Test | Attack on Titan : Humanity in Chains
10 juil. 2015

Titan au gameplay d'argile

Testé par sur
Attack on Titan

Malgré le succès colossal du manga L'Attaque des Titans et de son adaptation animée, peu de joueurs espéraient voir Attack on Titan : Humanity in Chains arriver chez nous. S'il faut se contenter d'une sortie sur l'eShop, le titre d'Atlus nous arrive tout de même dans une version "Plus", calquée sur une mouture datant de décembre 2014 au Japon (le jeu d'origine avait vu le jour un an plus tôt).

L'histoire

Si vous ne connnaissez pas L'Attaque des Titans, on vous conseille notamment de regarder le dessin animé en question. En effet, la première saison qui date de 2013 (une deuxième est prévue pour l'an prochain) reste l'un des chocs de ces dernières années en matière d'animation japonaise, notamment grâce à un pitch accrocheur et une certaine montée en puissance. D'ailleurs, Humanity in Chains ne s'y trompe pas et débute sur le générique de la série en guise d'introduction. De quoi se remettre dans le bain.

Pour ce qui est de l'histoire, vous vous retrouvez logiquement avec la trame du manga. En des temps moyenâgeux, ce qui reste de l'humanité vit reclus dans une cité fortifiée. Sa crainte : des titans à l'apparence d'hommes et de femmes nus, semblant avoir pour simple envie de dévorer les Hommes. Eren, lui, est un garçon ayant vu sa mère se faire avaler sous ses yeux. Avec ses quelques amis, celui-ci n'aspire désormais qu'à éradiquer chacun des colosses. C'est ainsi qu'il intègre une brigade d'exploration un brin spéciale, disposant d'un arsenal basé sur du gaz et lui permettant de se mouvoir comme Spiderman (pour imager la chose).

Évidemment et sans rentrer dans les détails, Humanity in Chains ne retranscrit que de façon succincte (mais assurément avec fidélité) la trame d'origine, que ce soit à l'aide de textes ou de nombreux extraits repris de l'animé. Sur le strict plan scénaristique, impossible toutefois de véritablement comprendre la subtilité de l'œuvre ici éclatée, notamment son rapport à l'enfance qui la rapproche sûrement plus de Neon Genesis Evangelion que de Game of Thrones (série à laquelle L'Attaque des Titans a souvent été comparée, à tort).
Une adaptation plutôt fidèle

Pour qui ?

Dommage que les vidéos ne profitent pas de l'effet 3D (l'animé s'y prêtait).

De ce fait, avant même d'aborder le gameplay, on peut affirmer qu'Humanity in Chains se destine surtout aux fans de la série, ceux-là même qui seront capables de se servir du jeu pour se remémorer l'animé en détail. Un bon moyen de se donner envie de regarder de nouveau L'Attaque des Titans, et pourquoi pas de se faire un cycle comme on les aime (série + jeu).
Les fans

Le principe

Le didacticiel reprend l'ouverture de la série.

Mais attardons nous un peu sur le gameplay, qui est à coup sûr l'enjeu de cette adaptation. Car autant être clair : difficile d'imaginer une adaptation de L'Attaque des Titans, encore moins sur 3DS. Il faut dire que le dynamisme de la série, portée par une technique au poil, repose avant tout sur l'équipement des soldats, à commencer par celui permettant les manœuvres tridimensionnelles. Grâce à des propulseurs à gaz, les personnages peuvent se mouvoir dans les airs à l'aide de câbles. Autant dire que le défi était de taille pour adapter la chose sur 3DS.

Honnêtement, sans Circle Pad, Humanity in Chains est quasiment injouable, la faute à une caméra nécessitant sans cesse d'être manipulée pour voir l'action (et notamment les ennemis). D'ailleurs, sachez que l'option est d'abord désactivée, et qu'il vous faudra parcourir les menus pour vous rendre compte de sa présence. Une fois un deuxième stick à disposition, l'ensemble s'avère un peu plus pratique. Vous vous propulsez à l'aide d'une gâchette avant de locker les points faibles des titans et de foncer dessus. S'enclenche alors une action contextuelle vous permettant notamment d'assener des coups critiques.

