Le foutage de Ghale ?
- Éditeur Ubisoft
- Développeur Ubisoft Montréal
- Sortie initiale 18 nov. 2014
- Genre First Person Shooter
Avec ses nombreuses licences à succès, on pourrait comparer Ubisoft à un sympathique restaurant. Tout le monde aime se faire un bon repas entre amis, souvent dans les mêmes endroits, par habitude mais aussi pour ne pas prendre le risque d'être déçu. Et à chaque fois, les plats sont attendus avec une certaine impatience. Far Cry 4 c'est ça : un plat attendu... mais qu'on aurait peut-être déjà un peu trop goûté par le passé.
L'histoire
Si ce personnage laisse d'abord penser que la trame aura de l'intérêt, il est dommage de ne jamais retrouver la finesse d'écriture de Far Cry 3. Un constat accentué par des situations un peu ubuesques, notamment quand on se penche sur le background. Entre la milice de l'épisode précédent et les factions de cet Himalaya fantasmé, il y a finalement peu de différences. Voir une femme prendre les armes et crier "Je vais tous vous crever !" fait plus penser au dernier Tomb Raider qu'à autre chose.
Heureusement, malgré un léger clipping et des textures parfois décevantes, Far Cry 4 est plutôt joli, au point que vous vous surprendrez parfois à vous arrêter pour contempler le paysage. Le titre d'Ubisoft n'est peut-être pas la claque attendue sur next gen (surtout qu'esthétiquement l'ensemble est très proche de Far Cry 3), mais il figure sans nul doute parmi les plus beaux jeux disponibles à ce jour. Mention spéciale aux missions se déroulant dans les sommets de l'Himalaya ou dans la mythique Shangri-La.
Le principe
A certains moments, Far Cry 4 est vraiment très beau.
L'impression d'avoir affaire à un clone est d'autant plus présente que les ennemis sont souvent identiques à ceux de Far Cry 3 (une pensée, par exemple, pour les artilleurs et les lanceurs de molotov). Pour trouver un soupçon de (vraie) nouveauté, il faut se tourner vers la trame principale qui vous demande de choisir vos missions entre deux leaders. Côté gameplay, ce sont les "véhicules" (gyrocoptère, wingsuit) et le grappin qui sortent du lot, un peu par défaut puisque la verticalité de l'environnement – plus prononcée que dans l'épisode précédent – rendait l'intégration de tels joujoux obligatoire.
Même le bestiaire reste finalement classique (pas aidé par l'IA assez neuneu des animaux) et on retiendra surtout la possibilité de chevaucher des éléphants, et l'apparition d'opposants capables de contrôler la faune pour mieux vous enquiquiner. Les ennemis du jeu étant tout sauf futés, cette capacité donne plus l'impression de cache-misère ludique qu'autre chose. En parlant de capacité, l'arbre de compétences déjà présent dans Far Cry 3 est repris peu ou prou à l'identique. Cette impression de sans cesse se reposer sur ses lauriers a tendance à agacer de plus en plus au fil des heures.
Le multi
Le grappin s'utilise à des endroits précis. Dommage car la sensation de liberté en prend un coup.
Pour qui ?
Tout comme les modèles/animations des ennemis, les exécutions rappellent beaucoup trop Far Cry 3.
L'anecdote
Pagan Min est présent dès l'introduction.
- Certains paysages particulièrement beaux
- Un monde ouvert tout de même ludique (chasse, etc.)
- Du contenu sans forcer mais bien présent
- Bon... chevaucher un éléphant
- Le coop'
- Quelques textures et modèles décevants
- Transposer si bêtement les thématiques de Far Cry 3 dans l'Himalaya... Sérieusement ?
- Des protagonistes (Pagan Min, personnages secondaires, etc.) complètement ratés
- Ajay Ghale, héros sans charisme
- Une progression peu inspirée
- Certaines missions trop similaires à celles de Far Cry 3 (brûler des champs et de l'opium... Vraiment ?)
- Une IA et des scripts franchement scandaleux par moment (adieu l'immersion)
- Déjà pas nombreuses, les nouveautés sont parfois décevantes (par exemple le grappin)
- Quelques (rares) chutes de framerate (notamment dans Shangri-La)
Far Cry 4 n'est rien d'autre qu'une recette bien "mythonnée". Trop bien même, puisque le jeu reprend à la fois les grandes et petites lignes de Far Cry 3. Qu'il s'agisse de Pagan Min, des personnages secondaires caricaturaux ou de certaines missions reprises à peu de chose près du précédent volet, tout sent le réchauffé. Une impression renforcée par un arbre de compétences terriblement classique ainsi qu'une intelligence artificielle n'ayant pas progressé d'un iota. Certes, Far Cry 4 n'est pas un calvaire, mais il se révèle à la fois moins surprenant que Far Cry 3 (la transposition des thématiques dans l'Himalaya tronque le sens du discours) et moins barré que le tout-ludique Blood Dragon. Finalement, le jeu est surtout sauvé par ses environnements dépaysants. La marque de fabrique de la série pour certains, un retour en arrière pour d'autres.