Avec panache
Depuis son arrivée sur PlayStation en 1998, Driver a toujours soufflé le chaud et le froid. Après deux premiers épisodes sympathiques mais peut-être trop ambitieux pour la technique de l'époque, Driv3r avait fait office de petite déception. Avec Driver : San Francisco, Ubisoft semble bien décidé à redorer le blason de la série. C'est du moins ce que tendait à montrer cette présentation dans les locaux parisiens de l'éditeur.
Techniquement, le réalisme était au rendez-vous.
Un Driver nouvelle génération ?
Durant cette présentation, Ubisoft nous a dans un premier temps laissé une bonne heure pour explorer le mode Scénario de Driver : San Francisco. De quoi appréhender comme il se doit les différentes mécaniques de jeu ainsi que le système de progression. Côté histoire, cet épisode vous placera toujours dans la peau de John Tanner, peu de temps après les événements de Driv3r. Alors que l'incorrigible Jericho parvient à s'échapper de prison, une course poursuite s'engage entre lui et notre héros. C'est alors que Tanner tombe dans le coma et se voit être transféré à l'hôpital. Un état qui justifiera vraisemblablement la plus grosse nouveauté de ce volet : le shift. En effet, Driver : San Francisco abandonnera la marche et les temps morts qu'elle occasionne pour se focaliser sur la conduite pure et dure. Pas la peine de sortir de votre véhicule pour prendre possession d'un autre bolide : une fois la touche de shift pressée, une vue aérienne vous permet de choisir sans complexe la voiture de votre choix. Si l'idée en perturbera certains, le confort de jeu s'en retrouve accru, si bien que l'on s'imagine mal revenir à cette époque déjà si lointaine où nous devions sortir et courir comme un dératé après le coupé de nos rêves. Cette accessibilité est couplée à un réalisme visuel assez saisissant. Ainsi, la physiques des véhicules est apparue particulièrement agréable, tout comme la vue intérieure aussi immersive que plaisante. Et si la partie technique ne semblait pas être un foudre de guerre de prime abord, c'était pour mieux nous en mettre plein la vue par la suite, le jeu tournant en 60 frames par seconde et profitant d'une vitesse d'animation plutôt hallucinante. Un constat d'autant plus flagrant lors des poursuites survitaminées qui laissaient entrevoir un moteur particulièrement solide. En plus des habituelles poursuites, cette heure fût l'occasion d'apprécier la diversité des missions : poursuites, dépassements, challenges basés sur des checkpoints... autant d'épreuves qui nous demandaient de tirer partie de nos véhicules, mais également du shift définitivement au centre du gameplay.
Un multijoueur façon agent Smith
Le multijoueur s'annonce particulièrement varié.
Après nous avoir fait découvrir le mode Scénario, Ubisoft a eu la bonne idées de nous faire tester le mode multijoueur. Si nous n'attendions pas Driver : San Francisco sur ce point, force est de constater que ce mode risque d'être l'un de ses meilleurs atouts. Comprenant onze modes de jeu assez variés, celui-ci fera lui aussi la part belle au shift ; en témoigne le mode Pistage nous demandant de suivre le sillage d'une DeLorean afin de remporter des points. Si cette dernière était trop loin, il suffisait aux joueurs de prendre possession de la voiture de leur choix pour revenir dans la course. Matérialisé par un éclair, le shift tournait vite à l'affrontement général et les stratégies se révélaient être multiples : prendre une sportive nerveuse ou un camion plus lent et vite distancé, mais qu'on ne viendra pas percuter aussi facilement, telle était la question. Un autre mode consiste à récupérer un trophée en percutant une voiture et à conserver ce dernier le plus longtemps possible. Très drôle, et les techniques étaient ici aussi nombreuses (prendre une voiture en sens inverse pour essayer de percuter le leader, ça n'a pas de prix). Cette utilisation outrancière du shift semblait étonnamment bien équilibrée et donnait au jeu un côté Matrix très plaisant (difficile de ne pas penser à l'agent Smith harcelant Néo). Bien sûr des modes plus classiques et non moins sympathiques seront aussi de la partie. On pense par exemple à cette série de courses très courtes, ne durant pas plus d'une minute trente chacune et vous imposant de passer par un chemin défini. Très speed et assurément très "Driver".
Inutile de vous dire que le 1er septembre est à marquer d'une pierre blanche. Car bien plus que de signaler le retour d'une franchise que l'on pensait perdue, il se pourrait bien qu'elle constitue la date de sortie de l'une des meilleures surprises de l'année. A surveiller de très près.