Test | Kid Icarus met tout le monde dans le vent sur 3DS
05 avr. 2012

Testé par sur
Kid Icarus Uprising
  • Éditeur Nintendo
  • Sortie initiale 23 mars 2012
  • Genres Action, Plateformes

25 ans après un premier volet oublié par la majorité des joueurs, Nintendo sort Kid Icarus : Uprising. Et on ne parle pas de n'importe quel titre pour l'éditeur japonais puisqu'il faisait partie des porte-étendard lors de l'annonce de la Nintendo 3DS. Voyons voir si c'était bien mérité.

Le retour du roi... oublié

Reprenant les bases de Kid Icarus en revisitant très librement certains personnages de la mythologie grecque, Kid Icarus : Uprising débute sur les désirs de vengeance de Médusa, la grande méchante du premier volet. Pour combattre les troupes de celle-ci, la déesse Palutena envoie l'un de ses disciples, Pit (bien connu des joueurs de Super Smash Bros. Brawl), qu'elle compte bien guider jusqu'à la victoire. Mais si le scénario de Kid Icarus : Uprising s'avère être si plaisant, c'est avant tout pour la qualité exceptionnelle de ses dialogues. Ainsi, le titre multiplie les références, que ce soit vis-à-vis du joueur ou du premier opus. L'évidence est là : Pit sait qu'il s'est fait attendre et il compte bien en jouer. Autant dire que la dérision est au rendez-vous et que les dialogues sont souvent croustillants. Du coup, dommage qu'ils soient si difficile à lire dans le feu de l'action, même si cela est rattrapé par un doublage réellement irréprochable. D'ailleurs, tant que l'on est dans la partie sonore, le jeu jouit de musique absolument divine, profitant d'une orchestration assez phénoménale. Pas de doute, voici là l'une des meilleurs O.S.T. de ces dernières années.

Un pouce et ça repart !

Profitant des trajectoires des tirs, le jeu offre probablement la meilleure 3D de la console.

Avec Uprising, Kid Icarus devient un pur mélange entre shoot'em up et action. Un choix d'autant plus intéressant qu'il s'avère justifié : la déesse Palutena ne peut maintenir Pit en l'air que cinq minutes, obligeant celui-ci à finir chaque chapitre à pied. Commençons donc par parler de ces passages de shoot. Particulièrement jouissifs, ces derniers calquent leur maniabilité sur celle de Sin and Punishment : Successor of the Skies, adaptée à l'ergonomie de la 3DS bien sûr. De ce fait, le stick de la console sert à déplacer Pit et éviter les tirs adverses tandis que l'écran tactile permet d'orienter les tirs dans la direction souhaitée. Malgré ce parti pris alléchant, il ne faut que quelques minutes pour se rendre compte des soucis d'ergonomie de la DS. Le joueur tenant le stylet de la main droite, la console n'est maintenue que par celle de gauche, la position étant alors relativement crispante. Autant être honnête : si ce test avait été écrit au bout de cinq ou six heures de jeu, Kid Icarus : Uprising n'aurait certainement pas laissé le même enthousiasme. En effet, il aura fallu un trajet en RER et l'oublie de stylet pour que votre serviteur se rende compte d'une chose : le jeu est parfaitement jouable en utilisant le pouce de votre main droite sur l'écran. Un configuration qui permet par la même occasion de mieux tenir la console et donc d'accroître le confort de jeu.

De l'action complexe

Certains boss sont mémorables.

Mais une fois que Pit a traversé les cieux, le jeu se transforme en jeu d'action quelque peu speed et atypique. Reprenant plus ou moins le même gameplay, à ceci prêt que l'écran tactile et le viseur servent aussi à contrôler la caméra. Du coup, ces passages nécessitent un peu d'adaptation mais le fait que les ennemis apparaissent par vagues, parfois en fonction de l'endroit où vous trouvez, évite d'être larguer dès les premières parties. S'apparentant à des donjons de RPG, ces niveaux se terminent logiquement par des boss plus ou moins coriaces, mais imposant une approche spécifique qui donne généralement le sel à ces affrontements. Surtout que Kid Icarus : Uprising est un jeu à la fois technique et exigeant, permettant d'exécuter des tirs lointains, d'autres chargés, mais aussi des coups au corps-à-corps (indispensable pour venir à bout de certains ennemis). La possibilité d'effectuer des esquives dans n'importe quelle direction est également l'une de vos meilleures alliées, vous permettant notamment d'éviter les tirs adverses. L'ensemble est d'autant plus réussi et bien calibré que le bestiaire est conséquent. Plusieurs dizaines de monstres différents sont présents au sein du jeu, chacun avec des attaques qui lui sont propres. Et comme Kid Icarus : Uprising lorgne clairement du côté du RPG, des altérations d'état sont présentes, qu'il s'agisse du poison, du gel ou encore de la paralysie. Quand on vous dit que le système de jeu est tout bonnement génial !

Un jeu pour tous

Le niveau d'intensité choisi permet de débloquer des passages secrets.

