Un jeu de transition ?
Après un épisode faisant la part belle à la gente féminine niveau nouveauté, FIFA 17 décide enfin de se transformer en jeu scénarisé. Un beau bonus (comme toujours), mais cet épisode en devient-il indispensable pour autant ?
L'histoire
Le plus gros problème de ce mode Aventure, c'est justement de ne jamais trop s'extirper de la recette inhérente au genre. Si du point de vue de l'histoire la formule fonctionne toujours (après tout, c'est comme les films de boxe disposant de thématiques surexploitées mais toujours efficaces), le constat est plus mesuré en ce qui concerne l'aspect ludique. Car à force de s'inspirer de la concurrence, voire de la pomper sans vergogne diront certains, impossible de ne pas être exigeant et d'autant plus critique envers l'expérience.
En témoigne le système de notation d'Alex Hunter. Comme dans NBA 2K, chacune de vos actions est censée être évaluée par une note. Si dans la franchise de Visual Concepts le système brille par sa transparence et sa justesse, le constat est ici beaucoup plus mitigé. Il vous arrivera parfois d'éliminer un défenseur, de tirer au but, de voir un goal faire un arrêt surréaliste avant d'observer la balle s'écraser sur la transversale... tout cela en voyant la note de vos performances être abaissée sous prétexte que vous avez "gâché une occasion". Absurde. De même, contrairement à NBA 2K qui prend en compte chacune de vos actions, il est dommage de ne pas voir votre activité sur le terrain être prise en compte. Presser un joueur sans récupérer le ballon et cela n'aura aucune incidence sur votre note. C'est Edinson Cavani qui va être content...
Le principe
Vos choix jouent (relativement) sur votre nombre de fans ou vos relations avec votre manager.
Toutefois, passé le mode Aventure, FIFA 17 reste un épisode finalement très drôle car spectaculaire, et qui tente quelques nouveautés. C'est par exemple le cas des coups de pied arrêtés vous proposant désormais de choisir la position du tireur, en plus de sélectionner avec plus de précision la zone d'arrivée du ballon lors des corners ou autre. Un point sympathique même si, concrètement, difficile de mesurer si le résultat est plus pertinent que par le passé.
Les penalties et coup-francs sont pour leur part assez drôles à tirer, même si le jeu a cette fâcheuse tendance à vous faire toucher les barres de façon outrancière (une question de spectacle ?). Cela nous mène à un autre point laissant dubitatif : les gardiens aux compétences toujours aussi hallucinantes. Voir l'un deux arrêter trois frappes de mules d'affiler, en pleine lucarne, a toujours quelque chose de frustrant. Plus pragmatiquement, on comprend vite qu'Electronic Arts a avant tout voulu faire de ce FIFA 17 un titre spectaculaire, qui tranche avec les volets les plus réalistes (et parfois controversés) ayant vu le jour ces dernières années.
Le contenu
Ouf ! Les jolies footballeuses sont toujours là !
Pour qui ?
Le moteur Frostbite permet à la franchise de passer un vrai cap sur le plan technique.
L'anecdote
Les entraineurs de Premier League sont modélisés, ce qui permet quelques inserts niveau réalisation.
Par exemple, vous pouvez commencer dans votre club de cœur en Premier League et avoir quelques minutes de jeux lors des matchs. Qu'importe que vous marquiez à toutes vos entrées : le coach ne vous donnera jamais plus de temps de jeu et ne vous inscrira même pas pour la Ligue des Champions. Pire : il vous prêtera sans scrupule en vous disant de "devenir quelqu'un".
Autres choses très amusantes : voire votre grand-père vous amener un burger pour diner ; ou vous entendre expliquer à votre père que "vu que vous commencer à pouvoir mettre un peu de côté, vous devriez pouvoir lui payer un billet d'avion". Pour un joueur en Premier League, on espère bien !
Dernière anecdote sympathique : ce match contre Everton lors duquel j'ai marqué le premier but à la 88ème minutes avant qu'Alex Hunter se fasse sortir par l'entraîneur. Le jeu m'a alors demandé si je voulais continuer de jouer ou si je préférais simuler la fin du match. Quel ne fut pas ma surprise de voir, après avoir simuler les dernière minutes, que j'avais finalement perdu 4 à 1. Quatre buts adverses en cinq minutes, sérieusement ? L'inverse s'est aussi produit contre Leicester.
- Les graphismes
- L'ambiance
- Un vrai sens du spectacle
- La gestion des coup-francs/penalties
- L'histoire toujours efficace du mode Aventure
- Des coachs modélisés et du contenu encore en hausse
- À l'attaque !
- Les défenses à la ramasse
- L'abondance de scripts dans le mode Aventure (et les défenses encore plus à la ramasse)
- Un mode Aventure qui manque globalement de subtilité et de calibrage
- Des incohérences qui agacent
- Les god-goals et les barres
FIFA 17 est un épisode à la fois amusant et spectaculaire. Toutefois, certains verront probablement dans cette tendance à privilégier l'attaque un petit retour en arrière, le jeu flirtant parfois avec l'arcade. Des frappes qui fusent, des arrêts venus d'ailleurs, des barres à foison... FIFA 17 semble surtout être une vitrine pour promouvoir le football champagne et l'utilisation de l'impressionnant moteur Frostbite. Proposant un contenu toujours aussi gargantuesque, le jeu peine néanmoins à convaincre lorsqu'il s'inspire de la concurrence – à savoir NBA 2K, le meilleur jeu de sport à l'heure actuelle. En effet, difficile de ne pas être un peu déçu en comparant le mode Aventure à son modèle. Quoiqu'il en soit, FIFA 17 amusera pendant un an et c'est probablement le principal.