Test | Life is Strange 2

03 oct. 2018

Nous pourrions ici mettre une alerte au spoiler, mais avouons que les teasers de Life is Strange 2 ne laissaient que peu de doute quant au pitch de ce deuxième volet. Nous incarnons Sean, un lycéen de seize ans qui se prépare pour aller à une fête. Fils d'immigré mexicain et menant une vie paisible dans sa petite ville en bordure de Seattle, il s'entend particulièrement bien avec les deux personnes avec lesquelles il vit : son père et son frère, Daniel. Tout bascule lorsqu'il discute sur Skype avec sa meilleure amie pour aller à la soirée. Alors que son frère a préparé un costume pour une fête d'Halloween se déroulant trois jours plus tard, une altercation éclate avec son voisin pas forcément tolérant avec les Américains d'origine étrangère. Sean se bat avec lui et le fait tomber au sol, contre une pierre semblant l'avoir tué. La police arrive au même moment, tout comme le père de Sean qui essaye de calmer le jeu. Hélas, ce dernier se fait tirer dessus. À l'origine de l'altercation, Daniel voit son père se faire tuer et pousse un cri retentissant projetant le policier et son véhicule. Façon X-Men, en somme. Daniel perd connaissance et son frère va alors l'emmener sur les routes du sud afin de fuir un monde qui les pourchasse.

Quand on évoque Life is Strange, les gens ont tendance à oublier qu'il ne s'agissait pas seulement d'une jolie histoire, mais aussi d'une véritable réflexion sur la causalité et le deuil. Si le premier épisode de Life is Strange 2 peut laisser un peu sceptique, c'est justement car son game design est simplifié et que ses enjeux narratifs ne sont pas (encore ?) mis en exergue. Alors certes, on remarque logiquement quelques propos forts ici et là, mais jamais de quoi interpeller comme son prédécesseur. À ce sujet, le spin-off Before the Storm avait réussi, de façon assez maligne, à sauver la mise grâce à son dernier épisode. Il est plus difficile – en l'état – de croire que Life is Strange 2 y parviendra, certaines mécaniques semblant finalement assez sous-exploitées. En jouant la carte du duo, il ne faut pas oublier que le titre se confronte également à d'autres expériences fortes de ces dernières années telles que les jeux de Josef Fares (Brothers, A Way Out). Et si les genres sont différents, les réflexions sur la coopération, le deuil ou autre, elles, sont présentes.

Life is Strange 2 se destine donc simplement à ceux qui veulent suivre une histoire. Le jeu fait certes une sympathique série, mais laisse de côté certains moteurs du premier volet (thématiques, mécaniques, mystères, etc.). La question est donc de savoir ce que vous recherchez dans un jeu.

Et encore, ce serait oublier quelques soucis de crédibilité propres à Life is Strange 2. En effet, nous nous retrouvons parfois dans des situations cocasses. Par exemple, la scène de l'élément déclencheur du titre (où l'effet papillon prend forme et durant laquelle le père de famille se fait tirer dessus) n'est pas spécialement bien jouée ou mise en scène. Dans un autre genre (et petite alerte au spoiler pour ce premier épisode) : que penser d'enfants qui vont dans une chambre de motel où un gamin forme une sorte de tempête faisant énormément de bruit... alors que, quelques minutes plus tôt, vous aviez peut-être pensé à baisser le son d'une télé pouvant alerter les voisins.