Déjà présent au sein du gameplay, cet aspect RPG est encore plus prononcé dans la gestion de l'équipement et de l'expérience. Ainsi, chaque ennemi abattu vous rapporte des cœurs synonyme de monnaie. Grâce à ces derniers, il vous est notamment possible d'acheter des armes en tout genre : canons, lames, griffes, massues, satellites... La liste est longue. Chacune de ces armes peut également être récupérée au sein des niveaux, en ouvrant des coffres et de façon totalement aléatoire. Plus que cela même puisque, en plus de fournir les armes aléatoirement, les statistiques de ces dernières le sont également. Dès lors, l'ingéniosité du système de difficulté s'éclaircit. Complètement modulable, celui-ci vous permet de miser des cœurs en fonction de "l'intensité" choisie (celle-ci variant de 1 à 9) mais aussi de faire apparaître plus ou moins de coffres dans le chapitre sélectionné. Autant vous dire que la rejouabilité du titre est faramineuse et va bien plus loin que la grosse dizaine d'heures nécessaires pour finir les 25 chapitres qui constituent l'épopée de Pit. Et encore, vous n'avez rien vu...

Fuuuuu-sion !

Chaque arme a des caractéristiques spécifiques et peut être trouvée aléatoirement.

Car le système d'équipement est loin de s'arrêter au simple fait d'accumuler des armes. Ainsi, il est possible de fusionner les armes entre elles dans l'espoir de trouver la perle rare. En plus de additionner leur puissance, les armes peuvent aussi gagner ou perdre des caractéristiques. Autant vous dire que cet aspect du titre a un côté terriblement addictif et que vous vous surprendrez vite à recommencer des niveaux pour gagner des armes ou des cœurs, et ainsi acheter d'autres joujoux. D'ailleurs, il est même possible de fragmenter des armes inutiles pour gagner quelques cœurs supplémentaires. Enfin, pour en finir avec le système de jeu, les coffres parsemés au sein des niveaux sont aussi l'occasion de récupérer des dons, des capacités spéciales susceptibles de faire la différence. Là encore, l'exhaustivité est au rendez-vous : possibilité de se téléporter afin d'esquiver des attaques, dons de guérisons, viseur trouvant les points faibles des ennemis, multiplicateur de cœurs récoltés... Les capacités sont nombreuses et chacune d'entre elles ne peut être activée que pendant quelques secondes. A noter que la gestion des dons s'apparente vaguement à celle de l'équipement d'un Resident Evil (par exemple) : il vous faut répartir vos dons un espace limité et prédéfini. En fonction du niveau de votre don, la forme géométrique représentant ce dernier est plus ou moins conséquente. Inutile de vous dire que la sélection de vos atouts vire rapidement au casse-tête.

Vers l'infini et au-delà

Des objets utilisables dans la seconde sont aussi présents sur votre chemin. Ici, un bouclier.

Enfin, il est temps de parler des à-côtés en matière de contenu. Bien que la durée de vie du jeu soit intrinsèquement conséquente, quelques joyeusetés viennent rendre celle-ci tout bonnement gigantesque. Premièrement, un système de "chasse aux trésors" est de la partie. Derrière ce nom se cache un système de succès comparable à ce que l'on trouve sur d'autres supports. En remplissant des objectifs, vous débloquez des cases sur des tableaux et pouvez par la même occasion déverrouiller des armes ou autres bonus. De même, le jeu permet de collectionner des Icarons, des figurines que vous obtenez à l'aide d'œufs eux mêmes obtenus en fin de chapitre ou en marchant à l'aide de StreetPass et des pièces qui vont avec. Un autre moyen pour obtenir ces figurines consiste à utiliser des cartes RA Kid Icarus : Uprising, vous permettant aussi de faire des combats d'Icarons. A noter que six de ces cartes sont fournis avec le jeu. Pour pallier au manque d'ergonomie avec le stylet, Nintendo a également cru bon de fournir un socle pour 3DS. L'utilité de l'objet est relative, surtout si vous jouez principalement dans les transports. Pour finir, comment ne pas évoquer le mode multijoueur ? Celui-ci permet de jouer en coopération ou non, jusqu'à six joueurs, et prend en compte le niveau de vos armes ainsi que votre équipement. Sachez tout de même que chaque joueur doit posséder une cartouche du jeu pour pouvoir jouer en multijoueur local. Sans quoi il faudra se rabattre sur le mode en ligne.
Les Plus
  • Une ambiance géniale
  • En plus c'est diablement bien écrit et très drôle
  • Un chara-design et une direction artistique de grande classe
  • La meilleure 3D à l'heure actuelle sur 3DS
  • Des mécaniques de jeu très subtiles
  • La possibilité de fusionner les armes
  • La gestions des dons (capacités spéciales)
  • Une difficulté modulable extrêmement bien pensée et qui rend le jeu accessible à tous
  • Une durée de vie gargantuesque
  • Des bonus et challenges à foison : les collectionneurs seront aux anges
  • Les cartes de réalité augmentée, gadget mais les petits apprécieront
  • Un mode multijoueur qui a le mérite d'être présent
Les Moins
  • Les adeptes du stylet qui s'obstineront à vouloir l'utiliser risquent de le regretter
Résultat

Kid Icarus : Uprising est tout bonnement le jeu à posséder de la 3DS. Marquant le retour d'un héros oublié, le titre de Nintendo porte également à genre à part entière. A mi chemin entre jeu d'action, shoot'em up et RPG, Kid Icarus : Uprising traverse les genres comme Pit, son héros, traverse les cieux. Profitant en plus d'une 3D formidable et d'un contenu incroyablement étoffé, c'est à coup sûr la plus grosse exclusivité sortie sur 3DS à ce jour. Du grand art, et surtout de l'amusement.

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