Juste un doigt ?
- Éditeur Take 2 Interactive
- Développeur Rockstar Games
- Sortie initiale 17 sept. 2013
- Genre Action
Après des années de développement et un budget astronomique, on se frotte les mains chez Rockstar : Grand Theft Auto V est le premier produit de divertissement à atteindre aussi vite le milliard de dollars de ventes. L'exploit est d'autant plus impressionnant que son interdiction au moins de 18 ans est censée réduire son champ d'action. Imaginez donc ses résultats sans ce cocktail sulfureux de violence et de sexe auquel la série nous a habitué. Impossible ?
L'histoire
Le principe
Des environnements réalistes et parfois majestueux.
Mais bien au-delà de son scénario, Grand Theft Auto V est d'abord un jeu total dans lequel vous pouvez vous adonner à un nombre étourdissant d'activités. Les activités dites "classiques" comme la course automobile, le tuning, le shopping, le coiffeur, le tatoueur, le tennis, le golf, et d'autres qui le sont moins – en tous cas dans un jeu vidéo – telles que le yoga, le cinéma, le saut en parachute, la plongée sous-marine et... le club de strip-tease. Le tout est extrêmement étudié et les interactions lors de chacune de ces activités sont d'un tel niveau que, pour certaines, elles s'apparentent à des jeux à part entière. Cette exhaustivité contribue à rendre l'univers complexe et cohérent, elle vous donne l'impression d'évoluer dans un environnement crédible où votre capacité à choisir ce que vous allez bien pouvoir faire, et dans quel ordre, est mise à rude épreuve.
Le multi
Un "joli" tatouage pour faire oublier le slip kangourou ?
Pour qui ?
L'anecdote
Les salles obscures : leur poésie vous reposera entre deux braquages.
- Un plateau de jeu énorme et réaliste
- Un multijoueur étudié
- Des activités très variées à la réalisation impeccable
- Une bande son quasi parfaite
- Les salles de cinéma : au moins un peu de poésie
- Un scénario bourré de clichés
- Toujours pas de localisation complète
- Un second degré bien trop subtil
- L'image assez dégradante donnée aux personnages féminins
- Un libre arbitre artificiel qui conduit toujours à la violence
Grand Theft Auto V est un peu comme un gros gâteau avec plein de bonnes choses à l'intérieur. Seulement, après quelques grosses bouchées, l'écœurement se fait sentir. À moins d'être un adepte de la série depuis toujours, l'expérience se révèle étrangement redondante et surtout dérangeante. Vous pouvez faire beaucoup de choses dans Grand Theft Auto V, mais mises bout à bout, elles se révèlent d'un intérêt limité. Vous pouvez également faire défiler un scénario à tiroirs mais dont les faiblesses sautent aux yeux si tant est que vous preniez le recul nécessaire. C'est vrai, comme souvent, Rockstar nous propose ici un produit techniquement très abouti qui peut griser. Pourtant, dès que vous posez la manette pour réfléchir 30 secondes à ce à quoi vous êtes en train de jouer, le fond nauséabond de Grand Theft Auto V se révèle. Bourré de clichés où violence et sexualité côtoient vulgarité et misogynie sans rougir, l'univers plutôt réaliste du jeu laisse un gout amer normalement incompatible avec l'idée de divertissement. Rockstar aura beau l'envelopper dans une bonne dose de second degré, sa subtilité parfois très pointue ne sera perceptible que par une minorité des joueurs qui auront mordu à l'hameçon.