Test | Pro Evolution Soccer 2017
18 oct. 2016

Champion, mon frère !

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Pro Evolution Soccer 2017
  • Éditeur Konami
  • Développeur Konami
  • Sortie initiale 15 sept. 2016
  • Genre Sport

Il y a le train-train de la Ligue 1, et il y a celui de PES. Dans les deux cas, il nous arrive d'espérer, de croire en une certaine forme de renaissance du football, et à chaque fois nous finissons par redescendre sur terre. Soit parce que le championnat de France peine à surprendre, soit parce que PES est toujours dans cette incapacité à se reconstruire. Mais il se pourrait bien qu'avec Pro Evolution Soccer 2017 les choses évoluent enfin.

Le principe

Premier constat : malgré quelques mécaniques archaïques (contrairement à FIFA 17, le titre ne cherche jamais à renouveler ses coups de pied arrêtés par exemple), PES 2017 fait la part belle au football. Ainsi, vous vous surprenez à sourire quand la bataille fait rage au milieu de terrain, quand des passes en profondeur sont ratées ou quand votre attaquant frappe à-côté du cadre. Ici, nous sommes loin des passes lasers de FIFA 17, ainsi de ses god-goal et de l'abondance de tirs sur les barres.

PES 2017 mise donc sur la construction mais aussi, plus étonnant, sur la gestion des contacts. Les duels sont parfois costauds et il n'est pas rare de perdre un ballon suite à un contrôle mal négocié. Aussi, les têtes gagnent en importance non pas devant le but, mais plutôt lors des récupérations dans les airs. Au final, c'est avec un vrai plaisir que vous jouez au football en tentant de construire votre jeu à la manière d'un Guardiola de la manette.

Seul ombre à ce tableau en apparence idyllique : les arbitres qui, une fois de plus, sont à des années lumières de ceux de la concurrence. C'est bien simple, huit fautes sur dix ne sont pas sifflées. De quoi devenir fou quand ces dernières ont lieu dans la surface. Et encore, précisons que nous avons pour habitude de jouer "proprement". Nous n'osons pas imaginer ce qu'il en est pour les joueurs-bouchers façon Cyril Rool de la grande époque.
I've got a feeling

L'emballage

Plutôt impressionnant, non ?

L'autre bonne nouvelle, c'est que le Fox Engine tient plutôt bien la route face à la concurrence. En effet, si FIFA 17 est clairement plus beau, PES 2017 profite d'une modélisation des athlètes exemplaire et d'effets de lumières saisissant. En pleine action, lors des ralentis, le titre à un cachet réaliste particulièrement séduisant, qui tranche avec le côté coloré de FIFA. Pour être honnête, il nous tarde de voir ce que donnerait un épisode de la série en 4K tant le rendu semble se prêter – pour une fois – au procédé.

Signalons néanmoins que tout n'est pas rose pour autant. En fait, le jeu pèche par son manque de détails qui lui confère un archaïsme assez déstabilisant. Si le public est varié et va de pair avec le côté réaliste, le mixage sonore et l'ambiance semblent une fois de plus tirés des vieux épisodes. À une époque ou FIFA est irréprochable à ce niveau, PES 2017 peine un peu à suivre. Symbole de ce constat : la présence de deux arbitres aux bords du terrain. Rappelons quand même que cela fait de nombreuses années que les hommes en noir ont gagné quelques assistants dans les compétitions professionnelles, notamment derrière les buts.
Renard, chenapan !

La carrière

On vient de recruter Cavani : parfait compte tenu de son excellente endurance !

Heureusement, cela est anecdotique en comparaison du plaisir procuré par cet épisode qui profite, une fois de plus, de son excellent mode myClub. Pour rappel, il s'agit ici de constituer son équipe en recrutant des joueurs et en faisant travailler leur collectif sur le terrain. Contrairement à FIFA qui reste étrange à ce niveau, PES 2017 est beaucoup plus pragmatique : jouer des match avec des stratégies adéquates fera grimper votre esprit d'équipe.

De façon tout aussi amusante, le titre reprend le système de loterie qui, s'il n'est en rien réaliste, a le mérite d'être toujours aussi ludique et accrocheur. En fonction de vos recruteurs et agents, vous participez à une loterie permettant de remporter un joueur. Il n'y a plus qu'à espérer tomber sur un cador. Au rayon des bonnes nouvelles, ce volet permet de multiplier les agents pour affiner vos recherches, et donc d'optimiser vos chances de tomber sur le joueur de vos rêves en fonction de vos critères (postes, nationalités, club, capacité, âge, etc.).

