Dossier | Ubidays08
10 juin 2008

Impressions à sec sur un pimpant salon

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Pari osé et réussi pour Ubisoft. Pour la deuxième année consécutive, les Ubidays ont réuni la presse internationale en France pour y découvrir les prochains titres de l'éditeur. Découvrir ? Avec des jeux annoncés depuis plusieurs mois déjà – et un Prince of Persia présent mais plutôt timide –, le catalogue du salon n'était pas vraiment surprenant. C'était en tous cas l'occasion de dévoiler plus en avant des jeux très attendus tels que Far Cry 2 et Tom Clancy's EndWar, de retrouver des Lapins Crétins toujours aussi cabotins. Et d'officialiser, sous les ovations du public, le développement d'un titre emblématique : Beyond Good & Evil 2.

The Lapins Crétins Show

Après le monde, c'est au tour de la télévision d'être envahie par les Lapins Crétins. La série dorénavant emblématique d'Ubisoft est de retour. Les Ubidays ont largement illustré cette nouvelle invasion avec un stand ouvert, sur lequel chacun pouvait tester deux mini-jeux très amusants parmi la soixantaine que contiendra la version finale.

Il s'agit encore une fois d'un party-game déjanté, toujours conçu pour la Wii (avec aussi une version DS en préparation). Mais, cette fois, il est plus spécialement étudié pour le Wii Balance Board. Lors de la conférence d'ouverture du salon, les développeurs ont d'ailleurs présenté le titre comme le premier jeu au monde qui permet de jouer sans les mains... A vous de deviner quelle partie de votre anatomie va être sollicitée ! A l'essai, les deux mini-jeux en démonstration se sont révélés vraiment sympathiques, que ce soit le jeu de surf sur gnou ou le jeu de danse à plusieurs. Le tout étant emballé avec des animations très drôles, voila qui promet des sessions réjouissantes.

Largement orienté multi, The Lapins Crétins Show propose justement un mode co-op jouable jusqu'à 4 joueurs en simultané (8 en tour par tour). L'effet comique et fun est bien là, surtout lorsqu'il s'agit de réaliser une chorégraphie à plusieurs, en reproduisant des gestes aussi célèbres que le doigt en l'air de John Travolta dans La Fièvre du Samedi Soir...

Côté scénario, la toile de fond télévisuelle est le prétexte à un bon paquet de parodies de séries ou d'émissions célèbres, sans oublier des détournements de publicités qui devraient faire mouche.


Shaun White Snowboarding

Ubisoft se lance de les sports extrêmes. Shaun White Snowboarding apparait sans doute comme le titre le plus surprenant du prochain catalogue de l'éditeur. La mise en chantier d'une nouvelle licence, qui plus est dans un genre quasi inconnu pour lui, est un risque intéressant à observer. En tous cas, cette simulation de snowboard est déjà très avenante dans sa forme. D'abord prévu pour consoles nouvelle génération, le titre affiche des graphismes magnifiques. Développé avec le moteur d'Assassin's Creed, il vous permet d'évoluer dans un environnement montagneux totalement ouvert. Ainsi, vous pouvez suivre votre propre chemin dans des zones forestières par exemple. Partir en randonnée pour découvrir des spots secrets, c'est possible ! Si vous le souhaitez, vous avez même l'occasion de filmer vos exploits pour les charger en ligne et les partager avec le reste du monde.

Mais Shaun White Snowboarding, c'est bien sûr un jeu de course dans lequel vous devez affronter d'autres riders dans des snowparks ou des pistes plus conventionnelles. Si vous vous débrouillez bien, vous pourrez même incarner Shaun White en personne, le médaillé d'or aux Jeux Olympiques auprès duquel Ubisoft a pris conseil pour développé le jeu. Souci d'authenticité oblige. Ajoutez à ça une personnalisation de votre rider (en solo comme en multi), une bande-son parfaitement étudiée et une très grande variété de tricks.