Toutefois, malgré ces bases plutôt intéressantes, Humanity in Chains reste avant tout frustrant, en partie à cause de son système de ciblage. S'il n'est pas compliqué de cibler les pieds des colosses pour mettre à jour leur point faible (à savoir leurs nuques), il est bien plus difficile de viser ce dernier. En effet, il n'est pas rare de locker la tête du titan dans le feu de l'action. Hélas, c'est bien sa nuque et seulement elle qui vous permettra de l'anéantir en un coup critique.

Il est donc dommage que le jeu ne nous permette pas de directement cibler le point faible des adversaires une fois ceux-ci à découvert. La frustration est ainsi à son paroxysme lors des missions dépourvues de coéquipier à vos côtés, les titans n'ayant alors qu'à vous attraper pour faire de vous leur festin, et faire échouer l'objectif. Des missions qui, soit dit en passant, soufflent le chaud et le froid. Si anéantir des titans en équipe à son charme (tout comme celles où vous montez vos chevaux), difficile de trouver un intérêt au fait de chercher des morceaux de pains dans des décors terriblement vides. Et s'il est également possible d'incarner les colosses (mais chut !), force est de constater que le gameplay peine là encore à suivre.
Les dangers de l'ambition

Le multi

Il est parfois possible de venir en aide à ses coéquipiers.

Point amusant, Humanity in Chains dispose d'un mode multijoueur. Et chose encore plus amusante : celui-ci débute par le deuxième générique de la série, comme pour signaler un nouveau cycle... et un nouveau pan du jeu. Dans ce World Mode, vous créez votre personnage pour effectuer des missions en compagnie de l'IA ou de compagnons. Évidemment, c'est avec ces derniers que le jeu prend un peu de saveur, même s'il est possible d'enrôler des CPU plus ou moins puissants en dépensant quelques crédits.

D'ailleurs, le jeu vous propose aussi d'améliorer votre personnage et son équipement, en gagnant des niveaux et en glanant des points à répartir ici et là. Si l'interface n'est pas ultra claire, ce mode multijoueur reste relativement sympathique. D'ailleurs, il prouve que le gameplay aurait gagné à être peaufiné, quitte à se concentrer sur les confrontations entre humains et titans. En effet, il aurait pu être intéressant de proposer à des joueurs de contrôler les colosses (surtout que c'est déjà le cas dans le solo, lors de quelques missions ponctuelles).
Et pourquoi pas ?

L'anecdote

En plus des missions d'Eren, Mikasa et Armin, cette version inclut des DLC liés à Levi et Sasha.

Pour anecdote, Attack on Titan : Humanity in Chains aurait dû paraître quelques semaines plus tôt chez nous, dans la foulée de sa sortie en Amérique du Nord en mai dernier. Toutefois, pour des questions de copyright, Atlus a dû modifier le nom de la mouture européenne et a ainsi préféré conserver le nom original. Sachez donc que le jeu s'appelle Shingeki No Kyôjin : Humanity in Chains chez nous. Vous savez désormais où chercher sur l'eShop, si l'envie vous en prend.
Shingeki No Kyôjin
Les Plus
  • C'est L'Attaque des Titans
  • Un gameplay assez dynamique, et disposant de certaines bases
  • Pas mal de vidéos de l'animé
  • Quelques musiques officielles
  • Assez long (42 missions et du multi)
  • De belles ambitions symbolisées par une certaine diversité
Les Moins
  • Absolument injouable sans second stick
  • Le ciblage, plutôt catastrophique
  • Un programme en dents de scie
  • Une narration tout de même minimaliste
  • Pas de 3D pour les cinématiques
  • Pour info : en anglais uniquement
Résultat

Shinkegi No Kyôjin : Humanity in Chains est une relative déception. D'un côté, le jeu essaye à sa manière de retranscrire les manœuvres tridimensionnelles présentes dans l'œuvre d'origine. De l'autre, l'ensemble s'avère tout de même trop bancal pour y prêter une attention démesurée. Ainsi, il est impensable de conseiller ce jeu à quelqu'un ne disposant pas d'une New 3DS ou d'un Circle Pad Pro. De plus, difficile de ne pas souligner la frustration inhérente à certains points du gameplay, à commencer par la gestion du ciblage. C'est dommage, car on sent tout de même un certain potentiel dans une telle adaptation. Espérons simplement que Humanity in Chains aura le droit à une suite – pourquoi pas avec l'arrivée de la saison 2 en 2016 – et que les développeurs tireront des enseignements de ce coup d'essai.

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