Test | Inazuma Eleven : amour, gloire et beauté
15 févr. 2011

Testé par sur
Inazuma Eleven

C'est avec trois ans de retard par rapport à sa sortie japonaise qu'Inazuma Eleven arrive sur notre continent. Enfin bon, mieux vaut tard que jamais paraît-il, et c'est avec joie que les fans d'Olivier Atton et autres Mark Landers peuvent se jeter sur ce titre mêlant football et RPG. En effet, n'y allons pas par quatre chemins : Inazuma Eleven est l'une des grosses sorties européennes de ce début d'année. Explications.

Mark et Axel, ils sont toujours en forme

Vous incarnez Mark Evans, un collégien complétement féru de football. Dirigeant le club de foot très impopulaire de l'école de Raimon, Mark est déterminé à redresser la situation en constituant le onze de ses rêves. Un but qui devient un impératif lorsque la survie de l'association dépend de sa victoire face à une équipe réputée, celle de Royal Academy. Heureusement pour lui, un nouvel élève du nom d'Axel Blaze semble avoir un réel talent balle au pied. Ajoutez à cela l'histoire d'une équipe légendaire, le Inazuma Eleven, ainsi qu'un bouquin de son grand-père proposant des entraînements atypiques et Mark se retrouve plus confiant que jamais. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'un mystérieux complot se trame derrière tout ça. Incorporant bon nombre d'éléments des mangas dis sportifs, le scénario d'Inazuma Eleven fait forte impression. Le côté caricatural de certains personnages, totalement assumé, ne plaira pas à tout le monde mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître le caractère singulier du titre. Une ambiance renforcée par des musiques excellentes et une localisation française absolument géniale, le titre profitant même de quelques cinématiques doublées en français. Après tout, nous ne somme pas en face d'un jeu Level-5 pour rien.

Recrutez les tous !

Nous ne sommes pourtant pas dans Pokémon.

L'une des grosses influences d'Inazuma Eleven est Pokémon. Une inspiration constatée dès les premières parties, lorsque vous vous balladez dans le collège de Mark. La caméra, le design SD des personnages, leur façon de se déplacer... autant de choses qui rappellent la licence phare de Nintendo. Mais tout cela n'est rien comparé au principe même du titre : se constituer une équipe de rêve parmi un millier de joueurs. Pour ce faire, plusieurs solutions s'offrent à vous comme recruter via un tableau d'affinités des joueurs affrontés lors des matchs précédents, acheter des joueurs ou encore effectuer des recherches pour trouver le nouveau Lionel Messi, euh... Olivier Atton. Quoi qu'il en soit, ce recrutement s'effectue auprès de vos manageuses qui une fois un joueur trouvé vous indiquent son emplacement. Il ne vous reste alors plus qu'à le rencontrer et le battre lors d'un défi dans l'espoir qu'il intègre votre club. A noter qu'il n'en est pas de même pour les transferts qui s'effectuent automatiquement contre un échange de points. Nous sommes d'ailleurs en droit de nous demander l'utilité de nous faire parcourir des environnements pour parler à des joueurs afin qu'ils rejoignent notre groupe sans rechigner. Ces derniers auraient très bien pu être présents directement au local de l'association, endroit synonyme de QG. Attention à ne pas être trop gourmand : votre club ne peut compter que 100 membres au maximum. Si vous veniez à entendre parler d'une perle rare trouvée par l'un de vos amis, vous pourrez toujours procéder à des échanges de joueurs via vos consoles. Un aspect communautaire sympathique.

En avant il faut foncer droit au but

Lors des match, tout se joue au stylet.

Si lors des passages d'exploration le jeu vous autorise à jouer avec la croix directionnelle, les matchs et défis se jouent exclusivement au stylet. Ainsi, vous effectuez des passes en cliquant sur l'écran et déplacez vos joueurs en traçant leurs trajectoires. Toutefois, la partie la plus amusante concerne les "contacts". Lorsqu'un joueur de l'équipe adversaire rentre en contact avec le porteur de la balle, plusieurs choix s'offrent lui. C'est lors de ces contacts que vous tentez de dribbler, esquiver, bloquer ou tacler votre adversaire. Ce système est accompagné par une manière particulière de distinguer les joueurs. En plus de leurs postes, les footballeurs bénéficient d'un élément spécifique, à savoir le feu, la terre, le bois ou l'air. Chacun de ces attributs est prioritaire sur un autre. Encore quelque chose qui nous rappelle Pokémon, n'est-ce pas ? Le type du joueur en possession de la balle peut théoriquement faire la différence, surtout qu'il influe aussi sur les techniques dites spéciales que vous allouez à vos joueur (à l'instar de certaines capacités dans Pokémon). Symbolisées par un éclair, ces techniques vous permettent d'effectuer des tires et autres tours de passe-passe dévastateurs et qui rappellent les grandes heures d'Olive et Tom (mais pas que). A vous les joies de la "tornade de feu", du "trampoline du tonnerre", de "l'éclair pulvérisant" ou de la "main magique".

