Test | World of Final Fantasy
31 oct. 2016

Le Strawberry Quick de Square-Enix

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World of Final Fantasy

Passé relativement inaperçu lors de son annonce, World of Final Fantasy à su faire monter la sauce au point d'intriguer. Avant la prochaine sortie de Final Fantasy XV, est-il l'amuse-gueule idéal ?

L'histoire

Pour mettre en avant son principe, il fallait à World of Final Fantasy une histoire en conséquence. C'est le cas puisque vous vous retrouvez aux commandes de Reynn et Lann, deux jumeaux amnésiques. Tout juste se rappellent-ils avoir eu autrefois des "myrages", des créatures pouvant être domptées et servir pendant des combats. Tout cela, ils l'apprennent grâce à une femme rencontrée dans un café et qui les incite à passer une porte menant au monde de Grymoire, où les habitants ont tous une forme mignonette. Hélas, le monde de Grymoire est aux prises avec l'armée de Bahamut (composées de "myrages" hostiles).

D'apparence très simple, le scénario est en fin de compte un hommage à Final Fantasy. Les mondes s'entremêlent avec cohérence et l'un des sous-textes n'est pas sans rappeler Kingdom Hearts. De façon plus pragmatique, la trame principale met un certain temps avant de véritablement se dévoiler. Comptez une quinzaine d'heures pour que celle-ci prenne pleinement sa place. Pas la peine de se plaindre pour autant : le jeu brille par la diversité de son aventure, et si la première dizaine d'heures correspond grosso modo à l'explication des différentes mécaniques (toutes proportions gardées), elles brillent par la variété de ses ambiances.
Des hommages multiples

L'emballage

Des séquences animées sont parfois présentes. Un joli bonus.

Il faut dire que World of Final Fantasy part avec un sacré avantage : le background de Final Fantasy. Le jeu nous propose ainsi de parcourir les environnements phares de la série, sans que cela nuise à la cohérence visuelle de l'ensemble. Bien que les donjons ne soient pas spécialement beaux, les artifices (le flou, etc.) donnent un certain cachet à une image colorée.

Du côté des combats, saluons la qualité des animations et de la modélisation des personnages. D'ailleurs, les avatars ont un design particulièrement réussi en SD, notamment lorsqu'il s'agit de communiquer avec les habitants des villes. Accompagnés des compositions et réarrangements du très bon Masashi Hamauzu (connu pour son excellent travail sur Final Fantasy XIII), les graphismes s'apparentent donc à une jolie douceur qui n'est pas sans rappeler Blue Dragon.
Une douceur colorée

Le principe

Lann constitue la base de la pyramide. Sur lui, un monstre moyen. Encore au-dessus, un petit.

World of Final Fantasy base donc son principe sur des monstres nommés "myrages". Dans les affrontements d'abord, puisque le jeu vous propose de créer des pyramides : Reynn et Lann peuvent chacun créer un trio. Ainsi, chaque protagoniste est accompagné de deux monstres. Dans leur forme "réaliste", nos héros constituent la base de la pyramide et ont sur leurs têtes un monstre de taille moyenne, qui lui-même en porte un autre plus petit. Dans leur forme de Grymoire (en SD), le principe est le même sauf que les protagonistes constituent l'élément du milieu.

Le concept du jeu est à la fois simple et profond. Chaque pyramide cumule les statistiques des éléments qui la composent. Et cela vaut aussi pour leurs atouts, leurs faiblesses élémentaires et leurs compétences. Ainsi, si vous avez un monstre de type feu et un autre de type normal, vous aurez par exemple le loisir de lancer des capacités de feu et d'autres physiques. Toutefois, vous pouvez aussi miser sur des monstres bénéficiant de compétences similaires, et qui dans ce cas pourront lancer des attaques spéciales dévastatrices.

Là où tout ça devient subtil (et amusant), c'est que World of Final Fantasy dispose d'un système de sphérier semblable à celui de Final Fantasy X. Quand il gagne de l'expérience, un monstre récupère des points de compétence à répartir dans un sphérier avec quelques embranchements. Chose amusante : il vous est parfois possible d'assigner des compétences "libres". Ainsi, il est parfaitement faisable d'apprendre un sort de soin à un monstre de type glace. Et dans le même genre, vous pouvez passer d'une évolution à l'autre d'un monstre en vous rendant à n'importe quel point de sauvegarder. Pratique pour conserver un myrage en changeant sa taille.

Résultat, World of Final Fantasy est un jeu à la fois profond et permissif. Un point qui se retrouve d'ailleurs dans sa structure. Vous pouvez passer d'une zone à l'autre sans difficulté, grâce à des portes reliant les mondes de Grymoire à votre "réalité". L'occasion de faire des emplettes ou de s'atteler à quelques pans annexes (comme la possibilité de combattre au Colisée ou de glaner des invocations et transformations grâce à des défis). Autant vous dire que tout est rassemblé pour que le jeu soit addictif.
D'une profondeur et d'une originalité rares

Pour qui ?

Certains coups peuvent déséquilibrer les pyramides et les faires tomber (et vous aussi).

