Test | Mario & Luigi : L'épopée fraternelle
13 janv. 2025

Une odyssée redondante

Testé par sur
Mario & Luigi : Brothership
  • Éditeur Nintendo
  • Développeur Nintendo
  • Sortie initiale 7 nov. 2024
  • Genres Aventure, Rôle

Mario et Luigi sont de retour dans une nouvelle aventure RPG, six ans après la dernière en date (Mario & Luigi : Paper Jam, 2015), cette fois-ci intitulée Mario & Luigi : Brothership. Fraîchement débarqués dans le monde parallèle de Connexia (bienvenue dans le multivers), les deux frangins vont devoir user de leurs talents uniques et complémentaires pour rassembler un monde ayant éclaté façon puzzle. Un vent nouveau souffle sur la dynamique fraternelle, mais un vent frais ou réchauffé ? Cap sur cette question moussaillons !

L'histoire

Il était une fois, un jour ensoleillé au royaume Champignon. Mario fait la sieste, les oiseaux chantent et un essaim d'abeilles poursuit Luigi. Ce dernier court, panique et trébuche du haut d'une falaise. Rattrapé de justesse par son frère, cette péripétie aura eu pour effet d'ouvrir une brèche spatio-temporelle vers l'univers de Connexia. Les deux frères trébuchent donc littéralement vers leur prochaine aventure. Pas de contexte plus poussé, pas de raison spéciale, juste une introduction cartoonesque étoffant un peu plus l'image burlesque de Buster Luigi.

L'univers de Connexia a été frappé d'un cataclysme à l'origine inconnue et au résultat troublant : le continent a été fracturé en diverses îles, dérivant au gré des courants et isolées les unes des autres. Le cœur sur la main, les deux frères s'empressent de proposer leur aide et embarquent à bord du majestueux Navisthme, un fragment de continent à l'aspect de bateau et équipé d'un phare-aimant pouvant relier les îles entre elles. L'intrigue de Mario & Luigi : Brothership est à l'image de Connexia quand vous y débarquez : elle manque de liant, tel un film de plateforme. Et malheureusement, ce ne sont pas les jeux de mots ô combien habilement trouvés par les traducteurs autour du thème central de l'électricité (Ampéria, Voltfas, Dis-Jonc-Terr...) qui vont rattraper cela. Préparez-vous à embarquer pour une trentaine d'heures de jeu, sans rebondissements notables.
Un long fleuve tranquille

Le principe

Le jeu résumé en deux lignes.

Pour rassembler les îles d'un monde éparpillé, que doit faire tout plombier qui se respecte ? Facile : les raccorder par leurs phares au Navisthme, qui possède l'anneau le phare unique, pouvant les relier tous. Atteindre les phares de chaque île est possible après avoir accompli quelques missions, battu quelques ennemis et résolu quelques puzzles. Mais avant de pouvoir explorer les îles, il vous faut avant tout les découvrir ! Or ces dernières sont comme le Navisthme : elles dérivent et suivent des courants pouvant les éloigner de vous. Vous devez alors voguer de courant en courant tels les Mario Columbus et Luigi Magellan que vous êtes. Mais parcourir les sept mers prend du temps et une fois la destination marquée, vous n'avez plus qu'à attendre. Soit en ne faisant rien, soit en refouillant les îles déjà raccordées et faisant maintenant partie de votre traîne. Le même processus se répète, inlassablement, tel le flux et reflux de la marée. Très vite, une certaine lassitude pointe à l'horizon, car les missions annexes que vous pouvez réaliser en attendant d'arriver à la prochaine île ne sont pas si passionnantes que cela et se ressemblent beaucoup. Un principe simple donc, mais qui sacrifie le maintien du rythme sur l'autel de la facilité. Le côté RPG quant à lui est assez convenu, avec un arbre de progression et certains équipements permettant d'être plus forts, plus défensifs, et plus... moustachus ?
Une mécanique redondante

Pour qui ?

Vas-y mets la moustaaaaaaache !

Mario & Luigi : Brothership ne s'adresse pas réellement aux fans de la franchise. Non, sont conviés ici de jeunes moussaillons n'ayant pas trop l'expérience des anciens jeux RPG qui étaient plus profonds, plus intéressants, mieux écrits, et au gameplay plus poussé. Là, ce n'est pas utiliser les deux frères qui se topent la main pour faire une attaque groupée qui va changer la donne. Alors oui, c'est joli dans une bande-annonce, mais dans les faits, cela relève vite de l'artifice. Mario & Luigi : Brothership est un jeu de notre époque qui s'adresse à un public le plus large possible, en simplifiant un maximum l'histoire, le contexte, la profondeur de gameplay, pour en faire une œuvre aussi lisse et convenue qu'un film de plateforme.
Accessible pour toutes et tous

L'anecdote

Quel public génial.

Que ne serait pas Mario & Luigi : Brothership sans l'inénarrable petit cochon volant Couchomb ? Ce compagnon de voyage haut en couleur et en verbe vous suit partout où vous allez, n'hésitant pas à vous donner son avis tranché sur les situations que vous rencontrez ou bien à vous donner des indices – toujours sous le couvert de l'humour – pour vous aider. Doué d'une éloquence rare, ses apparitions sont souvent amusantes et permettent d'égayer un peu la monotonie du voyage et de la quête.
Tout est bon chez Couchomb
Les Plus
  • Très accessible
  • Un principe simple et facile à suivre, même s'il s'essouffle vite
  • Luigi, génie au cerveau en ébullition
Les Moins
  • Une œuvre passable, sans réelle identité
  • Un rythme inexistant, voire ennuyeux
  • Une intrigue classique et sans surprise
Résultat

Mario & Luigi : Brothership est un jeu moyen. Pas déplaisant, mais juste moyen, qui remplit sans se fouler son cahier des charges, ne surprend jamais et suit son cours tranquillement. Malheureusement pour nos frères plombiers, leur odyssée navigue à plusieurs moments sur les eaux de l'ennui. Bien sûr, tout n'est pas à jeter, mais cela lui permet juste de passer la moyenne. Connexia est un monde riche et intrigant sur le papier, mais dans les faits assez rébarbatif et classique. Ne vous attendez pas à vivre des émotions fortes avec le retour de Mario et Luigi en mode RPG, juste à expérimenter un contenu correct.

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