Test | Verdun
08 sept. 2016

Un jeu au poil ?

Testé par sur
Aussi disponible sur
Verdun
  • Éditeur M2H
  • Développeur Blackmill Games
  • Sortie initiale 19 sept. 2013
  • Genre First Person Shooter

À une époque où chaque FPS se ressemble, Verdun – et son aspect historique – ferait presque figure d'exception. Le constat est encore plus évident une fois plongé dans le jeu...

Le multi

Pour commencer, notez que Verdun est avant tout un jeu multijoueur. Si le titre dispose d'un mode hors-ligne (limité à la confrontation avec des vagues d'ennemis), c'est bien en ligne que celui-ci prend tout son sens. Ainsi, Verdun vous propose de rejoindre 31 autres joueurs dans les tranchées.
Exclusivement ou presque

Le principe

Les cartes sont très réussies : les éléments, le relief et les tranchées ont de l'importance.

FPS multijoueur, Verdun est pourtant bien plus original qu'il ne parait. Cela en grande partie grâce à son approche de la Première Guerre Mondiale. D'abord, le jeu retranscrit très bien la guerre de tranchées, avec la présence d'environnements chaotiques et hostiles (barrières, barbelées, eau, etc.). C'est à vous qu'il incombe de vous repérer et de tirer profit (ou non) des décors.

Ensuite, son mode Escouade met parfaitement en évidence le point précédemment cité. Vous défendez une position avant d'éventuellement mener une contre-attaque, tout cela sur une ligne de front plutôt conséquente. Si le titre est malin, c'est parce qu'il retranscrit bien le chaos ambiant avec une vraie difficultés à discerner les ennemis, aussi bien de l'environnement que des compagnons.

Plus intéressant encore, Verdun retranscrit à la perfection la peur du soldat. Ainsi, il ne vous faudra généralement qu'une seule balle bien placée pour tuer ou être tué. Avec le facteur environnemental (les tranchées favorisent souvent les face-à-face), vous allez connaître la peur de l'ennemi comme jamais. Ce sentiment est assurément la réussite de de l'expérience et lui confère une atmosphère d'exception.
Un aspect historique ?

Pour qui ?

Il vous faut parfois mettre votre masque à gaz.

Verdun ne se destine pas forcément à tout le monde et peut même s'avérer frustrant pour certains joueurs. En effet, le titre ne pardonne pas grand chose et le fait de pouvoir mourir d'une seule balle rappelle avant tout certains jeu des années 90/2000.

D'ailleurs, évoquons peut-être le principal souci du jeu : le fait qu'il est parfois possible de se faire abattre d'une balle par un joueur disposant d'un fusil... et pourtant situé à plusieurs dizaines de mètres. Si cela est gênant, c'est parce que ce genre de scène n'est pas si rare, et il aurait peut-être été bienvenu de baisser la précision des armes à longue distance, surtout qu'il est déjà possible d'équiper certains fusils de lunette de "précision" (avec des guillemets car tout est relatif). De même, plus que les graphismes assez désuets, c'est le mixage sonore qui peut parfois induire le joueur en erreur. En effet, il est bien compliqué de savoir d'où vient tel ou tel son. Dommage.
Les Poilus, les durs

L'anecdote

Seul aspect assez moderne : si vous êtes caporal, vous pouvez faire appel à des soutiens.

Pour accentuer le sentiment de peur et l'intensité du conflit, les développeurs ont pensé à quelque chose de simple et efficace : Verdun ne dispose pas de killcam, ces caméras vous montrant la façon dont un joueur vous a abattu avant que vous ne réapparaissiez. De ce fait, les balles fusent et une fois la mort venue, impossible de savoir où était situé votre bourreau. Il y a donc une sorte de flou omniprésent sur le champ de bataille, comme si la mort pouvait être partout. D'ailleurs, vous aurez souvent une boule au ventre en approchant d'une zone ouverte où, de toute évidence, vous aurez toutes less chances d'être à la vue de l'ennemi (et d'être tiré comme un lapin).
La somme de toutes les peurs
Les Plus
  • Des champs de bataille à la fois intéressants et immersifs
  • La sensation de peur face à l'ennemi
  • Un multi qui fonctionne très bien
  • Le mode Escouade
  • Assez unique, et une vraie bouffée d'air frais dans le milieu du FPS
Les Moins
  • Le mixage sonore (un peu trompeur)
  • Peut-être trop de précision à distance ?
Résultat

Unique ou presque. Voici ce qui qualifie le mieux Verdun. Si le titre est austère et rappelle – par certains aspects – les jeux du début des années 2000, il a surtout l'avantage de proposer une approche du jeu de guerre plus poussée qu'habituellement. Lorsqu'il s'agit d'un conflit ayant engendré plusieurs millions de morts, il serait déplacé et ridicule de parler de simulation pour un jeu vidéo. Pourtant, saluons quelques qualités de Verdun qui méritent le détour, que ce soit sa gestion des environnements ou son approche intéressante de la peur.

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