Globalement, le jeu est parfaitement équilibré et même la présence d'une monnaie virtuelle ne ternie pas l'expérience. Les victoire vous rapportent de l'argent mais aussi des objets vous permettant d'entrainer ou de faire récupérer vos joueurs. En effet, plus encore que par le passé, l'endurance à une importance capitale, surtout en vue de jouer certaines compétitions. La compétence "trois poumons" est d'ailleurs salvatrice, tout comme certains joueurs (comme Edinson Cavani) qui brillent par leur faculté à encaisser les efforts.
Un club approuvé par Guy Roux

Le multi

Les états de forme peuvent être actualisés dans myClub via des mises-à-jour.

Si bien que ce mode éclipse tous les autres pans du jeu. Difficile d'imaginer faire une Ligue des Champions (pourtant sous licence) quand on dispose d'un mode si accrocheur. Et il en va de même pour le multijoueur. Car si myClub propose de jouer des compétitions contre l'IA, il permet aussi de simuler des matchs (pour les moins doués) ou de faire des compétition en ligne. Et ce en toute simplicité. Nous retrouvons le système de Division habituel de la série, et des compétitions ou objectifs bonus sont présents.
Un mode pour les dominer tous

Pour qui ?

Dans les matchs Division SIM, vous simulez les rencontres.

Si vous avez lâché PES et que vous vous demandiez s'il fallait retourner sur la série de Konami un jour, c'est assurément le moment ou jamais. Si certains points sont archaïques, le jeu brille autant par son gameplay que par son mode myClub, au point de faire oublier le manque de licences toujours aussi flagrant. De même, son moteur rassure et tient tout de même bien la route. Si vous ne revenez pas vers la série de Konami pour cet épisode, pas sûr que le prochain soit meilleur. Sachez-le.
L'avenir nous le dira

L'anecdote

Avant un match, en pressant Triangle, vous pouvez voir le style de jeu de votre adversaire.

Vous aussi, vous en avez marre de voir les joueurs du FC Barcelone ou du Real Madrid partout ? Cela tombe bien puisque je suis tombé sur un site amateur dédié à PES (PES Universe) et qui propose des jaquettes alternatives pouvant être imprimées. Personnellement, j'ai pris celle de Dortmund.
Non à la dictature du foot espagnol !

L'astuce

Attention à bien remplir les conditions pour le renouvellement de contrat de votre coach.

Comme toujours, le mode Carrière d'un jeu de sport est souvent une question d'optimisation. Pour ceux qui débuteraient avec ce mode, sachez qu'il ne faut pas hésiter à jouer contre l'IA. Dans les matchs de coupe dans un premier temps, mais aussi dans la Division SIM vous permettant de simuler des match comme dans Football Manager. Cela vous permettra de récolter pas mal d'argent et de signer vos premiers gros joueurs. D'ailleurs, réfléchissez bien avant de renouveler leurs contrats : n'oubliez pas que libérer un joueur peut vous rapporter quelques deniers. À ce sujet, les recruteurs les plus mauvais peuvent être utilisés pour recruter un joueur à revendre immédiatement (170 crédits), ce qui vous rapportera plus que de vendre le recruteur lui-même (100 crédits).

Enfin, il arrivera un moment où les renouvellements de contrats vous coûteront cher. De même, les conditions à remplir pour conserver votre manager pourront être difficiles. N'oubliez pas que votre première victoire de la journée vous rapporte 3000 crédits en bonus. De ce fait, rien ne vous empêche d'étaler vos parties pendant quelques jours pour consolider votre équipe.
Bien débuter dans myClub
Les Plus
  • La photographie et le réalisme qui s'en dégage
  • La modélisation des joueurs et de leurs visages
  • Un gameplay équilibré entre attaque et défense, et entre jeu au sol et en l'air
  • De vraies sensations
  • La physique du ballon
  • La gestion des contacts
  • L'aspect tactique
  • Un mode myClub toujours plus ludique et "fun"
  • L'aspect connecté
  • Un contenu assez conséquent
Les Moins
  • Les modes d'antan forcément au second plan
  • L'arbitrage
  • Pas assez de stades sous licence (c'est un peu agaçant niveau ambiance)
  • L'ambiance toujours en retrait
Résultat

C'est l'an prochain que nous saurons si PES 2017 a vraiment été un épisode charnière pour la série. Profitant d'un FIFA 17 qui fait la part belle au spectacle au point de mettre le football de côté, PES 2017 fait forte impression. Alliance d'un vrai sens du foot et d'un mode myClub toujours aussi ludique, le jeu assure le principal au point d'être une réelle alternative au titre d'Electronic Arts. Attention toutefois : l'éditeur américain a changé son moteur au profit d'un Frostbite impressionnant (mais paradoxalement moins réaliste que le Fox Engine). À voir s'il se recentrera sur le gameplay l'an prochain. En attendant, les joueurs ont de quoi se régaler sur le terrain, mais avec le titre de Konami. PES 2017 est le champion de la saison 2016/2017. Reste désormais à savoir s'il s'agit ici d'un concours de circonstances, ou si la série peut profiter de ce volet pour rebondir sur la durée. Espérons-le, car elle n'a jamais été aussi proche d'un vrai retour !

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