Les Grands jeux ne meurent pas
- Éditeur Microsoft
- Développeur Access Software
- Sortie initiale 19 sept. 2014
- Genre Aventure
Hidetaka Suehiro. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais ce bonhomme ainsi que le studio Access Games sont à l'origine de quelques jeux cultes. Le dernier en date n'est autre que Deadly Premonition, dont l'intrigue et le background avaient été salués par Gamatomic. D4 : Dark Dreams Don't Die est donc le nouveau bébé de Suehiro, un nouvelle fois réalisateur et scénariste sur ce projet. Une bonne exclusivité pour la One ?
L'histoire
D4 n'est pas tant surprenant par son pitch que par ce qui en découle. Visuellement d'abord, le jeu bénéficie d'une direction artistique étonnante qui rappelle les comics américains (ou les dernières productions de Telltale Games, si vous préférez). La différence, c'est que le parti pris graphique est peut-être plus justifié ici. Vu que D4 met l'illusion (et l'incohérence) au centre de son propos, l'aspect suggestif de l'animation permet aux développeurs d'intégrer des personnages et situations ubuesques de manière crédible.
Car si D4 est un jeu remarquable, c'est avant tout pour sa qualité d'écriture. Les personnages du jeu sont autant de personnalités fragmentées, chacune paraissant à la fois familière et dégénérée. En ce sens, chaque protagoniste donne l'impression de ne pas être à sa place dans une situation pourtant banale : un vol d'avion faisant le transit entre Boston et Washington. Cette impression, alliée à une mélancolie omniprésente – Young ne cesse d'avoir des visions de sa femme – n'est pas sans rappeler Twin Peaks, influence déjà présente dans Deadly Premonition. A ce sujet, un personnage secondaire semble y faire clairement référence, mais laissons la surprise aux fans.
Le principe
Un avion, des passagers peu banals et un passeur de drogue qui se volatilise mystérieusement.
Contrairement à des jeux comme The Walking Dead, D4 rappelle constamment au joueur son statut. S'il intègre des mini-jeux et des séquences d'actions contextuelles, le jeu vous oblige surtout à rester actif lors des dialogues ou phases de recherche. Même lorsque vous parler à des protagonistes, il n'est pas rare de voir la touche Y apparaître à l'écran : si vous appuyer assez longtemps sur le bouton adéquat, David remarquera des détails supplémentaires, et qui rapportent quelques crédits. Bien que l'assimilation de ces principes soit de prime abord complexe, vous vous prenez finalement au jeu, porté par l'ambiance du titre et une certaine boulimie du détail (qui n'a d'égal que celle du protagoniste).
Pour qui ?
Vous pouvez saisir des objets, interagir avec d'autres ou simplement les étudier.
L'anecdote
Une jauge de vie diminue lorsque vous ratez des actions contextuelles.
- Fascinant
- De vraies intentions artistiques
- Des choix plus judicieux qu'il n'y parait de prime abord
- Les musiques
- Assez long
- On veut la suite !
L'annonce de D4 : Dark Dreams Don't Die avait laissé tout le monde de marbre. Certains pensaient même qu'il s'agissait d'une suite à D2, premier jeu à avoir été annoncé sur Dreamcast. Il n'en est rien, mais c'est bien à un jeu tout aussi étrange dont nous avons affaire. Bénéficiant d'une esthétique peu commune (on est proche de Jojo's Bizarre Adventure par moment), D4 est avant tout porté par ses thématiques et la cohérence qui les accompagne. Jeu sur la mélancolie, le souvenir, sa reconstitution, la fragmentation... D4 applique à son gameplay les mêmes fissures. La façon dont vous déplacez le héros en est le meilleur exemple : par à-coups. D'ailleurs, il est amusant de voir que le jeu est lui-même fragmenté, les deux premiers épisodes – pour une durée totale de sept heures – étant proposés pour une vingtaine d'euros. Autant être clair ; devant des partis pris si mémorables, on attend la suite avec beaucoup d'impatience.