Test | Les Fourmis
04 nov. 2024

Une première bataille pour mieux grandir

Testé par sur
Aussi disponible sur
Empire of the Ants
  • Éditeur Microids
  • Développeur Tower Fine
  • Sortie initiale 7 nov. 2024
  • Genre Stratégie temps-réel

Les jeux vidéo tirent parfois leurs inspirations dans les livres. C'est le cas de The Witcher, Metro 2033 ou encore Sherlok Holmes qui ont connu plus ou moins de succès. C'est au tour de Microids et de Tower Five de s'y risquer en s'inspirant de l'œuvre de Bernard Werber, Les Fourmis, pour réaliser un jeu de stratégie. Alors, pari réussi ?

L'histoire

Inspiré du best-seller éponyme de Bernard Werber, l'histoire prend place dans la fourmilière de Bel-o-kan à la fin de l'hiver. 103 683e est une fourmi soldate toujours prête à aider sa fédération et à rendre service à sa reine, Belo-kui-kuini. Être une fourmi n'est pas de tout repos, le territoire de la fédération est sans cesse menacé. Le danger vient de partout, des ennemis comme les termites ou les fourmis noires qui souhaitent agrandir leurs territoires et marcher sur les fourmis, mais également de la nature comme l'eau qui est fatale aux fourmis. Grâce à son courage et sa détermination, 103 683e est désignée par sa reine pour affronter ces dangers et venir en aide aux autres fourmilières de la fédération comme Ta-yu-kan ou Chli-pou-kan. Sauver ces fourmilières, protéger les avant-postes ou encore explorer les terres ennemies permettront peut-être à la fédération de survivre et de prospérer, sauf si le plus grand danger vient d'ailleurs...
Minuscules mais remplies de courage

Le principe

Oui, ô ma reine, tout ce que vous voudrez !

En incarnant 103 683e, vous aurez l'occasion d'explorer le monde miniature (ou gigantesque selon le point de vue) des insectes ainsi que de prendre part à des combats stratégiques épiques. En effet, Les Fourmis est un jeu de stratégie 3D en temps réel (RTS : Real-time Strategy) comme peuvent l'être Total War ou Command and Conquer. Comme dans tous les RTS, le principe reste le même : récolter des ressources, développer sa base et créer des unités pour combattre l'adversaire. Les nids sont utilisés comme bases et permettent de gérer 5 aspects du jeu : l'économie, les légions, la défense, les phéromones et la cartographie.



Rien de révolutionnaire au niveau du principe mais l'utilisation de la vue à la 3e personne, qui donne la sympathique impression d'être un chef contrôlant ses armées, permet d'avoir un large choix d'angles de vue sur le combat. Il existe trois sortes d'unités : les légions de départ, les super prédateurs et les unités de soutien. Les unités de base seront toujours les mêmes, les guerrières, les artilleuses et les ouvrières, et sont toutes complémentaires. Beaucoup de stratégies peuvent être adoptées en fonction des ennemis à combattre ou du champs de bataille grâce à la sélection des super prédateurs, des unités de soutien et des phéromones. En effet, les super prédateurs, comme les unités de soutien, sont à sélectionner avant de lancer une mission parmi les géotrupes, les frelons et les cétoines dorées. Les unités de soutien sont à choisir parmi l'escargot, les pucerons et les scarabées rhino. Chaque espèce ayant ses propres capacités. Les phéromones sont les pouvoirs du jeu, indispensables lors des combats, et permettent d'améliorer sur un court laps de temps vos légions. Vous pouvez en posséder 4 lors des combats mais il en existe 8 au total.



Le jeu se divise en trois types de missions auxquelles vous aurez accès dans les différentes fourmilières que vous découvrez au fil de l'histoire : les missions d'exploration, de tactique et de stratégie. Les missions d'exploration permettent de découvrir le monde de la mission librement, enfin pas si librement que ça, attention aux ennemis ou à l'eau qui pourraient vous jouer de mauvais tours. Il est dommage en revanche que l'exploration ne soit pas plus poussée en dehors des missions. Au vu de la réussite des effets photo-réalistes, il aurait été appréciable de pouvoir par exemple entrer dans les fourmilières pour rendre visite à la reine ou se déplacer librement pour voyager entre les différentes fourmilières. La différence entre les missions de tactique et de stratégie est assez mince ce qui donne une impression d'enchaînement répétitif et ce qui peut en devenir fastidieux. En effet, les deux sont des missions de combat sauf que vous n'avez pas accès aux nids et au développement dans les missions tactiques contrairement aux missions stratégiques. Les missions restent d'ailleurs assez simples pour la majorité d'entre elles. L'impact de la météo dans les batailles est une super idée. En effet, celle-ci a un impact sur différents aspects des combats comme les dégâts, les ressources ou les pouvoirs. En plus de ces missions, le jeu propose un nombre important de collectionnables pouvant être trouvés quasiment n'importe où ce qui donne un petit challenge intéressant à chaque instant du jeu.
Une pour toutes et toutes pour une !

