Comme chaque année, les joueurs placent de nombreux espoirs dans les conférences de l'E3, le salon de Los Angeles désormais vieux d'une vingtaine d'années. Pourtant, loin des annonces tonitruantes des années 2000, le salon déçoit de plus en plus, au profit d'une communication plus moderne. Cette édition ne change pas la donne.
Finalement, on ne retiendra pas grand chose de l'E3 2014. Tout a commencé avec Microsoft et une conférence centrée sur les jeux. Le hic ? Aucune annonce digne de ce nom. A la manière de Nintendo, le constructeur américain axe sa communication sur les sorties des mois prochains, à commencer par Forza Horizon 2, Sunset Overdrive et une compilation réunissant les quatre premiers Halo sur Xbox One (la bêta de Halo 5 en prime) ; le tout respectivement prévu pour septembre, octobre et novembre. En dehors de cela, rien ou presque. C'est tout juste si on a eu le temps d'apercevoir le logo de Gears of War en fin de conférence. Certes, des jeux multiplateformes étaient présents, mais pas de quoi réconcilier les acheteurs Day-One avec le géant américain et ses rétropédalages successifs.
Ubisoft et EA, pour leur part, se sont contentés de jouer la carte de la sécurité, le tout emballé dans un habillage next-gen du plus bel effet. Malgré les présentations de Assassin's Creed Unity, Far Cry 4, Tom Clancy's Rainbow Six Siege et Battlefield Hardline, difficile d'être séduit par l'absence générale de prises de risque. C'est beau (surtout les deux premiers) mais l'impression d'avoir affaire à des suites logiques (y compris en matière de gameplay) reste présente. Beyond Good & Evil 2 ? Du gameplay pour Mass Effect 4 ? Non... ne rêvez pas.
On en vient finalement à Sony, qui a fait le pari de se concentrer sur le hardware et les périphériques. La PlayStation TV, le PlayStation Now, des jeux gratuits mais avec du contenu payant... et pour couronner le tout, LittleBigPlanet 3 qui a l'air aussi chiant que ses aînés. Vous attendiez du jeu ? Uncharted 4 ? Rassurez-vous, on a eu droit à 1min30s de teaser en fin de conférence, sans gameplay représentatif évidemment. Reste alors The Order – dont la maestria technique n'a d'égal que la vacuité du gameplay présenté – et No Man's Sky dont la démesure du concept est aussi enthousiasmante qu'effrayante.
Au final, le constat s'impose de lui-même : l'E3 n'est plus vraiment la grande messe du jeu vidéo. En se concentrant sur les sorties de la rentrée, Microsoft semble clairement en garder sous le coude pour la GamesCom et les autres rendez-vous annuels. D'ailleurs, des éditeurs comme Square-Enix avait déjà annoncé la couleur : pas de Final Fantasy XV ou de Kingdom Hearts III, probablement gardés au chaud pour le Tokyo Game Show. Couplés aux annonces et fuites précédents le salon, ces partis pris contribuent à faire de l'E3 un non-évènement.
Ironie du sort, c'est bien Nintendo qui a raflé la mise avec son Digital Event en marge de l'E3. Ce même Nintendo à qui certains promettaient l'enfer depuis la sortie de la Wii U. Un Smash Bros. avec des Mii aux techniques personnalisables, des figurines permettant de stocker des données à la manières de ce qui se fait dans les salles d'arcade, un Zelda en open-wolrd, le pendant Dynasty Warriors de la série, Yoshi's Wolly World, un nouveau Kirby, un Mario Maker proposant des niveaux personnalisables, Bayonetta 2 vendu en bundle avec le premier, un Xenoblade Chronicles toujours aussi exaltant et, enfin, un jeu orienté multi nommé Splatoon. Soyez-en sûres : Nintendo est celui qui a marqué les esprits, et nous rappelle qu'il a encore tout pour gagner la "guerre des consoles".