Preview | Still Life : jeu d'aventure majeur pour joueurs matures
10 janv. 2005

Rédigé par
Prévu sur
Still Life
  • Éditeur MC2
  • Développeur Microids
  • Sortie initiale 14 avr. 2005
  • Genre Aventure

L'équipe de Microïds Canada est une équipe que l'on aime beaucoup à Gamatomic. Pas seulement parce qu'ils sont très sympathiques mais aussi parce qu'ils proposent régulièrement des jeux d'aventure intelligents et originaux. Au milieu des floppées de FPS à la carrosserie tape à l'oeil qui s'écaille comme par magie dès qu'on la gratte un peu, leur prochain jeu d'aventure Still Life apparaît comme un alternative bienvenue. Et vous allez voir que la bête, prévue en mars sur Xbox et PC, dispose dès à présent de sacrés atouts pour envoûter les joueurs. Voici une preview complète qui, on l'espère, ne manquera pas de vous en convaincre.

Made in Québec

La dernière fois que nous avons eu l'occasion de rencontrer l'équipe de Microïds Canada, c'était pour le développement du sympathique mais un peu vide Road to India, il y a maintenant près de 4 ans. Ils en ont fait du chemin depuis. Entre un Post Mortem glacial – tant au niveau de l'histoire que du gameplay – et les aventures hivernales de Kate Walker (Syberia 1 et 2), ils ont naturellement pu optimiser leur savoir faire en matière de jeux d'aventure. Leur nouvelle production s'intitule Still Life et, si vous nous êtes fidèles, vous savez déjà qu'il s'agit d'un thriller à double tranchant – vous allez comprendre plus loin – destiné aux joueurs matures.

(NB: Notez, pour ceux qui se posent la question, qu'il ne s'agit pas d'une suite de Post Mortem, même si on y retrouve son personnage principal Gus McPherson)

Une Scully sans hommes verts

On fouille, on fouille et on tombe sur ...

Victoria McPherson a beau avoir de brillantes études derrière elle, cette agent du FBI n'a droit qu'à un ennuyeux travail de bureau. Ses rêves de terrain – attisés par une première enquête brillamment élucidée – ont bien du mal à se concrétiser. Alors, le jour où ses supérieurs lui confient une affaire de meurtres en série emballés dans d'étranges mises en scène, elle est évidemment très excitée. Seulement, après un cinquième cas éprouvant, elle ressent le besoin de se ressourcer quelques jours. Direction la maison familiale, dans le banlieue chic de Chicago. Elle y retrouve un papa gâteau tout sourire, sa chambre d'adolescente (rose avec des dentelles), mais surtout, un grenier rempli de vieilles affaires ayant appartenues à son grand-père, détective à Prague dans les années 1920. En parcourant ses vieux dossiers, elle note des similitudes étonnantes entre son affaire et l'un des cas sur lesquels son aïeul a enquêté. Flash-back.

Techniquement au top du genre

Il reste encore quelques menues finitions. Trouvez laquelle ici.

Vous l'aurez compris : le jeu va naviguer allégrement entre le présent et le passé, permettant ainsi d'apporter du relief à l'histoire et aux décors. Question graphismes, justement, Still Life se place d'emblée au niveau de Syberia 2 (il reprend d'ailleurs une bonne partie de son moteur), si ce n'est pas même un cran au dessus. Les sources lumineuses, les animations, les effets atmosphériques, la gestion des liquides et les textures affichent une qualité et une diversité très appréciables. L'esthétisme des environnements contemporains (Chicago) et anciens (le Prague des années 20) est très bien rendu, fourmillant de détails en tous genres qui évitent les redondances et permettent à nos yeux de ne pas s'ennuyer. Les cinématiques ne sont pas en reste puisqu'elles reprennent à leur sauce les effets les plus efficaces des meilleurs thrillers. L'emballage visuel offre ainsi un écrin de choix à cette aventure, ce qui ne sera pas pour déplaire aux joueurs esthètes.

Une interface efficace et astucieuse

On aimerait plus souvent parler de la météo dans un jeu vidéo

Côté gameplay, les quelques heures de jeu disponibles dans cette version preview attestent d'une interface point'n'click aussi simple qu'efficace, et ce quelque soit la phase de jeu rencontrée (exploration, énigmes ou scènes d'action). Elle s'offre même le luxe d'une petite originalité au niveau de le gestion des dialogues. Ils sont en effet divisés en deux catégories : le jeu et le hors-sujet. Le bouton gauche permet de faire défiler les discussions directement liées à l'intrigue alors que le droit est réservé à la profondeur des personnages (ce qu'il pensent des autres, de leur avenir, de la météo, etc.). Voici une manière astucieuse de distiller du relief et, d'après ce qu'on a pu en voir, un second degré rafraîchissant à l'aventure. Et comme rien d'essentiel à la progression ne sera caché dans ce type de dialogues, ne pas les lire n'interfèrera pas dans la progression. Sympathique pour les plus pressés.

Un jeu majeur en perspective

Il ne reste plus qu'à patienter jusqu'à sa sortie

Parmi les promesses des développeurs, on trouve une durée de vie d'une quinzaine d'heure (identique à celle de Syberia 2 par exemple), une – vraie – fin unique annoncée comme un véritable "feu d'artifice", et un soucis du détail concernant les sciences utilisées pour résoudre les affaires criminelles : la médecine légale et la pathologie (il ne faut toutefois pas s'attendre au niveau scientifique des Experts). Ajouté à ses qualités visuels, sonores et scénaristiques, Still Life possède a peu près tout pour devenir un jeu d'aventure remarquable. Son ambiance sombre et mature, suppléée par des dialogues intelligents où le second degré et les références semblent être légion, devraient permettre d'attirer les joueurs plus mûrs, ceux là mêmes que la mièvrerie des aventures de Kate Walker n'attendrit pas (ou plus).
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Tribune libre