Le multi

Les amis et ennemis tombés au combat... RIP.

L'un des intérêts principaux des jeux de stratégie est de vous confronter aux autres joueurs afin de savoir si votre stratégie est la meilleure et Tower Five y a pensé. Vous pouvez affronter d'autres joueurs dans deux modes classés différents, soit en 1vs1 soit à 3 joueurs en chacun pour soi (1vs1vs1). 21 maps (dont 9 sur le mode 3 joueurs) issues de 7 biomes différents vous sont proposées. Le fonctionnement reste exactement le même que dans les missions stratégiques de la campagne avec les mêmes unités et les mêmes phéromones que vous pouvez sélectionner avant le début de chaque partie. Les effets liés à la météo restent également présents. Ce qui change ? Un récapitulatif complet à la fin de chaque partie avec les statistiques et les mouvements de chaque équipe vous permet d'améliorer votre stratégie. À la différence du mode histoire, puisque les missions de celui-ci se terminent par un simple écran "Victoire" – alors qu'un petit résumé de la bataille ou une animation/cinématique de fin pour donner une continuité à l'histoire aurait pu être intéressant. Pour améliorer votre stratégie, vous pouvez également utiliser les parties privées soit contre des amis soit contre l'IA qui peut être calibrée en fonction de vos envies en définissant sa personnalité (rapide, lente ou agressive par exemple) et son intelligence.
Qui se dressera en haut du tableau des stratèges ?

Pour qui ?

Quelqu'un appelle ça autrement qu'un gendarme ?

Si vous êtes habitué des RTS, le trop grand nombre d'informations pour vous guider en début de jeu ainsi que la simplicité de beaucoup de combats risquent de vous rebuter. L'IA étant peu punitif même lorsque vous faites de grossières erreurs de stratégie hormis dans quelques missions très rares. En revanche, pour ceux qui ne sont pas habitués, c'est un bon premier RTS vous permettant de mettre le pied à l'étrier. Celui-ci vous guidera pas à pas dans la compréhension des mécaniques et augmentera la difficulté des missions petit à petit afin que vous ne soyez pas perdu. En tant que curieux, il en faudra plus pour assouvir votre soif de savoir même si vous en apprendrez un petit peu sur les alliés et les prédateurs des fourmis. Il manquera tout de même un peu d'informations pour combler votre curiosité sur les fourmis elles-mêmes et sur le fonctionnement des fourmilières.
Nouveau sur les RTS ? Le jeu vous accompagne !

L'anecdote

Qu'y-a-t-il au bout du tunnel ?

N'étant pas un grand lecteur, je n'avais jamais lu Les fourmis de Bernard Werber, bien qu'en ayant déjà entendu vaguement parler. Je m'y suis donc intéressé en lisant quelques articles dessus et j'ai vraiment été intéressé par celui-ci. Beaucoup d'aspects n'ont pas été abordés dans le jeu (pas étonnant puisqu'il aurait alors fallu plus d'une centaine d'heures pour finir le jeu contre une vingtaine actuellement) et notamment le parallèle entre les hommes et les fourmis qui m'intrigue tout particulièrement. Alors, soit le jeu en dit trop soit il n'en dit pas assez mais une chose est sûre, je vais très certainement me procurer le livre afin d'en savoir plus sur tout ceci et sur l'histoire de 103 683e.
La curiosité n'est pas toujours un vilain défaut !
Les Plus
  • Le réalisme de la nature et de son ambiance sonore
  • Un RTS réussi pour les débutants
  • Les collectionnables
Les Moins
  • Peu de difficulté
  • Manque de lien entre l'objectif des missions et la fin des missions/suite de l'histoire
  • Les missions stratégiques qui se ressemblent et se répètent
Résultat

Les premières impressions sont positives. Les déplacements presque millimétrés au milieu des herbes, branches et cailloux d'une forêt francilienne reconstituée annoncent une aventure grandiose dans l'univers du minuscule. Mais au fil des heures de jeu, la sensation de manque se fait sentir. En effet, l'enchaînement des missions répétitives et sans réelles difficultés ainsi que le manque de possibilité d'exploration contrastent avec la réussite des effets photo-réalistes et de l'aspect technique du jeu de stratégie en temps réel. L'histoire aurait également pu inclure plus d'animations ou de cinématiques pour garder le joueur en haleine. Heureusement, le livre de Bernard Werber regorge de péripéties et, étant donné les bases réussies et le potentiel aperçu, nul doute que les ingrédients sont réunis pour pouvoir corriger les petits défauts.

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Tribune libre