Des ténèbres impénétrables ?
- Éditeur Paranoid Productions
- Développeur Fellow Traveller
- Sortie initiale 2 août 2019
- Genres Aventure, Infiltration
L'enrôlement dans une secte est un processus déroutant, souvent imprévisible et particulièrement traumatisant pour l'entourage. Qu'un produit ludique ose s'attaquer à un tel sujet, sous la forme d'un jeu d'infiltration, ça aussi c'est déroutant. Et ça tombe bien car une fois en main, The Church in the Darkness se révèle effectivement totalement déroutant.
L'histoire
Le cadre de The Church in the Darkness a été étudié avec soin par son auteur principal : Richard Rouse III. Pas totalement inconnu du monde du jeu vidéo puisque créateur du très sanglant The Suffering, le monsieur est particulièrement curieux de tout ce qui a trait aux sectes. Ainsi, cette nouvelle production trouve son inspiration du côté de communautés comme celles de Jonestown et The Source Family : un retour à la nature fortement mâtiné de répression et autres châtiments, le tout chapeauté par un gourou charismatique.
Le principe
Fouillez dans les cabanes pour récupérer des munitions et des indices.
Le gameplay de The Church in the Darkness est généré d'une manière procédurale. Ainsi, chaque partie se veut différente : la carte change, l'emplacement des bâtiments, des gardes, de votre neveu, les indices et les interventions radiophoniques des gourous de la secte ne sont pas les mêmes. Ce qui veut dire qu'à chaque lancement de partie, le jeu pioche et assemble les éléments de gameplay robotiquement, au risque de réduire l'impact artistique et dramatique de votre expérience.
Et c'est malheureusement ce qui se passe. La rejouabilité du titre est superficielle, notamment parce que votre première partie se révèle assez tiède, voire même décevante si vous vous attendez à de l'infiltration "comme au bon vieux temps". Les faibles enjeux, le scénario passe-partout et le gameplay trop peu varié pour en redemander finissent par achever une direction artistique pourtant sympathique. La promesse d'impact de vos actions sur l'environnement (notamment sur votre neveu qui ne voudra pas toujours vous suivre selon votre comportement envers ses "frères") n'est pas vraiment tenue. Et rend l'expérience encore plus mollassonne qu'elle ne l'était au départ.
Pour qui ?
Vous avez mis la main sur votre neveu ? C'est parti pour le – même – chemin de retour.
Reste maintenant à se poser la question pour les nouveaux venus dans le genre : l'expérience en vaut-elle la chandelle ? À moins d'être particulièrement réceptif au thème abordé, une réponse positive n'est franchement pas évidente.
L'anecdote
Les messages diffusés par les haut-parleurs du camp sont sensés farcir le crâne des fidèles.
- Un thème assez rare
- Une direction artistique sympathique
- Un manque d'enjeux et une dramaturgie limitée
- Un gameplay redondant
- Des gourous au charisme mal exploité
Sur le papier, The Church in the Darkness avait tout d'un jeu d'infiltration emballant, grâce notamment à son thème original. En pratique, vous voilà face à une expérience très moyenne, où une gestion procédurale nivelle le gameplay par le bas, éclipsant une direction artistique pourtant intéressante. Et ce n'est pas le charisme des gourous de la secte, ni même les pseudo-scènes de châtiments que vous pourrez croiser au détour d'un bosquet, qui parviendront à sauver votre intérêt.