Test | Warhammer 40.000 : Space Marine 2
14 sept. 2024

Étoiles, garde-à-vous !

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Warhammer 40.000 : Space Marine 2

2019, le dernier Gears of War. Ça remonte. Il était temps que la relève pointe son épée tronçonneuse : c'est chose faite avec ce jeu d'action burné, Warhammer 40.000 : Space Marine 2. Plus qu'un hommage, c'est la somme des meilleurs jeux d'action de ces dernières années.

L'histoire

Treize ans après le premier opus dont personne ne se souvient, vous incarnez à nouveau Demetrian Titus, une montagne de muscles dont même les ongles ont des abdominaux. Gros crash, débris, fumée, boue, jungle : voilà, vous commencez séparé de votre groupe après que votre vaisseau Thunderhawk se soit fait dépecer en plein vol par des Tyranides (les aliens locaux qui ont BEAUCOUP inspiré Blizzard pour leur petit jeu de stratégie spatial confidentiel). Vous essayez de rejoindre votre groupe d'Ultra Marines badass à pied et, honnêtement, au début ça ne se passe pas si mal. Le premier niveau tuto vous apprend les roulades pour éviter les attaques rouges, les parades pour contrer les attaques bleues, les exécutions sommaires quand un ennemi est groggy et bien sûr les fusillades. Simple. Oui mais : vous finissez par attirer des nuées de Tyranides comme dans un bon film de Paul Verhoeven. Spoiler alert : ça finit mal. Pour vous.
Vous êtes là pour casser des bouches, point

Le principe

L'expertise des développeurs de World War Z se ressent dans l'animation des essaims ennemis.

Si vous avez déjà joué à un Gears of War, peu de surprises. Warhammer 40.000 : Space Marine 2 se joue de la même façon, avec une caméra très (vraiment très) rapprochée, qui met bien en valeur votre armure que rayent les crocs des Termagants (pensez Zerglings) et autres Lictors (Hydralisks). Comme dans God of War : Ragnarok, la vue rapprochée assure le spectacle, quitte à limiter votre champ de vision (impossible à régler dans les options). C'est particulièrement vrai quand vous affrontez des boss, au hasard un gigantesque Carnifex, que vous terminez d'ailleurs à la Kratos – c'est-à-dire avec une patte en moins qui finit souvent dans un œil. Le spectacle est hallucinant, la violence et le gore omniprésents. Le sang gicle par hectolitres, au point de recouvrir régulièrement la caméra. Un peu comme dans Doom Eternal aussi tiens. Pas de doutes, de bonnes fées métal se sont penchées sur ce berceau.
Space Marine 2 digère à la perfection ce que les meilleurs jeux d'action ont proposé récemment

Le multi

L'épée de ce joueur ignore vos quatre barres d'armure et attaque directement votre vie. Dur.

Un petit conseil quand même : la campagne solo dantesque est aussi jouable avec deux potes pour une bonne raison. D'abord parce que la difficulté est relevée, même en normal : quand des nuées de Tyranides ou de Tzaangors du Chaos vous tombent sur le dos, ce n'est pas l'IA alliée qui va faire des étincelles. Elle se contrefiche des antennes et autres chaînes à purger de Gargouilles parfois, et ignore superbement les ennemis groggy au lieu de les achever. Misère. Heureusement qu'à tout moment vous pouvez inviter des amis dans votre partie solo. Ou lancer des Opérations séparées, qui vous font vivre les (més)aventures d'une escouade B (mêmes décors, autres missions).

Vous en aurez pour une dizaine d'heures, dans la lignée d'un Gears 5, avec quelques moments de bravoure qui resteront gravés dans votre cerveau reptilien. Et après ? Quoi, vous en voulez plus ? Dans ce cas vous pouvez lancer le Player versus Player sur des cartes dédiées. Le Time to Kill est bien calé, les fusillades ne durant que quelques secondes ; surtout si vous tombez sur un Canadien avec son épée cheatée qui vous suce la barre de vie plus vite qu'un moustique provençal (drame vécu). Bref, c'est l'école du skill avec de l'XP à gagner, des armes à améliorer, des tenues à débloquer, etc. Classique oui, mais efficace.
De nouvelles Opérations coop et arènes PvP sont prévues après le lancement

Pour qui ?

