Comme chaque mercredi, un membre de la rédaction vous propose de revenir sur un jeu, un événement, ou même un objet qui a marqué aussi bien son parcours de testeur pour Gamatomic que celui de joueur lambda. Bref, aujourd'hui, voici le souvenir...
Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent même pas concevoir. Un temps où les ordinateurs n'étaient pas connectés en permanence à l'Internet. Un temps où le jeu en réseau nécessitait de transporter ses lourds ordinateurs, avec le risque de péter son tube cathodique au passage. Mais sans remonter si loin, je me rappelle de ma première partie de jeu via Internet en 1996 ou 97 (en dehors des parties de Black Jack sur la homepage de Yahoo). À l'époque, se connecter à Internet était comptabilisé à la minute, il fallait utiliser le CD d'un provider glané dans un magazine informatique pour profiter de quelques minutes gratuites avant d'exploser la facture de téléphone.
L'écran d'accueil le plus WordArt de tous les jeux Microsoft
Bref, à cette période je jouais pas mal, entre autres, à Monster Truck Madness qui ne parlera qu'à ceux qui ont du gris sur les tempes. Un jeu de course où tu conduis des gros trucs montés sur des énormes roues. Et donc arrive le moment où avec un copain, on découvre dans les menus qu'il est possible de jouer ensemble à distance (oui on n'avait pas la motivation pour ramener le PC chez l'un ou l'autre). On prend donc rendez-vous pour un samedi après-midi. On s'appelle juste avant par téléphone (fixe, dois-je le préciser) pour s'assurer que nous sommes bien opés. J'explique à ma mère de ne pas (JAMAIS) toucher au téléphone pendant la demi-heure qui suit. Je branche mon modem 28.8 sur la prise téléphonique, et je ne sais plus par quelle magie, je parviens à créer une partie dans laquelle mon camarade me rejoint.
Vous noterez le souci du détail de certaines textures
Pendant que la map charge, je m'imagine rejoindre des milliers de joueurs connectés, surement des américains. L'environnement apparaît enfin : nous sommes deux, juste lui et moi, sur la ligne de départ. Ah. Bon. Eh bien on se lance dans la course mais au bout d'une moitié de tour, on en a déjà marre. Alors on quitte le circuit et on s'adonne à ce qu'il y a de plus marrant dans Monster Truck Madness : explorer l'immence map vallonnée, trouver des endroits mystérieux (un terrain de foot avec une balle géante), marquer quelques buts bien avant l'arrivée de Rocket League... Et forcément, à un moment donné, on se perd. Il faut dire qu'avec une résolution de 800x600, on n'a pas forcément un champ de vision assez large pour tout repérer. Après avoir déambulé dans la carte vide et que le sentiment de solitude profonde me saisisse, je me suis dit que si jouer en ligne ressemblait à ça, on n'allait pas beaucoup rigoler. Heureusement, je me trompais.