A côté de ces étincelles typiquement next-gen, difficile de faire le poids pour la version Wii également présentée sur le stand, non ? Détrompez-vous ! Avec l'arrivée du Wii Balance Board, les développeurs ont sauté sur une belle occasion. Et le résultat apparait plutôt sympathique. Ce que cette version perd en qualité graphique (l'orientation visuelle est d'ailleurs plus cartoon), elle semble le gagner en fun et prise en main. Shaun White Snowboarding Wii demande encore quelques réglages – ce qui explique pourquoi les visiteurs ne pouvaient pas tester eux-mêmes la version démo – mais promet déjà des sensations intéressantes.


Far Cry 2

La référence FPS la plus attendue de l'année était logiquement la plus grosse attraction du salon. Pas moins de deux stands lui étaient d'ailleurs consacrés : l'un pour les sessions de démo commentées en direct par les développeurs, l'autre décoré aux couleurs de la savane où les visiteurs pouvaient tester un niveau du jeu.

Far Cry 2 se présente comme la digne suite du premier volet, avec un terrain de jeu toujours aussi exotique et séduisant : l'Afrique sauvage. Techniquement très en forme, le jeu utilise le moteur "DUNIA" et propose ainsi des environnements ou tout est destructible et utilisable, même en multijoueur. Ce nouveau moteur offre également une large palette d'effets spéciaux parmi lesquels l'utilisation du feu. A première vue, jamais cet élément n'a paru aussi réel dans un jeu. Vous pouvez utiliser sa propagation – grâce à des cocktails Molotov et un lance-flammes – pour surprendre et piéger vos ennemis.

Côté I.A. justement, elle est annoncée comme très efficace car non scriptée. A l'écran, ce n'est pas encore très probant. Mais c'est surtout le système de réputation du joueur qui apparait intéressant. Vos actions dans le jeu conditionnent la réaction de vos ennemis. Plus vous êtes féroce, plus la peur se lira dans leurs yeux. Votre réussite doit aussi passer par des alliances avec l'une ou l'autre des factions en présence.

Au delà de ces promesses purement liées au gameplay, Far Cry 2 impressionne d'abord par ses environnements extrêmement détaillés et réalistes. Chaque brin d'herbe a son propre comportement. Si bien que vous avez vraiment l'impression d'évoluer dans un monde vivant, où le danger – humain ou animal – peut surgir à chaque instant. Comptez enfin sur un terrain de jeu on ne peut plus vaste, si vaste que les nombreux véhicules disponibles – le deltaplane est de retour – ne seront pas de trop pour se déplacer.


Tom Clancy’s EndWar

Nouvelle recrue dans la série des Tom Clancy, EndWar revient pour la deuxième fois aux Ubidays, preuve s'il en est qu'il faut du temps pour développer ce projet ambitieux. Avec ce titre, Ubisoft a choisi de s'attaquer au genre Stratégie Temps Réel d'une manière originale puisque vous contrôlez vos unités avec votre voix.

La toile de fond ? Une troisième guerre mondiale. Votre terrain de jeu ? De célèbres capitales : Washington, Moscou et Paris. Le tout est emballé dans un techno-thriller où tous les éléments mises en avant semblent plausibles, jusque dans l'armement utilisé. En effet, les armes disponibles dans le jeu seraient d'ailleurs celles qui sont actuellement en cours de développement... Bref, vous l'avez compris : Tom Clancy's EndWar mise à fond sur l'anticipation.

Si l'intérêt réside beaucoup dans ces fameuses commandes vocales, il faut également compter sur une vue du champ de bataille immersive – des caméras à la troisième personne – et ajustable à 360°, avec un niveau de zoom impressionnant. Graphiquement, EndWar a de quoi interpeler : c'est fin et bien détaillé, avec des effets pyrotechniques joliment tape à l'œil. Les quelques centaines d'unités visibles à l'écran et l'environnement hautement destructible ont de quoi rendre les parties épiques. La vision de Paris sous les bombes, par exemple, fait froid dans le dos tant l'illusion est parfaite.

Tom Clancy's EndWar propose bien entendu un mode de jeu en ligne massivement multijoueur, avec des campagnes persistantes. C'est sans doute là que ses commandes vocales prendront toute leur importance.

