Un moteur et puis rien
- Éditeur 505 Games
- Développeur Kunos Simulazioni
- Sortie initiale 19 déc. 2014
- Genre Course
Arrivé en 2013 sur PC, Assetto Corsa est vite devenu le Messi des jeux de courses. Loué par un public communautaire qui – évidemment – était dépourvu de titres bling-bling comme Forza, la simulation de course en question faisait baver certains joueurs consoles. Il aura donc fallu attendre près de trois ans pour voir débarquer Assetto Corsa sur PS4 et Xbox One. Mais la mariée est-elle toujours aussi attirante ?
Le principe
La carrière
La vue cockpit est à la hauteur et les sensations sont plus que jamais au rendez-vous.
Et il en va de même pour le mode Carrière qui semble être là "histoire de". Pour preuve, ses objectifs assez farfelus et complètement simplistes. Il vous faudra surtout faire des contre-la-montre (plutôt très réussis car basés sur un système de checkpoint) et des courses rapides. Le souci, c'est que la difficulté est très artificielle car dépendant avant tout du niveau de l'ordinateur (très corsé). Là où le bas blesse, c'est qu'à contrario de son gameplay grisant et de son approche gratifiante des chronos, le jeu ne gratifie jamais la performance et ne fait preuve d'aucune mesure. Ainsi, malgré la difficulté du titre, jamais il ne songe à récompenser un joueur finissant en quatrième position (par exemple). Une médaille de bronze sinon rien. Ce n'est pas fondamentalement gênant, mais cela reste trompeur sur l'orientation du titre, sans compter le côté désuet du système, à une époque ou chaque jeu de course (de Gran Turismo 6 à F1 2016) met tout en œuvre pour fournir au joueur une source de motivation viable.
Le multi
Les événements spéciaux (chronos, hotlap, drift...) constituent le pan intéressant du solo.
Pour qui ?
Le mode en ligne est sans aucun doute le gros morceau du jeu.
Toutefois, Le jeu de Kunos Simulazioni est bien plus hermétique dans la mesure où les à-côtés sont encore plus anecdotiques. Soulignons donc l'immense mascarade dans laquelle se sont embarqués les développeurs : faire un jeu basé sur le chrono, c'est bien ; mais faire semblant de mettre un mode Carrière et ajouter du contenu artificiellement, c'est tout sauf honnête.
Nous voyons ici et là des commentaires de joueur comparant le titre à l'excellent F355 Challenge sur Dreamcast. Certes, il s'agissait aussi d'une simulation basant sa force sur le gameplay, mais celle-ci était justement épurée de tous les à-côtés parasitant l'expérience et se révélait donc être, dans un sens, bien plus sincère et honnête.
L'anecdote
La traduction laisse à désirer, ce qui est parfois agaçant (surtout au début).
Par exemple, sachez que si les sensations sont exemplaires, le moteur physique lors des collisions et assez risible, les voitures perdant alors de leur poids pour donner l'impression de se mouvoir comme des jouets. Plus cocasse encore, la gestion des pénalités nécessitant de ralentir quand un virage n'a pas été pris conformément. Soulignons d'abord l'absurdité à pénaliser un joueur qui se trompe dans sa trajectoire pour mordre l'extérieur et donc perdre du temps. La double peine, en somme.
Ensuite, impossible de ne pas évoquer ce passage amusant (et totalement fortuit) où, lors d'une sortie de route, je me suis retrouvé à couper un pan entier du circuit... sans avoir de pénalité. Un raccourci digne de Mario Kart et qui m'a permis, en étant un peu malin (il ne faut jamais hésiter à fermer les porte au CPU d'Assetto Corsa), de glaner une médaille facilement.
Au rayon des incompréhensions totales, évoquons la traduction complètement farfelue du titre ("Entrainement" vous permettra de lancer la course, sachez-le car c'est pratique). Ou encore ces quelques courses en quatre à six tours, lors desquelles vous êtes quatrième ou cinquième... Avant de terminer premier car les voiture vous précédant ont eu la bonne idée d'aller aux stands au dernier tour. Dans une course en quatre tours, cela est très drôle, même avec la gestion de l'essence ou des pneumatiques activée.
- Un vrai feeling de conduite
- Sans les aides, les sensations sont là
- Le online et l'amour du chrono
- Un contenu intrinsèquement présent (voitures, circuits, etc.)
- Pas très beau
- Un mode Carrière dénué d'intérêt
- Cette manie de vouloir faire comme les autres par principe, quitte à faire n'importe quoi
- Certains points vraiment ubuesques
- Une traduction catastrophique (même si ça reste anecdotique)
- Pas de météo ou de cycles jour/nuit
Si nous devions faire une comparaison aussi maladroite que le jeu lui-même, cela serait simple : louer les qualités d'Assetto Corsa, c'est comme aduler un vieux jeu de foot pourvu d'un moteur physique exceptionnel, à une époque où FIFA 17 pointe le bout de son nez. Car Assetto Corsa est une simple coquille vide dans laquelle vous prenez plaisir à conduire. Alors certes, les sensations sont là et le multijoueur assure probablement au jeu le principal (un semblant de communauté). Toutefois, c'est se voiler la face de penser qu'Assetto Corsa se destine à d'autres personnes que les adorateurs des chronos. Assez laid, jamais engageant voire même bancal sur bien des points (avec cette manie d'avoir le châssis entre deux chaises), le titre fait même pâle figure au regard de la concurrence, et notamment un F1 2016 à la mécanique de précision inégalable lorsqu'il s'agit de dramaturgie des courses.