Le bon dernier
Les années passent et les Mario Party se ressemblent. Pourtant, pour une fois, Nintendo tente de bouleverser une recette usée pour insuffler un peu de renouveau. Mais Mario Party : Star Rush prend t-il le problème par le bon bout pour autant ? Rien n'est moins sûr.
Le principe
Sur le papier, l'idée est plutôt intéressante, notamment vis-à-vis des soucis de rythme précédemment évoqués. Hélas, dans les faits la mayonnaise ne prend tout simplement pas. Tout d'abord, le jeu ne gagne que partiellement en rythme. Entre toutes les petites animations et les temps morts certes minimes mais parasitant constamment le jeu, difficile de trouver Mario Party : Star Rush véritablement révolutionnaire. Un exemple concret : vous martèlerez toujours le bouton pour lancer le dé quand celui-ci apparaît, alors qu'un temps de latence de peut-être deux secondes est présent à chaque tour. Si cela paraît anecdotique, le ressenti agace.
Surtout que Mario Party : Star Rush semble rendre la formule plus aléatoire que jamais. Vous déplacez votre protagoniste comme bon vous semble, et les autres joueurs aussi. Autrement dit, chacun est soumis au bon vouloir des autres. Vous vouliez prendre une pièce ? Pas de chance, un adversaire a pu l'atteindre avant vous. De façon plus pragmatique, certains se demanderont même si les joueurs – dans le fond – jouent véritablement ensemble. Chacun fait ses actions dans son coin et si tout le monde se retrouve, c'est juste pour faire quelques mini-jeux et affronter des boss.
C'est probablement le plus gros paradoxe de ce Mario Party : être un jeu solitaire déguisé en expérience multijoueur. Pour un éditeur de la trempe de Nintendo, le constat reste tout de même incompréhensible. Chose amusante car relativement symbolique : une partie de la progression se fait désormais en glanant de l'expérience après chaque partie. Vous voulez débloquer un protagoniste ? Attendez-donc d'avoir engrangé assez d'XP, comme dans certains jeux en ligne en somme.
Le multi
Les premiers affrontements passés, refaire les combats contre les boss n'a rien de passionnant.
Le contenu
Dans la Fête des ballons, le but est surtout d'échanger vos pièces contre des étoiles.
Pour qui ?
Le Numismathon propose des plateaux beaucoup plus classiques.
L'anecdote
Douze personnages sont de la partie.
- Le multi avec une cartouche
- Quelques modes annexes tout de même dynamiques
- La fausse bonne idée par excellence
- Un titre qui, dans le fond, va même à l'encontre des principes de la série
- Des parties plus bordéliques que jamais
- Un jeu "mononeuron" (répétitivité, impression de jouer sans réfléchir, etc.)
- Les combats de boss et la structures des parties
- Des modes annexes pas forcément passionnant
Note sanction pour une série qui donne l'impression, tel Mario sur les anciens plateaux, de tourner en rond. Pire que cela, Mario Party : Star Rush fait n'importe quoi sous prétexte de révolution. Plus bordéliques que jamais, les parties ressemblent désormais à des défis tout ce qu'il y a de plus personnels. Les épreuves défilent et chacun fait sa tambouille comme il peut. C'est finalement le plus étonnant avec Star Rush : comment Nintendo va à l'encontre même de ses principes conviviaux. Si le jeu gagnait véritablement en rythme, nous pourrions essayer de le comprendre, mais les temps d'attentes (délais pour lancer les dés, petites animations, etc.) finissent de rendre l'expérience caduque. Non, franchement, si c'est pour faire ça, autant enterrer la licence pour de bon. Et qu'ils n'espèrent pas revenir sans mode en ligne !