Si les stats des joueurs sont nombreuses, l'équipement que l'on achète ou récupère est l'un des points inutiles du solo

Si les match principaux se jouent à onze contre onze, les défis, c'est-à-dire les match aléatoires nous rapportant de l'expérience, se limitent à quatre joueurs dans chaque équipe et ont des objectifs simplifiés (marquer en premier, défendre, etc.). Des choix logiques qui permettent d'avoir des rencontres aussi brèves que des combats de RPG. Globalement, le système de jeu d'Inazuma Eleven est tout à fait plaisant. On s'étonne notamment de la présence de la majorités des règles et actions du football : fautes, penaltys, touches, hors-jeu, lobs, volées, têtes, poteaux, etc. Malgré ça, tout n'est pas parfait. Le niveau de notre personnage fait trop souvent la différence. Ainsi, des idées comme les types élémentaires ou la présence d'une jauge augmentant l'efficacité de nos actions paraissent sous-exploitées et assez inutiles (en solo du moins). Pareillement, les postes des joueurs passent assurément au second plan. Mettre un numéro 10 en retrait voire en défense ne vous pénalisera pas ou peu. Toujours au rayon reproche, il est frustrant que les matchs nuls soient toujours synonymes de défaites. On ne joue pas en ligue 1, c'est sûr... Enfin, terminons cette liste de critiques par la présence d'allers-retours redondant et allongeant artificiellement la durée de vie du titre. Pas génial.

Un bien beau ballon

Les graphismes et les animations sont de vrais régals pour nos yeux.

C'est bien beau tout ça mais on en oublie de parler de l'un des points fort du jeu, à savoir la technique. A ce niveau, Inazuma Eleven est plus que satisfaisant. Si lors de l'exploration, le titre reprend un style SD à la Pokémon et la vue qui l'accompagne, il en est autrement pour les combats. Durant ces derniers, chaque duel et technique vous permet d'admirer des graphismes proposant une 3D aussi chatoyante que réussie. Très bien modélisés, les personnages bénéficient d'animations excellentes qui donnent du caractère aux techniques toutes plus originales les unes que les autres. Le seul petit bémol que l'on pourrait éventuellement émettre concerne des murs invisibles parfois grossiers : rien de dramatique. Cette réussite graphique est mise en exergue par un design varié, notamment pour ce qui est des environnements. Avec une dizaine de chapitres et autant d'affrontements principaux, la douzaine d'heure nécessaire pour finir l'aventure se révèle être riche en couleurs. Pour ceux qui voudraient poursuivre l'expérience, sachez qu'il est possible de continuer de parcourir le monde d'Inazuma Eleven une fois le jeu terminé, ce qui vous permettra de prendre votre temps pour recruter de nouveaux joueurs. Évidemment, un mode multijoueur est disponible, mais uniquement en réseau local.
Les Plus
  • Un charme certain
  • C'est drôle (certaines techniques spéciales par exemple)
  • C'est beau
  • Histoire vraiment sympa
  • Les cinématiques
  • Des musiques excellentes
  • Localisation française absolument géniale
  • Un côté Pokémon qui plaira aux adeptes (notamment l'aspect communautaire)
  • Un système de jeu amusant
  • La fidélité au football (règles, etc.)
  • L'utilisation optimale du stylet
  • Durée de vie honnête en ligne droite (10 chapitres pour une bonne douzaine d'heures de jeu)
  • Du multijoueur en local
Les Moins
  • Des allers-retours qui ternissent parfois l'amusement
  • L'impression que la victoire est trop souvent basée sur le niveau des joueurs
  • Une fausse profondeur de jeu
  • Les matchs nuls toujours synonymes de défaites
  • Un côté caricatural et naïf qui en rebutera certains
  • Pas de multijoueur en ligne
  • Déjà deux suites sorties au Japon
  • Trop simple ?
Résultat

Les points forts du titre de Level-5 sont assurément sa technique solide et son ambiance déjantée. Ainsi, Inazuma Eleven reprend les codes du genre avec brio et s'avère être à la fois très drôle et attachant. Un sentiment accentué par un travail de localisation tout bonnement excellent. Si le système de jeu reste très amusant, il demeure toutefois perfectible sur certains points, à commencer par sa complexité illusoire. Pas de quoi s'inquiéter ou faire son rabat-joie pour autant : Inazuma Eleven reste une référence et l'une des grosses sorties DS de ce début d'année 2011. On espère simplement que les quelques couacs constatés seront corrigés dans les prochains titres de la série, déjà nombreux au Japon.

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