Test | Sherlock Holmes : The Devil's Daughter
28 juin 2016

Un retour efficace aux affaires

Testé par sur
Aussi disponible sur
Sherlock Holmes : The Devil's Daughter

Abonnée aux aventures de Sherlock Holmes depuis maintenant une douzaine d'années, l'équipe de Frogwares est de retour avec, sous le coude, une nouvelle enquête pour le célèbre détective. Et cette fois, c'est du sérieux car il s'agit ni plus ni moins de sauver la fille cachée de Sherlock.

L'histoire

Si vous avez lu l'introduction de ce test, vous savez déjà que dans ce nouvel épisode des aventures de Sherlock Holmes, l'objectif est d'aider le détective anglais à sauver sa... fille. Mais bien entendu, histoire d'emballer comme il se doit cette intrigue générale pour le moins surprenante, vous devrez également résoudre plusieurs enquêtes secondaires. Entre une statue adepte du javelot, un attentat loupé contre Holmes, une sombre histoire de vengeance et un drôle d'accident de la circulation en plein cœur de Londres, vous n'allez pas chômer.

Pour les habitués, ces différents dossiers resteront assez classiques. Mais c'est surtout leur mise en scène, et l'attention toute particulière apportée aux détails qui font de ces intrigues des morceaux de choix. Visuellement, le studio Frogwares met en pratique tout son savoir faire et vous propose une reconstitution – par morceaux – d'un Londres victorien très agréable à l'œil. Ça tombe bien puisque de votre œil, vous en aurez justement bien besoin pour repérer les nombreux indices indispensables à la résolution de ces enquêtes.

Le personnage de Sherlock Holmes est également particulièrement travaillé. Au fil du temps, il apparaît même de plus en plus badass. Si ses répliques demandent encore un peu d'affinage pour en faire un personnage à la hauteur de ses homologues télévisuels (Benedict Cumberbatch dans "Sherlock" et l'excellent Jonny Lee Miller dans "Elementary"), elles n'en sont pas moins appréciables. Cela dit, il est évident que l'orientation grand public du jeu devrait difficilement permettre aux développeurs d'aller plus loin à ce niveau là.
Je suis ton père ! Heu, plutôt... Tu es ma fille !

Le principe

Le système de confrontation des indices se révèle très pratique à l'usage.

Le style "Les Aventures de..." cher au studio franco-ukrainien est encore une fois de rigueur. Vous progressez ainsi en vue à la première personne (vous êtes Holmes) ou troisième personne (vous le dirigez) dans des environnements particulièrement travaillés, où vous allez récupérer indices et autres pièces à conviction. Mais ce n'est pas tout. Le jeu propose également des énigmes (crochetage de serrure, reconstitution d'une lettre, déchiffrage de dialecte...) ainsi que des séquences d'action, voire même de plateforme que le premier Tomb Raider n'aurai sans doute pas renier. Attention, cela reste assez guindé (so british). Ne vous attendez pas à l'agilité d'un Nathan Drake par exemple. Mais l'effort est louable et permet véritablement de dynamiser votre progression.

Côté déduction, un système de recoupement d'indices, amélioré par rapport aux précédents volets, vous permet de confronter les différentes pistes. Vous pouvez tester plusieurs choix jusqu'à votre conclusion finale. Dans le même esprit, l'aspect enquête apparaît toujours aussi efficace avec des interrogatoires au cours desquels vous avez la possibilité de contredire vos suspects à l'aide des preuves précédemment récoltées. L'observation en temps limité de vos interlocuteurs, grâce à un zoom sur un détail physique ou vestimentaire, possède également un certain intérêt. Si bien que vous aurez désormais le réflexe de procéder de même dans la vie réelle sur les personnes que vous croiserez... Bon, OK, uniquement si vous aussi êtes un peu psychopathe.
Élémentaire mon cher Watson ? Pas que !

Pour qui ?

Quand Holmes prend des allures d'aventurier plongé au cœur d'environnements exotiques.

Les fans de jeu d'enquêtes qui aiment se triturer les méninges seront ravis. Si pour les habitués de la série, la surprise sera moindre, reste tout de même un nouveau volet plutôt bien conçu et efficace, naviguant entre réflexion, contemplation, interrogation, reconstitution, déduction, mais également action et même infiltration. Bref, voilà de quoi parier sur votre... satisfaction !
Détectives amateurs qui aiment tâter du boulingrin...

L'anecdote

Les ruelles londoniennes ont un vrai cachet.

Dans Sherlock Holmes : The Devil's Daughter, le soucis du détail est omniprésent, si bien que les décors sont minutieusement composés, chaque élément n'étant pas là par hasard ou pour combler un vide. Quant on sait que Frogwares est aussi réputé pour sa série de jeux grand public estampillés "Énigmes & Objets Cachés", tout s'explique. Comment ça, vous ne connaissez pas la série "Énigmes & Objets Cachés" ? Eh bien, comme son nom l'indique, il s'agit de jeux où vous devez chercher des objets dissimulés sur des écrans statiques. Visuellement, c'est donc très détaillé et demande un vrai don d'observation.
Le diable se cache dans les détails
Les Plus
  • L'aspect enquête très bien rendu
  • Le souci du détail qui tue
  • Visuellement charmant
  • Le flegme de Holmes
  • Les voix officielles françaises de la série télévisée Sherlock
  • Des mini-jeux efficaces
Les Moins
  • Des aller-retours un peu trop fréquents
  • Les enquêtes se suivent et se ressemblent parfois dans leur principe
  • Des séquences d'action un peu rigides
Résultat

Efficace, astucieux et visuellement "so smart", Sherlock Holmes : The Devil's Daughter répond plutôt bien au cahier des charges habituel de la série. Frogwares continue d'explorer avec un talent certain l'univers du célèbre détective anglais. Les habitués seront ravis et les nouveaux venus agréablement surpris par les qualités du jeu. Reste maintenant à peaufiner ce personnage si emblématique, au relief encore ici sous-exploité comparé à ses homologues télévisuels.

Partagez ce test
Tribune libre