Test | The Spirit of the Samurai
27 déc. 2024

L'esprit sans le corps

Testé par sur
The Spirit of the Samurai
  • Éditeur Kwalee
  • Développeur Digital Mind
  • Sortie initiale 12 déc. 2024
  • Genres Aventure, Combat, Plateformes, Rôle

Un petit jeu indépendant dans un univers bien sombre et au visuel particulier qui se réclame des Souls-like et des Metroidvania, The Spirit of the Samurai a sur le papier tous les ingrédients pour réussir à captiver. Néanmoins, dans la pratique, la réussite s'avère bien plus hasardeuse...

L'histoire

Shouten-Doji est de retour pour semer la terreur et le chaos à travers le Japon grâce à son armée de morts-vivants. Heureusement, Takeshi, un jeune samurai s'est préparé toute sa vie à sa venue et est prêt à l'affronter. L'histoire est évidemment très classique, elle est racontée par un esprit à un jeune enfant dans une époque moderne. Takeshi se voit donc dans l'obligation de défendre son village et de poursuivre Shouten-Doji dans une aventure qui se révèle assez courte.

L'histoire prend un peu plus de corps au fur et à mesure des quelques rencontres que vous faites. Néanmoins, le plus gros défaut du jeu est son doublage uniquement en anglais. Les développeurs ont indiqué avoir engagé des acteurs et actrices aux origines nippones pour donner du crédit au doublage. La vérité c'est que l'anglais fait tache dans le Japon féodal. De plus, les dialogues ne donnent vraiment pas l'impression de se passer à cette époque. Vous l'avez compris, The Spirit of the Samurai est mal écrit et plutôt mal joué, ce qui n'est pas très engageant. Heureusement, il y a quelques points forts.
- Nihon... – In English please !

Le principe

L'infiltration n'a globalement aucun intérêt, malgré ce niveau assez fort visuellement.

The Spirit of the Samurai est décrit par les développeurs comme un jeu qui mélange des éléments des Souls-like et des Metroidvania. Le jeu n'a de Souls-like que son système de niveau qui vous permet d'augmenter les stats de votre personnage, et de Metroidvania il lui reste la vue 2D. La progression n'est pas très claire car si vous gagnez de l'expérience en terrassant vos ennemis, vous ne savez jamais combien de points il vous faut pour passer au niveau suivant. De plus, vous pouvez augmenter votre force, votre résistance, votre dextérité et votre maîtrise de l'arc mais vous n'avez jamais trop la sensation de monter en puissance.

C'est plutôt votre prise en main de plus en plus fine des combats qui vous permet de dominer. Les ennemis ont toujours l'air d'avoir le même niveau de vie et de subir la même quantité de dégâts même lorsque votre force est à son maximum. Les combats sont toutefois intéressants car plein de possibilités de combos sont disponibles. C'est à vous de combiner les attaques que vous assenez à vos adversaire. Si l'idée est bonne, attaquer les ennemis comme un dingue ne vous pénalise pas. Les boss sont faciles à battre – paradoxal pour un jeu qui se prétend un Souls-like – et vous n'êtes jamais obligé d'effectuer des parades parfaites face à eux pour éviter les dégâts. Restez appuyé sur le bouton de garde, et une fois que le combo ennemi est terminé, vous pouvez le laminer. Au contraire, certains moments du jeu sont abominables et vous demandent de vous y reprendre un bon nombre de fois avant d'y arriver.

The Spirit of the Samurai vous fera contrôler trois personnages différents. Il y a donc Takeshi, qui à un moment de l'histoire voit son esprit transféré dans un kodama pour aller retrouver son corps. Ici, le gameplay est le même que lorsque vous contrôlez le samurai si ce n'est qu'au lieu de tirer des flèches, vous lancez des boucles d'énergie. Cela ne présente pas un grand intérêt, même visuellement, il n'y a aucun jeu avec les proportions. Vous contrôlez aussi Chisai, le chat de Takeshi qui vous demande de parcourir des niveaux sans vous faire attraper par les ennemis. Le gameplay du chat est imprécis, l'infiltration frustrante car vous ne savez pas vraiment si vous êtes caché derrière un élément du décor ou si l'ennemi peut vous voir. Les niveaux sont heureusement ridiculement courts et vous font reparcourir des lieux arpentés avec Takeshi. Chisai dispose d'une barre d'endurance, contrairement au samurai qui porte une armure. Un chat qui ne peut courir que 10 mètres sans être essoufflé, cherchez l'erreur. Tout cela est bien dispensable.
Beaucoup d'idées, mal exploitées

Pour qui ?

