sans rappeler Blue Dragon, mais aussi pour un jeu de capture de monstres. Avec ses systèmes véritablement fouillés et amusants, le titre prend l'allure d'une drogue douce. D'ailleurs, même quelqu'un qui ne connaît que très peu l'univers de Final Fantasy pourrait y trouver son compte (surtout que le jeu évite savamment de spoiler la saga). Et c'est bien là la marque d'un excellent titre, voire d'un grand jeu.