Test | Mullet Madjack

18 juin 2024

Des robots milliardaires ont pris le contrôle de la terre et ont surtout capturé une jeune femme. Vous êtes donc envoyé par la Peace Corp pour flinguer des robots, la délivrer, récupérer une nouvelle paire de bottes et surtout pour divertir l'humanité. Cette dernière semble d'ailleurs mener une existence vide de sens en passant sa vie à regarder des streams violents, la faute à une IA qui les a convaincu que c'était pour leur bien de vivre leur vie dans le virtuel. Voilà un pitch qui porte un regard pessimiste sur l'humanité et qui, s'il force le trait grandement, n'a peut-être pas complètement tord... Une violence dévergondée et poussée à l'extrême où les kills de robots milliardaires vous octroient des récompenses plus ou moins importantes selon la manière dont vous les tué. Dans une ambiance rétro 80s, Mullet Madjack questionne subtilement le rapport à l'image, à la violence et à notre temps passé sur les écrans. Le jeu marque aussi par sa mise en scène travaillée qui vous immerge dans son univers et vous donne envie d'en savoir plus. Vous avez le droit à quelques cinématiques réussies et à des clins d'œil plus ou moins évidents à d'autres licences. Le soft ne boude pas son héritage, au contraire, il l'assume et le respecte.

Si votre espérance de vie était de dix secondes, que feriez-vous ? Eh bien vous feriez comme Mullet Madjack, vous iriez massacrer des robots milliardaires afin de gagner des secondes de vie offertes par des spectateurs avides d'adrénaline. Vous parcourrez des niveaux courts remplis d'ennemis à l'aide d'un inventaire qui s'étoffe au fil des étages comme tout bon rogue-like qui se respecte. Mullet Madjack ne réinvente pas le genre et il n'en a pas la prétention, il offre toutefois une expérience singulière avec son ambiance rétro qui n'est pas sans rappeler Hotline Miami que ce soit dans le rythme des niveaux, l'ambiance sonore et les ennemis en costumes blancs. Pour gagner des secondes vous devez tuer des robots ; leur tirer dans l'entrejambe ou dans la tête vous octroie un bonus de temps. De plus, certaines améliorations acquises entre les étages peuvent vous permettre d'améliorer le bonus de temps reçu par kill de robot.

Si en mode normal le challenge est aisément surmontable par n'importe qui à l'aise dans un FPS, le mode "Challenge", celui estampillé comme la difficulté réelle pensée et voulue par les développeurs, vous donnera bien plus de fil à retordre car il est bien moins permissif. Vous gagnez moins de temps sur les kills non-spéciaux, c'est-à-dire quand vous ne tirez pas dans la tête ou dans l'entrejambe, par conséquent les tirs reçus sont moins compensés par un kill réalisé à la hâte pour se débarrasser d'un ennemi. Tous vos kills doivent finalement être maîtrisés afin d'arriver au bout des 10 étages.

Vous vous rendez compte en recommençant plusieurs fois les niveaux que, s'ils changent à chaque nouvel essai, ils ne sont pas faits de manière procédurale mais qu'il en existe un certain nombre. Les connaître et donc savoir l'emplacement des ennemis est indispensable pour, tout d'abord, terminer le niveau et ensuite le finir avec un bon score car vous vous rendez vite compte qu'il est crucial d'anticiper. Enfin, comme vous l'indiquent les développeurs, ce n'est pas une question de vitesse mais plutôt de flux qui se doit d'être régulier. Mullet Madjack devient alors presque un jeu de rythme dans lequel les temps morts ne sont pas permis et où les kills doivent arriver au bon moment. Ne pas se précipiter, ne pas trop tarder.

Comme tout les rogue-like, Mullet Madjack est avant tout destiné aux personnes persévérantes car il vous faudra recommencer un certain nombre de fois avant d'espérer progresser. Toutefois, et même s'il existe un mode infini afin de mettre votre dextérité et votre résilience à l'épreuve, les développeurs ont prévu pléthore de modes de difficulté afin de satisfaire le plus de monde possible. Alors, vous pourriez penser qu'à vouloir plaire à tout le monde, on ne plaît à personne mais détrompez-vous. Par ses différents modes, Mullet Madjack vous permet de choisir selon votre humeur ou votre envie.

Il y a en effet sept modes de difficulté dans le jeu. À l'heure où vous avez le choix entre des jeux où les joueurs sont (trop ?) assistés et d'autres très difficiles qui mènent une majorité de joueurs à l'abandon, vous avez ici le choix. Et cela ouvre grandement le genre du rogue-like qui demande traditionnellement de recommencer x fois le jeu afin d'en maîtriser les subtilités du gameplay. Vous pouvez donc vous affranchir de la contrainte de temps et donc parcourir les niveaux à votre rythme, ou alors vous infliger toutes les contraintes et être obligé de faire les meilleurs kills pour gagner de précieuses secondes afin d'aller au bout des niveaux.