Preview | Jusant

24 août 2023

Dans Jusant, il va falloir grimper. Et pas qu'un peu puisque votre objectif ce sont les nuages, source espérée d'eau salvatrice. Au sol, il n'y en a plus. Plus une goutte. La seule présence liquide, c'est ce petit animal bleu pâle nommé Ballast qui va vous servir de radar tout au long de votre ascension. Grâce à lui vous allez pouvoir réveiller des plantes assommées par un soleil de plomb, repérer des salles antiques remplies de mystères, et surtout tisser un lien particulier. Ce lien affectif vous sera bien utile au milieu de ces habitations troglodytes désertées. Il y a bien quelques lettres et autres témoignages d'une effervescence passée mais sur cette tour naturelle immense, pas âme qui vive.

Tout le gameplay de Jusant s'articule autour de l'escalade. L'impression de verticalité est d'ailleurs omniprésente et même si vous ne pouvez pas tomber, plus vous grimpez, plus la sensation d'altitude et de vide se fait sentir. La méthode d'interaction avec votre personnage n'y est pas étrangère. Ses bras se contrôlent indépendamment : la gâchette gauche pour le bras gauche, la gâchette droite pour le bras... droit ! Si le principe n'est pas inédit (il était déjà utilisé dans le trop méconnu Grow Home par exemple), il n'en reste pas moins très malin. La simple grimpette se transforme alors en véritable escalade avec la tension qu'elle engendre. Vous avez des prises à assurer et des points d'ancrage à fixer avec discernement. Car effectivement les rebords sur lesquels vous pourrez reprendre votre souffle ne sont pas toujours à proximité. Des séquences d'escalade plus longues nécessitent donc des pauses dont il va falloir bien mesurer les intervalles puisque vous ne disposez que de trois pitons pour vous ancrer à la paroi et reconstituer votre jauge endurance.

Jusant est un jeu déjà très attachant et plein de promesses. Les deux premiers chapitres proposés par cette preview build se parcourent avec avidité et on se surprend à ressentir cet appel des sommets bien connu des grimpeurs. Qu'est-il arrivé à cette civilisation ? Pourquoi la mer s'est-elle retirée pour ne plus jamais revenir ? Qu'est-ce qui nous attend tout en haut de cette tour ? Au-delà de ce scénario intriguant, Jusant propose également une direction artistique accrocheuse. Il s'en dégage une poésie tout à fait particulière qui n'est pas sans rappeler celle du magnifique Rime. Cette poésie est renforcée par la très belle musique de Guillaume Ferran, mais aussi par une faune et une flore surprenantes qui donnent à Jusant une dimension écologique propice à la réflexion, ce qui n'est jamais un mal. En tous cas, il reste à DON'T NOD encore quelques mois de développement (le jeu est attendu pour la fin d'année), mais en l'état on peut déjà être confiant sur l'expérience à part qu'ils sont en train de nous concocter.