World of Final Fantasy est un RPG très complet dans le fond. Toutefois, il peut sembler assez facile de prime abord. Les joueurs qui aiment les défis peuvent toujours hausser artificiellement le challenge. En effet, s'il ne dispose pas de mode Difficile, World of Final Fantasy propose un système de combat modulable. À vous de voir si vous souhaitez du pur tour par tour (qui est inévitablement plus simple), ou si vous préférez que le temps défile lorsque vous naviguez dans les menus. Quoi qu'il en soit, World of Final Fantasy reprend à sa manière la jauge ATB bien connue des fans de la série : des icônes défilent sur une barre à gauche et, une fois le sommet atteint, le personnage en question peut exécuter une action.
Simple et modulable

Le multi

En multi, les invocations sont interdites est la stats sont ramenées au niveau 50.

En plus de sa quête principale, World of Final Fantasy propose quelques quêtes et pans annexes. Si les invocations (impressionnantes et drôles) se récupèrent en accomplissant des défis, il existe également un Colisée où affronter des monstres, et ainsi glaner des récompenses. C'est également là-bas que vous avez accès au multijoueur qui, précisons-le, est exclusif à la version PlayStation 4. Vous permettant d'affronter un autre joueur, ce mode en ligne vous propose de remplacer Reynn et Lann par un troisième monstre prenant leur place. Une bonne chose compte tenu que certaines bêtes (notamment celles de grande taille) ne peuvent pas être pleinement exploitées dans l'aventure. Si le mode est sympathique, notez tout de même que World of Final Fantasy ne propose pas un outil de statistiques aussi démesuré que celui de Pokémon. Ici, les monstres identiques ont des caractéristiques semblables. Du coup, ne risque t-on pas, au final, de toujours se retrouver face aux monstres les plus puissants ? À voir.
Dommage pour la vita

L'anecdote

Ils faut parfois avoir les monstres appropriés pour activer certains mécanismes.

Les images illustrant mes tests – comme ceux de mes camarades – sont souvent issues des premières heures de jeu et ne comportent que très rarement (pour ne pas dire jamais) des éléments susceptibles de vous "spoiler" l'aventure. Ce test de World of Final Fantasy ne déroge pas à la règle puisque la plupart des images proviennent des quinze premières heures. L'occasion de voir la belle diversité dont fait preuve le titre.

Mais ce n'est pas tout. En tant que jeu basé (en partie) sur le fan-service, World of Final Fantasy y va de son lot de clins d'œil et d'événements vous faisant sourire. J'ai ainsi considéré qu'il valait mieux vous laisser la surprise. Sachez néanmoins que les rencontres, les invocations ou même la découverte des villes ou donjons sont autant d'occasions de faire esquisser un sourire aux fans. Et les dialogues ont eux aussi le mérite d'être drôles, Lann faisant office du parfait frangin insupportable. Assez loin dans l'aventure, sur la plage de Besaid, il dira par exemple que cette dernière et son ambiance paradisiaque lui donnent envie de "taper dans un ballon". Un clin d'œil que les fans de Final Fantasy X apprécieront, Tidus étant un héros champion de blitzball (un football aquatique).
Avec des poils mais sans spoil

L'astuce

Joli, le jeu sait faire parler la nostalgie.

Basé sur la capture de monstres, World of Final Fantasy vous fournit votre premier "prisme" pour chaque capture d'un nouveau monstre. En clair, c'est comme-ci vous bénéficiez d'une pokéball dédiée à chaque fois que vous tombiez sur un nouveau pokémon. De prime abord, ce système semble très (trop ?) simple. Mais il vous faut aussi, parfois, exécuter des actions spécifiques (infliger des dégâts d'un certain type, etc.). Passé le premier tiers du jeu, les captures deviennent donc plus compliquées puisqu'elles nécessitent des compétences très spécifiques. Ainsi, n'hésitez pas à aller faire le plein d'objets basés sur des altérations d'état : c'est très utile pour capturer certains ennemis !
Bien se préparer
Les Plus
  • Une recette addictive au possible
  • C'est très mignon
  • Les musiques et le design
  • La cohérence de l'ensemble (dans le fond et dans la forme)
  • Un système d'une profondeur rare (pour un premier épisode)
  • Un rythme et une diversité parfaitement maitrisés
  • Pour les fans mais pas que
  • La cross-save PS4/Vita
  • Une difficulté modulable
  • Bien plus intelligent (dans le fond) qu'il ne paraît
  • Un multi sympathique
Les Moins
  • Un petit manque de challenge en tour par tour
  • Encore du potentiel à exploiter (multijoueur, etc.)
  • La présence de mini-jeux globalement ratés
  • Du multi seulement sur PS4
Résultat

Plus qu'un amuse-gueule ou qu'un bon jeu basé sur le fan-service, World of Final Fantasy est tout simplement un excellent titre. Addictif, il se révèle être une double bouffée d'air frais. Dans le secteur du RPG japonais dans un premier temps, avec ses graphismes mignons et colorés qui ne sont pas sans rappeler Blue Dragon, mais aussi pour un jeu de capture de monstres. Avec ses systèmes véritablement fouillés et amusants, le titre prend l'allure d'une drogue douce. D'ailleurs, même quelqu'un qui ne connaît que très peu l'univers de Final Fantasy pourrait y trouver son compte (surtout que le jeu évite savamment de spoiler la saga). Et c'est bien là la marque d'un excellent titre, voire d'un grand jeu.

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