Rien dans le pantalon
Il est des choses dont seuls les japonais ont le secret. Ainsi, Valkyrie Drive est à l'origine un projet transmédia composé de Mermaid (un animé), de Siren (un jeu smartphone sorti uniquement au Japon) et enfin de Bhikkhuni, un titre destiné à la Vita.
Avant-propos
Autant vous dire que lorsque nous vous parlons d'érotisme, nous ne sommes parfois pas loin du hentai, Mermaid vous proposant des scènes aussi délicates que des tétons s'entrechoquant, des poitrines exubérantes donnant l'impression de se parler entre elles ou des séances de pelotage en bonne et due forme (voire plus). Si le dessin animé peut choquer, il faut avouer qu'il se dégage de celui-ci un étrange pouvoir hypnotique, en partie dû à la présence de scènes d'action. D'ailleurs, ce n'est probablement pas un hasard si la plupart des combats se terminent par une belle explosion (nous vous laissons deviner la métaphore).
Le principe
Bhikkhuni aurait pu aller très loin... Ici, un extrait (particulièrement) soft de Mermaid.
Car dans les faits, Valkyrie Drive : Bhikkhuni ressemble terriblement à Senran Kagura (également produit par Marvelous). De la structure des niveaux au gameplay, en passant par ces airs coquins mais terriblement gentillets, le titre ne surprend pas. Pourtant, impossible de nier ses qualités intrinsèques : les combos sont dynamiques et les subtilités bien présentes, qu'il s'agisse du "dash aérien", des transformations ou quelques combos spéciaux intitulés "Phantom".
Vous voilà donc avec un jeu tout ce qu'il qu'il y a de plus paradoxal, à savoir assez bon mais qui ne peut que difficilement s'ancrer dans un projet transmédia véritablement osé. Car bien que son pendant animé soit à vocation érotique, les thématiques étaient assez fortes pour pouvoir être portées en jeu vidéo. Par exemple, pourquoi ne pas avoir joué sur l'excitation du joueur en favorisant la démesure des affrontements ? Pourquoi ne pas avoir miser sur l'ambiance lesbienne de la série ou, plus généralement, sur la fusion des êtres ? Dans Valkyrie Drive : Bhikkhuni, vous n'avez qu'un système d'affinité tout ce qu'il y a de plus classique et c'est bien dommage.
L'anecdote
Des zones/missions courtes, un HUB qui réunit les persos, de l'XP à répartir... La recette Kagura.
Pour qui ?
Tiens, la fameuse scène lors de laquelle les vêtements disparaissent sous les coups. Comme d'hab'.
Le multi
Si certaines sont décevantes (merci la caméra), les héroïnes bénéficient de gameplay différents.
- Solide techniquement
- Des design plutôt réussis
- Des vraies bases de beat'em all
- Quelques mécaniques amusantes et dynamiques (les combos Phantom dans les airs par exemple)
- Une recette accrocheuse et qui a fait ses preuves
- Un jeu qui manque cruellement de "cojones" compte tenu de l'animé
- Une fainéantise certaine
- On n'a rien contre les coquineries, mais au bout d'un moment la recette s'épuise...
- Les défauts inhérents à toutes les autres productions de ce type (et de Marvelous) : difficulté artificielle, durée de vie assez courte, etc.
En fin de compte, seuls ceux n'ayant jamais joué à des curiosités comme Senran Kagura pourraient ne pas être affligés par la paresse de Valkyrie Drive : Bhikkhuni. Très décevant au regard du projet initial (qui aurait pourtant pu permettre à Marvelous et à Tamsoft de passer un cap "osé"), le titre recycle sans vergogne la recette à succès. Des niveaux courts, un système d'expérience classique mais accrocheur, des nanas en lingerie... Pourtant, impossible de parler d'expérience catastrophique : le gameplay comporte assez de subtilités pour vous donner l'envie de jouer. Finalement, Valkyrie Drive : Bhikkhuni donne surtout l'impression d'user un concept qui commence à faire son temps. Reste à savoir jusqu'à quand le Japon pourra compter sur des petites culottes usagées.