Le bayou Clay en main
Nouveau studio, nouvelle époque, nouvelle thématique, nouveau héros, cette troisième itération de la célèbre série Mafia n'est décidément pas avare en bouleversements. Avec ce Mafia III, 2K est justement bien décidé à chambouler vos habitudes. Pour le pire ou le meilleur ?
L'histoire
L'ambiance
Un vrai travail de recherche picturale a été fait pour dépeindre cette époque particulière.
Concernant l'ambiance sonore, il faut avouer que 2K a mis plus que le paquet. La playlist de Mafia III est simplement ahurissante : Aretha Franklin, James Brown, The Beach Boys, Johnny Cash, Marvin Gaye, The Rolling Stones, The Supremes, Elvis Presley, Otis Redding... Rarement autant de standards indémodables n'auront été réunis dans un seul jeu vidéo. Pour l'anecdote, c'est aussi l'occasion de se rendre compte à quel point notre Claude François national a pu pompé dans le repertoire américain de l'époque pour bâtir son début de carrière.
Le principe
Même face à leurs collègues à terre, les ennemis ne prendront aucunes précautions pour vous éviter.
Là où les développeurs tirent leur épingle du jeu, c'est dans l'enchaînement de ces différentes phases mais également dans la manière de les aborder. Dans la plupart des cas, l'infiltration est ainsi possible, avec notamment la mise en place d'écoutes téléphoniques pour repérer au préalable les forces adverses en présence. Cela dit, il est bien dommage que l'intelligence artificielle se montre aussi fainéante, rendant à la longue le challenge de l'infiltration moins sexy que l'entrée en force dans un hangar ennemi par exemple. Même constat du côté des forces de police : vous devrez vraiment faire preuve de beaucoup d'audace pour les exciter un peu et les forcer à vous poursuivre. Du coup, la tension générale s'en ressent et vous enchaînez les missions comme s'il s'agissait de simples formalités. Fort heureusement, le scénario et cette ambiance de dingue vous permettent de rester impliqué jusqu'au bout, histoire de voir jusqu'où ce Lincoln Clay va bien pouvoir vous mener.
Pour qui ?
Amusez-vous à dénicher les célèbres pin-up du peintre Joaquin Alberto Vargas y Chávez.
L'anecdote
Un message d'avertissement qui fait réfléchir. En tous cas, qui devrait.
DLC - Faster, Baby!
Les nombreuses courses poursuites ont de quoi répondre à votre soif d'adrénaline.
Côté technique, le jeu accuse déjà ces quelques mois d'existence (la comparaison avec d'autres titres du genre sortis récemment ne joue pas en sa faveur) : clipping relativement prononcé, textures mollassonnes et ralentissements malvenus. Rien de dramatique et si vous avez su apprécier le jeu de base, ces quelques détails disparaissent rapidement au profit d'un plaisir de jeu parfaitement renouvelé.
Notez en plus que ce DLC vous ouvre l'accès à une nouvelle zone de la carte relativement conséquente, vous proposant ainsi plusieurs heures de jeu supplémentaires. Tant mieux car une fois qu'on y a goûté, on ne quitte pas Clay facilement. Faster, Baby! a d'ailleurs un autre atout : la culture de Marijuana. À vous les joies des plantations clandestines et leurs ventes à la sauvette. Mais chut, tout ça doit bien entendu rester entre nous.
DLC - La Hache de Guerre
Prolongez votre expérience de Mafia III en y associant une bonne dose d'Uncharted.
Côté gameplay, La Hache de Guerre n'est pas chiche en nouveautés. En plus de l'apparition d'un personnage inédite capable de vous épauler, en sniper, lors des vos combats, ce DLC fait la part belle aux courses poursuites en véhicules blindés armés d'une tourelle. Attendez-vous à de la fusillade en bonne et due forme dans les rues de New Bordeaux mais aussi, bien entendu, sur les pistes très humides d'une île située au large de la ville. Cet endroit vous rappellera à la fois Uncharted et Tomb Raider Underworld, voire même, pour les sérievores, l'ambiance de Lost avec la présence d'un bunker très guerre froide... Dommage par contre que ce terrain de jeu ne soit pas aussi développé que celui proposé par Faster, Baby!. Ici, vous ne pouvez pas le parcourir à votre guise. Aucune sortie de route à l'horizon, vous n'avez qu'à simplement suivre le guide.
En tous cas, avec La Hache de Guerre, Mafia III s'offre un nouveau DLC on ne peut plus présentable et qui prolonge avec bonheur et exotisme votre expérience d'origine.
DLC - Sign of the Times
Une extension thriller qui parvient à poser une excellente ambiance.
Côté gameplay, un système d'enquête inédit permet d'apporter un relief appréciable à vos recherches (récolte d'indices et prise de photos sur scènes de crimes). L'exploration d'un vieil hangar isolé plongé dans l'obscurité totale, avec pour seul compagnon une lampe à lumière noire faisant surgir du néant la moindre trace de sangs... frissons garantis ! Pour les fans d'infiltration, le lancer de couteaux fait son apparition : idéal pour une exécution silencieuse à distance. Le final, réussi, vous offre même une ultime possibilité de prolonger vos pérégrinations à New Bordeaux : récolter suffisamment d'argent pour remettre sur pied le bar familial. Bref, le moins que l'on puisse dire c'est que Hangar 13 aura su peaufiner son oeuvre jusqu'au bout.
- Une époque parfaitement retranscrite
- Une playlist tout simplement impeccable
- Un héros plutôt charismatique et de bons personnages secondaires
- Un déroulement de l'intrigue astucieux (vous ne jouez que des flashbacks)
- Des environnements propres et variés
- Les possibilités d'infiltration intéressantes
- Un univers décomplexé mais sans jamais être putassier
- Le retour de Vito Scaletta
- Un libre arbitre bienvenu qui intervient notamment à la fin du jeu...
- De très bons DLCs qui prolongent avec talent l'expérience d'origine
- Pas mal de bugs (essentiellement visuels)
- Des mécanismes de jeu un poil répétitifs
- Une IA trop permissive qui abaisse le challenge
S'il n'est pas parfait sur le plan technique, Mafia III propose une solide expérience de jeu qui ne déparait pas dans la série. Le scénario est efficace, voire même astucieux dans sa forme, les personnages principaux intéressants, les situations assez variées même si elles n'évitent pas certaines répétitions. Mais c'est aussi grâce à son ambiance de choix que le titre tire son épingle du jeu, avec cette retranscription très soignée de l'atmosphère post-Vietnam de l'Amérique, sur fond de ségrégation raciale encore omniprésente. L'orientation choisie par Hangar 13, qui consiste à élargir le champ de la série au delà de la simple mafia italienne habituelle, s'avère finalement payante. Elle permet à la licence de se renouveler sans perdre les fondamentaux qui ont fait sa renommée.