Il y a peu de boss dans le jeu et en plus vous les battez en une fois...

Si The Spirit of the Samurai ne brille pas par son gameplay de base, il surprend par son visuel plutôt réussi. Le stop-motion a été choisi pour les animations et cela donne une certaine empreinte bien particulière au jeu. La gestuelle des personnages est unique et plaisante à voir. Les décors sont réussis même s'ils sont peu variés. Tout est très sombre mais assez cohérent avec l'univers. Le problème réside dans l'incorporation d'éléments bien trop nombreux au premier plan ce qui gêne grandement la visibilité et la lisibilité de l'action.

Si les développeurs ont su jouer avec l'arrivée des ennemis cachés à l'arrière plan ou au premier plan, les éléments du décor rendent l'ensemble brouillon. Vous ne voyez pas toujours où aller lors des phases de plate-forme. C'est très appréciable de ne pas avoir une grande flèche pour indiquer où aller, mais la progression ne se fait pas toujours naturellement. De plus, certains pièges sont difficilement évitables. Vous faire avoir une fois sur un passage fait partie de l'apprentissage, mais devoir recommencer dix fois faute à un gameplay rigide et à des éléments peu visibles rend l'expérience assez frustrante.

The Spirit of the Samurai ne s'adresse donc pas aux fans des Souls-like puisque le jeu n'est pas assez exigeant dans l'ensemble, ni aux habitués des Metroidvania car le jeu n'est pas assez vaste et n'est pas axé sur l'exploration. Il s'adresse plutôt à des joueurs en recherche d'un jeu court (environ 6 heures) et au style visuel unique.
Visuellement unique mais aussi bancal

L'anecdote

Tiens, je te rends ton chat, il ne sert à rien.

Aux rangs des idées de gameplay non exploitées correctement, il y en une qui a la palme. Évidement, cette idée concerne ce bon vieux chat Chisai. Lorsque vous contrôlez le kodama ou Takeshi, vous êtes parfois accompagné de votre chat. Il a la possibilité de sauter sur les ennemis afin de les attaquer, de les déstabiliser et même de leur faire des dégâts. Le problème, c'est que vous ne savez jamais ce qui déclenche son attaque. Vous n'avez pas la possibilité de l'envoyer vous-même afin de déstabiliser l'ennemi et de lui balancer quelques coups dans le buffet comme cela existe dans TOUS les jeux où vous avez un compagnon. Cela ajoute encore à la frustration d'un gameplay qui aurait pu être bien meilleur et surtout abouti. Vous ne savez donc pas pourquoi Chisai attaque mais vous ne savez pas non plus pourquoi il n'attaque pas. C'est peut-être ça aussi l'inspiration des Souls-like, ne pas tout expliquer...
Des mécaniques de jeux non abouties, c'est ballot !
Les Plus
  • L'utilisation du stop-motion très réussie
  • La maniabilité des combats plutôt plaisante
Les Moins
  • Des combats pas assez exigeants surtout contre les boss
  • Le doublage en anglais catastrophique
  • La maniabilité du chat frustrante
  • Les phases d'infiltration n'ajoutent absolument aucune plus-value au jeu
  • La visibilité plus que discutable
  • Des éléments de plate-forme illisibles
Résultat

The Spirit of the Samurai déçoit malgré un visuel prometteur. Il incorpore trop d'éléments qui ne sont finalement pas exploités comme ils auraient dû l'être et vous laisse avec un sentiment d'inachevé. Le jeu parvient à frustrer par son manque d'envergure mais vous êtes soulagé d'arriver enfin au bout. Heureusement, son visuel particulier arrive à vous accrocher quand son gameplay, lui, peut parfois vous dégoûter.

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