Tom Clancy’s HAWX

Ambiance Top Gun sur le stand deTom Clancy's HAWX avec carrément deux cockpits d'avions de chasse utilisés pour tester la bête en conditions presque réelles. Dans ce jeu de combat aérien, vous incarnez un pilote d'élite du futur. L'histoire se déroule en 2012. Toutes les nations tombent peu à peu sous la dépendance de compagnie militaires privées, embauchant des mercenaires qui n'ont évidemment aucun respect pour la loi. Il va falloir faire du ménage dans tous ça. Et heureusement, vous êtes là !

Avec son système de communication ultra-performant, Tom Clancy's HAWX ambitionne de révolutionner le genre. Ce système est au cœur de l'expérience de vol : trajectoires d'interception des avions, détection de missiles en approche, système anti-crash, évaluation des dégâts, carte tactique, canal d'information et contrôle de la trajectoire des armes. Malgré les apparences, l'écran n'est pas surchargé d'informations. Et ce que vous pouvez y voir est plutôt encourageant. La possibilité de réalisez des manœuvres extrêmes au dessus de villes réelles ajoute à l'immersion. Le niveau disponible sur la démo présentée permettait de survoler la baie de Rio. c'est non seulement très agréable à regarder, mais la reconstitution de la ville apparait très précise : le pont de Niterói, le stade de Maracanã, la plage de Copacabana, le pain de sucre... On s'y croirait ! Mais vous n'êtes pas là pour faire du tourisme. Les avions à vos trousses sont là pour vous le rappeler. L'action est sans temps mort. Il faut constamment éviter les tirs ennemis, tout en essayant de cibler et détruire ce qui doit l'être. Autant dire que vous n'avez pas le temps d'admirer le paysage.

Malgré sa technicité, Tom Clancy's HAWX ne s'adresse pas seulement aux joueurs chevronnés. Ubisoft a prévu un mode assistance qui permet d'atténuer les difficultés liées au pilotage de l'avion. Le multijoueur n'est évidemment pas oublié. S'il offre la possibilité à 4 joueurs de réaliser la campagne solo, un mode affrontement est également au programme, permettant de s'affronter jusqu'à 16 joueurs.

Brothers in Arms 3

Encore un stand sur un jeu de guerre ? Hé oui ! Et quel jeu ! Il s'agit de Hell's Highway, le troisième volet de la série Brothers in Arms. Ce jeu de tir à la première personne en équipe débarque sur les consoles nouvelle génération. S'appuyant sur des faits historiques réels, Brothers in Arms : Hell's Highway vous plonge au cœur de l'opération Market Garden, l'opération aéroportée la plus impressionnante de la seconde guerre mondiale.

Le stand consacré au jeu déclinait l'ambiance Soldat Ryan avec plus ou moins de réussite. Mais l'attraction principale, c'était d'abord la présence d'un ancien militaire, un vrai, un dur : le Colonel John F. Antal. En charge de l'authenticité historique de la série depuis ses débuts, le monsieur expliquait à qui veut l'entendre – notamment au cours de la conférence d'ouverture du salon – à quel point Brothers in Arms : Hell's Highway s'est attaché à reproduire les relations humaines entre soldats. Ainsi, les personnages du jeu regardent, discutent, se déplacent et réfléchissent de façon très réaliste. Ils interagissent entre eux et avec le joueur comme de vrais frères d'armes, en s'échangeant des munitions, en aidant les alliés et les civils blessés, en formant des équipes spécialisées dans l'utilisation de certaines armes, etc. Le tout est surligné par de nombreuses cinématiques qui ne rateront jamais l'occasion de mettre en avant la bravoure de ces hommes d'exception. Forcément.

Côté nouveautés, Hell's Highway offre de nouvelles unités puissantes sous votre commandement : les sections à la mitraillette ouvrent le feu sur l'ennemi, les escouades au bazooka détruisent les bâtiments et les tanks, et les troupes au mortier attaquent leurs ennemis à distance. La liberté tactique de la série semble également avoir été accrue. Notez aussi que les armes peuvent maintenant endommager, entailler, brûler et détruire l'environnement alentour, ce qui réduit considérablement les possibilités de couverture. Enfin, le multijoueur permet de s'affronter en équipe de 10 avec la fameuse jouabilité basée sur le commandement d'une escouade qui a permis de rendre Brothers In Arms célèbre.

