Titan au gameplay d'argile
- Éditeur Atlus
- Développeur Spike Co. Ltd.
- Sortie initiale 2 juil. 2015
- Genre Action
Malgré le succès colossal du manga L'Attaque des Titans et de son adaptation animée, peu de joueurs espéraient voir Attack on Titan : Humanity in Chains arriver chez nous. S'il faut se contenter d'une sortie sur l'eShop, le titre d'Atlus nous arrive tout de même dans une version "Plus", calquée sur une mouture datant de décembre 2014 au Japon (le jeu d'origine avait vu le jour un an plus tôt).
L'histoire
Pour ce qui est de l'histoire, vous vous retrouvez logiquement avec la trame du manga. En des temps moyenâgeux, ce qui reste de l'humanité vit reclus dans une cité fortifiée. Sa crainte : des titans à l'apparence d'hommes et de femmes nus, semblant avoir pour simple envie de dévorer les Hommes. Eren, lui, est un garçon ayant vu sa mère se faire avaler sous ses yeux. Avec ses quelques amis, celui-ci n'aspire désormais qu'à éradiquer chacun des colosses. C'est ainsi qu'il intègre une brigade d'exploration un brin spéciale, disposant d'un arsenal basé sur du gaz et lui permettant de se mouvoir comme Spiderman (pour imager la chose).
Évidemment et sans rentrer dans les détails, Humanity in Chains ne retranscrit que de façon succincte (mais assurément avec fidélité) la trame d'origine, que ce soit à l'aide de textes ou de nombreux extraits repris de l'animé. Sur le strict plan scénaristique, impossible toutefois de véritablement comprendre la subtilité de l'œuvre ici éclatée, notamment son rapport à l'enfance qui la rapproche sûrement plus de Neon Genesis Evangelion que de Game of Thrones (série à laquelle L'Attaque des Titans a souvent été comparée, à tort).
Pour qui ?
Dommage que les vidéos ne profitent pas de l'effet 3D (l'animé s'y prêtait).
Le principe
Le didacticiel reprend l'ouverture de la série.
Honnêtement, sans Circle Pad, Humanity in Chains est quasiment injouable, la faute à une caméra nécessitant sans cesse d'être manipulée pour voir l'action (et notamment les ennemis). D'ailleurs, sachez que l'option est d'abord désactivée, et qu'il vous faudra parcourir les menus pour vous rendre compte de sa présence. Une fois un deuxième stick à disposition, l'ensemble s'avère un peu plus pratique. Vous vous propulsez à l'aide d'une gâchette avant de locker les points faibles des titans et de foncer dessus. S'enclenche alors une action contextuelle vous permettant notamment d'assener des coups critiques.
Toutefois, malgré ces bases plutôt intéressantes, Humanity in Chains reste avant tout frustrant, en partie à cause de son système de ciblage. S'il n'est pas compliqué de cibler les pieds des colosses pour mettre à jour leur point faible (à savoir leurs nuques), il est bien plus difficile de viser ce dernier. En effet, il n'est pas rare de locker la tête du titan dans le feu de l'action. Hélas, c'est bien sa nuque et seulement elle qui vous permettra de l'anéantir en un coup critique.
Il est donc dommage que le jeu ne nous permette pas de directement cibler le point faible des adversaires une fois ceux-ci à découvert. La frustration est ainsi à son paroxysme lors des missions dépourvues de coéquipier à vos côtés, les titans n'ayant alors qu'à vous attraper pour faire de vous leur festin, et faire échouer l'objectif. Des missions qui, soit dit en passant, soufflent le chaud et le froid. Si anéantir des titans en équipe à son charme (tout comme celles où vous montez vos chevaux), difficile de trouver un intérêt au fait de chercher des morceaux de pains dans des décors terriblement vides. Et s'il est également possible d'incarner les colosses (mais chut !), force est de constater que le gameplay peine là encore à suivre.
Le multi
Il est parfois possible de venir en aide à ses coéquipiers.
D'ailleurs, le jeu vous propose aussi d'améliorer votre personnage et son équipement, en gagnant des niveaux et en glanant des points à répartir ici et là. Si l'interface n'est pas ultra claire, ce mode multijoueur reste relativement sympathique. D'ailleurs, il prouve que le gameplay aurait gagné à être peaufiné, quitte à se concentrer sur les confrontations entre humains et titans. En effet, il aurait pu être intéressant de proposer à des joueurs de contrôler les colosses (surtout que c'est déjà le cas dans le solo, lors de quelques missions ponctuelles).
L'anecdote
En plus des missions d'Eren, Mikasa et Armin, cette version inclut des DLC liés à Levi et Sasha.
- C'est L'Attaque des Titans
- Un gameplay assez dynamique, et disposant de certaines bases
- Pas mal de vidéos de l'animé
- Quelques musiques officielles
- Assez long (42 missions et du multi)
- De belles ambitions symbolisées par une certaine diversité
- Absolument injouable sans second stick
- Le ciblage, plutôt catastrophique
- Un programme en dents de scie
- Une narration tout de même minimaliste
- Pas de 3D pour les cinématiques
- Pour info : en anglais uniquement
Shinkegi No Kyôjin : Humanity in Chains est une relative déception. D'un côté, le jeu essaye à sa manière de retranscrire les manœuvres tridimensionnelles présentes dans l'œuvre d'origine. De l'autre, l'ensemble s'avère tout de même trop bancal pour y prêter une attention démesurée. Ainsi, il est impensable de conseiller ce jeu à quelqu'un ne disposant pas d'une New 3DS ou d'un Circle Pad Pro. De plus, difficile de ne pas souligner la frustration inhérente à certains points du gameplay, à commencer par la gestion du ciblage. C'est dommage, car on sent tout de même un certain potentiel dans une telle adaptation. Espérons simplement que Humanity in Chains aura le droit à une suite – pourquoi pas avec l'arrivée de la saison 2 en 2016 – et que les développeurs tireront des enseignements de ce coup d'essai.