Vous débloquez un jetpack. Profitez-en pour atterrir sur vos ennemis, façon Mario (en plus gore).

Vous aimez les bains de sang ? Les gros bonshommes à la voix grave qui cassent des bouches au nom de l'Empereur ? Les films de gladiateurs ? Parfait, Warhammer 40.000 : Space Marine 2 va cocher toutes vos cases mentales. Beau comme un camion : check. Bourrin comme un Terminator : check. Spectaculaire au point de se crever les deux yeux d'extase : re-check. Doté en plus de modes multijoueurs coop et Player versus Player (PvP), cette ode à la poésie se pratique parfaitement en groupe. Parce qu'il n'y a rien de tel qu'une chaleureuse étreinte fraternelle après avoir occis une montagne de Tyranides et de Cultistes du Chaos ensemble, le doigt encore gourd d'avoir mitraillé les gâchettes. C'est dans l'adversité même virtuelle que se forgent les plus belles amitiés – ce jeu est dur, soyez prévenu.
Très exigeant en solo, le jeu prend toute son ampleur à trois

L'anecdote

Ce n'est pas une cinématique, c'est une séquence de jeu : Halo 2 en live. Je n'en dis pas plus.

En commençant Warhammer 40.000 : Space Marine 2, je me suis dit : OK, c'est juste Gears 5 avec des combats au corps-à-corps. J'enchaîne quelques missions, je joue avec un pote, et puis d'un coup... changement d'ambiance. Mon drop ship Thunderhawk me dépose dans une ville perdue au milieu des étoiles, avec des panoramas éblouissants. La Coupole du Panthéon côtoie les flèches de Notre-Dame (avec quelques bidons explosifs ici ou là). Le spectaculaire touche au sublime : ce n'est plus Warhammer, c'est Dark Souls III. Des moments époustouflants comme ça, où la direction artistique magnifie un jeu sinon très bas du front, vous allez en voir beaucoup. Mais alors, vraiment beaucoup. Difficile d'en dire plus sans spoiler mais dites-vous bien que le jeu commence doucement pour finir en apothéose, avec des champs de bataille dantesques qui feraient rougir Thanos. Alors certes la campagne solo est courte, une dizaine d'heures environ ; mais vu la qualité de la mise en scène et le rythme ultra soutenu, qui va crescendo en plus, difficile de bouder son plaisir. Comme je le répète souvent dans les tests, il vaut mieux un jeu court bien troussé qu'un jeu long avec du remplissage à gogo.
Certaines séquences sont hyper cinématographiques, à la God of War
Les Plus
  • Le nouveau maître étalon des jeux d'action
  • Des moments tellement spectaculaires
  • La direction artistique à pleurer des larmes de sang
  • Enfin de la coop bien implémentée
Les Moins
  • Caméra très rapprochée, visibilité parfois limite
  • IA alliée souvent déficiente (objectifs, exécutions). Jouez en coop !
Résultat

Warhammer 40.000 : Space Marine 2 a parfaitement digéré les Gears of War, God of War et autres Doom pour régurgiter la nouvelle référence des jeux d'action. Bourrin, spectaculaire, dantesque, il va vous malmener avec sa campagne solo, ses Opérations coop et son PvP nerveux. La durée de vie de la campagne et des Opérations coop est un peu faible au lancement, dans la lignée des jeux d'action classiques, mais le rythme, la direction artistique et certains passages hallucinants méritent clairement l'achat. Sans oublier le PvP et une roadmap plus agressive qu'un Metabrutus.

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