Prince of Persia

Annoncé quelques semaines auparavant, la présence du prochain Prince of Persia aux Ubidays08 n'était pas une surprise. Malheureusement, avec une courte vidéo et des sessions d'interviews réservées à de rares privilégiés, difficile d'approcher la star. Heureusement, la conférence d'ouverture du salon a – un peu – dévoilé le futur du Prince.

Il s'agit d'abord d'un redéfinition du personnage, son côté "noble" n'est plus aussi évident. Le prince fait place à un aventurier qui vit au jour le jour. Les développeurs déclarent s'être inspirés de héros tels que Sinbad (Arabian Nights), Han Solo (Star Wars) ou encore Aragorn (Le Seigneur des Anneaux). Quant à l'histoire, c'est du côté de la mythologie perse que l'équipe a trouvé son inspiration, et plus précisément dans le Zoroastrianisme, la religion officielle de l'Empire Persan jusqu'en 330 avant JC. Il y est question de bataille entre les forces de l'ombre et de la lumière, de la destruction de l'arbre de vie qui entraine le monde dans le chaos. La mission du prince ? Sauver le monde, bien sûr ! Pour se faire, il dispose de capacités acrobatiques encore plus développées et d'un gant en acier qui lui permet de nombreuses fantaisies physiques : escalader les murs, glisser le long des parois, etc. L'utilisation d'une version améliorée et adaptée du moteur d'Assassin's Creed permet toutes ses cabrioles ainsi que des environnements très étendus.

Côté gameplay, une décision controversée à été prise par les développeurs : supprimer les "sables du temps". Le prince ne peut donc plus contrôler le temps. Pour remplacer cette capacité bien pratique, l'équipe a choisi d'associer au Prince une alliée aux courbes avantageuses. Procédé classique et racoleur ? Pas si sûr. Elika – c'est son nom – n'intervient pas seulement pour pimenter la vie amoureuse du héros mais pour l'aider dans sa mission. Il s'agit d'une véritable collaboration, utile voire carrément indispensable dans de nombreuses situations. Plus question ici de personnage "boulet" qui suivrait maladroitement le Prince (Farah dans Les Sables du Temps). D'une aide précieuse au cours des combats, Elika offre au Prince un support à ses acrobaties afin qu'il porte des coups encore plus puissants sur ses ennemis. Les énigmes du jeu sont également plus sophistiquées puisqu'elles nécessitent l'intervention du duo. Elika aide aussi le Prince à trouver son chemin lorsqu'il est perdu... Pour la petite histoire les créateurs de la belle se sont basés sur deux prestigieux modèles pour lui donner corps : Elizabeth Swann (Pirates des Caraïbes) et Padmé Amidala (Star Wars).

Games for everyone

Assez des jeux de guerre ? Ça tombe bien : Ubisoft avait également prévu un stand pour vous qui êtes soit une fille, soit très jeune, soit très fleur bleue... soit un peu tous ça à la fois. Le stand en question – probablement décoré par Valérie Damidot herself – était entièrement consacré aux fameux Games for Everyone, ces jeux soi-disant pour tous mais dont la cible reste finalement assez limitée. Les titres de ces jeux vont vous permettre d'en juger : Léa Passion présente Mes Secrets de Filles, Léa Passion Star de la Pop, Léa Passion Star de la Mode, Léa Passion Maitresse d'Ecole, Babies Party, Dogs Wii... ces déclinaisons virtuelles de passe-temps bien connus des – très – jeunes filles (écriture d'un journal intime, jeu de poupées ou encore elevage de chiens) semblent a priori bien conçues et devraient répondre sans problème aux attentes du public visé.

Mais les Games for Everyone s'adressent également aux adultes. La preuve avec J'arrête de Fumer et Je Garde la Ligne, deux titres surfant sur un phénomène très en vogue actuellement : le coaching. Si le premier rend interactive la célèbre méthode d'Allen Carr qui "ouvre les yeux sur les méfaits de la cigarette", le second apparait plus poussé puisqu'il fait intervenir un podomètre, accessoire à fixer directement sur vos DS.
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