Améliorer la perfection
- Éditeur KOCH Media
- Développeur Codemasters
- Sortie initiale 10 juil. 2020
- Genre Course
Imaginez Myamoto après son premier Mario, Naoto Ohshima après Sonic, Peter Molyneux après Populous, Will Wright après Sim City, Sam Lake après Max Payne, David Cage après Omikron, Patrick Balkany après la dernière fête de la musique... Comment rebondir après avoir touché la perfection ? C'est la question que s'est posée Codemasters après le succès public et critique de son précédent jeu de F1. Comment faire encore plus technique pour les fans, tout en gardant l'accessibilité originale ?
L'histoire
Et Codemasters ? Sorti en pleine pandémie, F1 2020 se cale tant bien que mal sur l'actualité. Les deux nouveaux circuits, Zandvoort aux Pays-Bas et Hanoï au Vietnam, sont bien là, ce dernier étant très contesté tant son étroitesse se prête mal aux courses de F1. Les transferts de pilotes sont bien pris en compte, comme Esteban Ocon chez Renault F1 ou Nicholas Latifi chez Williams. Même les livrées ont été mises à jour, suite au retrait de Rokit chez Williams par exemple. Et pour les courses ? Il faudra suivre les patchs pour voir si Codemasters colle à l'actualité de la FIA, ou se rabattre sur le nouveau mode Mon Écurie qui s'éloigne de la réalité en proposant une saison de F1 normale.
Le principe
Gestion R&D, marketing, budgets... La vie de patron est moins cool que celle de pilote !
Le mode Carrière classique est de retour avec ses débuts facultatifs en Formule 2 et un nombre limité de courses (10, 16 ou 22) pour ceux qui trouvent un vrai Grand Prix trop long. Même si la modélisation des pilotes était déjà un peu rugueuse l'an dernier, dommage que les disputes entre chaque course aient disparu. Prendre des décisions pendant la course, encaisser la pression, voir le résultat après donnaient une pêche et une accessibilité au mode Carrière qui manquent cruellement cette année – le mode Carrière est beaucoup trop plat, sans enjeux scénaristiques. Restent le championnat personnalisable, les défis et la course contre la montre pour enchaîner des sessions plus courtes que les modes Mon Écurie et Carrière.
La jouabilité
L'ATH permet de garder un œil sur les dégâts et la température des pneus par exemple
Soucieux de plaire à tous, F1 2020 fait quelques choix un peu plus surprenants. Le jeu est réglé par défaut en mode (très) facile. Dans le mode Mon Écurie, vos adversaires sont trop prudents sur les distances de freinage et le jeu est vraiment laxiste sur les accrochages et les dégâts. Résultat : votre 11e écurie inconnue au bataillon et dotée de moyens financiers risibles finit toujours en pole position. Chez Mercedes, McLaren et Ferrari ! Pareil en mode Carrière. Problème : à quoi bon faire des tours de qualification et passer une heure sur l'inclinaison des ailerons, le lest, le carrossage, le différentiel, la suspension, la barre antiroulis, la garde au sol, la pression des freins, l'équilibrage ou la pression des pneus s'il suffit de couper tout le monde dès le premier virage comme un automobiliste parisien place de l'Étoile ?
Le multijoueur
La pluie met à rude épreuve les sacro saintes 60 fps sur console
Pour qui ?
Plus de scénarisation du mode Carrière, un mode Mon Écurie exigeant : F1 2020 vise les pros
L’anecdote
La moindre touchette est fatale en mode Pro. Problème : ce n'est pas toujours de votre faute...
Les concurrents n'hésitent toujours pas à se rabattre sur vous au lieu de freiner, provoquant des accidents éliminatoires en mode Pro, le tout pour coller à leurs trajectoires et distances de freinages idéales. De quoi vous forcer à faire des dépassements, des trajectoires et des freinages toujours propres, une vraie question d'endurance quand vous décidez d'effectuer tous les tours réglementaires – et non juste une fraction d'entre eux. Il existe bien des sauvegardes en course si vous décidez d'interrompre un marathon pour manger ou dormir (amateurs !), mais ça reste insuffisant pour rendre l'IA supportable en mode Pro. De quoi regretter la suppression des événement spéciaux et des rivalités en mode Carrière qui rendaient F1 2019 non seulement plus accessible, mais aussi plus vivant.
- Mon Écurie, un mode qui met l'accent sur la gestion et les coulisses de la F1
- Un pilotage encore amélioré
- Les deux nouveaux circuits 2020
- Le multi en écran splitté
- L'IA pas à la hauteur des ambitions du mode Pro et de ses dégâts réalistes
- Mode Carrière et Mon Écurie aussi secs qu'un (bon) saucisson
- Les enjeux et rivalités du mode Carrière ont disparu, les événements spéciaux aussi
- Presque les mêmes graphismes que F1 2019
- Difficile de coller à la saison 2020 avec la pandémie qui change les circuits...
Plus sec, plus mathématique dans sa progression en mode Carrière et Mon Écurie, voire dans ses réglages et son pilotage, F1 2020 gagne en technicité ce qu'il perd en chaleur. Finies les rivalités entre pilotes, les ordres en pleine course (laisser passer son coéquipier ou finir en tête) ainsi que les mini embranchements scénaristiques du mode Carrière – dommage, c'est ce qui distinguait vraiment F1 2019 de la concurrence. Les événements spéciaux de 2019 comme les courses Prost contre Senna sont passées à la trappe, même dans l'édition Schumacher qui n'apporte que quelques F1 rétros, des combinaisons et des éléments de personnalisation. Une excellente version pour les puristes, mais avec des options d'accessibilité en trompe l'œil pour les fans d'arcade.