Le coup bien placé
- Éditeur SNK Playmore
- Développeur SNK Playmore
- Sortie initiale 26 août 2016
- Genre Combat
C'est dans de drôles de conditions que sort The King of Fighters XIV. Premièrement, les différents trailers avaient laissé entrevoir un jeu à la rue en matière de design, au point que certains "fans" de baston ont clairement voulu tourner le dos à cet épisode. Pourtant, avec les différentes controverses liées au très bon Street Fighter V, impossible de ne pas voir une opportunité inespérée pour le titre de SNK.
L'emballage
Ainsi, bien que le visage de Mai fasse par exemple office de contre-exemple, ce dernier ressemblant plus que jamais à celui d'une poupée écervelée, des combattants tels que Yuri ou Kensou se démarquent avec un certain brio. En modifiant leurs traits, SNK les humanise quitte à s'écarter un peu du modèle d'origine. Il en va d'ailleurs de même pour des personnages comme Andy, Robert (qui ressemble désormais à Orlando Bloom) ou encore Gang-il, un nouveau venu dont le côté trapu est particulièrement bien retranscrit. De ce fait, SNK projette peut-être, sur le long terme, continuer sur la voix de la 3D et du réalisme en prenant soin d'adapter l'intégralité du roster d'antan. Seul l'avenir nous dira si ce quatorzième épisode n'est qu'une première étape.
Toutefois, avant de spéculer sur le futur, soulignons tout de même le principal couac de cet épisode : l'absence globale de vie à l'écran. Les décors paraissent assez vides, et les quelques personnages présents en arrière-plan se contentent souvent d'applaudir mollement les combattants – quand ils ne détournent pas simplement le regard. Il en va de même pour l'absence d'éléments animés, qu'il s'agisse par exemple d'animaux ou d'animation inhérentes aux environnements. Rien de bien grave, surtout que les combats sont dynamités par les effets visuels et la vitesse de jeu (60 images/seconde), mais autant de points qui tranchent avec les décors magnifiques auxquels la série nous a souvent habitué.
Le principe
Des personnages comme Robert ou Kensou ont très bien vécu le passage en 3D sur PS4.
Évidemment, afin de contrebalancer ce cadeau, les développeurs ont pris soin d'implémenter quelques contre-pouvoirs bien sentis. Ainsi, retenons avant tout les différents contres disponibles, et notamment ceux pouvant être exécutés lors des gardes (en pressant deux touches). Autrement dit, un joueur qui poursuivra bêtement son auto-combo bloqué dès le début a toute les chances de se faire punir bêtement par n'importe quel opposant avisé. À cela s'ajoute évidemment les différents systèmes de "cancels" qui permettent d'annuler les coups en cours pour prolonger les enchaînements, ainsi que l'habituel mode MAX permettant de "craquer" une jauge pour booster vos attaques. Vous l'aurez compris : The King of Fighters XIV joue plutôt bien l'équilibriste, permettant au joueur expérimenté de profiter de son expérience en exécutant quelques combos à rallonge, tandis que le néophyte peut appréhender les différentes mécaniques à l'aide d'une assistance ajoutant du dynamisme.
Le multi
Comme de coutume de nos jours (enfin si on veut...), des défis sont aussi présents.
Plus pragmatiquement, si The King of Fighters XIV séduit sur le pan du multijoueur, c'est surtout parce qu'il propose des personnages à la fois bienvenus et équilibrés. Pourtant, avec une vingtaine de nouveaux protagonistes, cela n'était pas gagné. Mention spéciale, tout de même, à la Team Amérique du Sud qui apporte un vent de fraîcheur au panel de combattants. Si nous passeront rapidement sur le boxeur Nelson, Zarina et sa capoeira ne sont pas sans rappeler Eddy dans Tekken. Pour sa part, Bandeiras se révèle être un hommage plutôt intéressant et drôle à Naruto.
Symbole du côté festif du roster : le fait de pouvoir mettre des handicapes dans le mode VS, comme au bon vieux temps sommes-nous tentés de dire. En fin de compte, le seul couac du multijoueur se révèle être les quelques saccades durant certaines parties en ligne. Rien de bien méchant mais de quoi tiquer par rapport à la concurrence.
Pour qui ?
Le sel de The King of Fighters réside une nouvelle fois dans la présence d'équipes et les 3 vs 3.
L'anecdote
À droite, Meitenkun symbolise bien la confrontation 2D/3D : son design passerait bien mieux en 2D.
- Une confrontation 2D/3D qui possède un charme étrange
- Un jeu qui bouge bien
- Un contenu conséquent (dès la sortie)
- Un panel de personnages au top
- Une intégration ingénieuse de l'auto-combo
- Des subtilités en veux-tu en voilà
- Un jeu qui favorise beaucoup l'attaque (et donc très fun)
- Un titre très moderne dans son approche (à la fois destiné aux néophytes et aux habitués)
- Un vrai KOF malgré tout cela
- Des dialogues et de nombreux clins d'oeil qui font sourire
- Un vrai potentiel pour l'e-sport
- Pas très beau
- Des ratés niveau design
- Des environnements trop vides
- Un mode en ligne perfectible
- Le boss de fin, aussi laid que son moveset est insupportable
Avec Street Fighter V, Guilty Gear Xrd Revelator et maintenant The King of Fighters XIV, les fans de jeux de combat sont gâtés en cette année 2016. Moqué avant sa sortie, le titre de SNK est finalement une très belle surprise. Moins hermétique que le gargantuesque Revelator, il propose aussi une expérience solo plus engageante que celle du jeu de Capcom. Plus important encore : il s'ouvre à un nouveau public tout en prenant soin d'inclure les contre-pouvoirs nécessaires à l'équilibre de jeu. D'ailleurs, soulignons tout de même la pertinence du roster qui – pourtant – comporte 50 personnages. Qu'on se le dise, la lutte pour le titre de jeu de combat de l'année fait toujours rage sur le ring.