Test | Return To Grace

30 mai 2023

Bienvenue au Pic, ou Spike comme ils l'appellent ! Une société religieuse articulée autour d'une intelligence artificielle nommée Grace, installée à la surface d'une lune de Jupiter. N'ayant aucune nouvelle depuis bien longtemps – et c'est qu'on parle de près d'un millénaire quand même, elle est loin cette fin de IIIe millénaire ! - vous voilà prêt à endosser votre rôle d'archéologue pour percer les mystères de ce lieu autrefois si utopique.

Premier contact : il fait froid à la surface de ce satellite gelé ! Après quelques pas, voilà enfin l'entrée de ce lieu mystique. Par entrée, parlons plutôt d'une structure peu solide offrant quelques interstices çà et là où s'engouffrer. Après quelques galipettes, voilà enfin la salle des commandes. Il est temps de relancer la machine. Ni une ni deux, vous voilà à échanger avec les résidus de l'intelligence suprême qui régissait ces lieux. Avec leur aide, vous serez peut-être en mesure de rebooter cette fameuse Grace.

Aux allures rétrofuturistes, le monde de Return To Grace fait renaître la science-fiction des années 60 de ses cendres. Une direction artistique qui fonctionne à première allure, mais dont la réalisation manque de profondeur. Quelques points d'intérêt savent se faire remarquer, mais l'ensemble pèche d'un manque d'aboutissement. Heureusement, la tripotée d'intelligences artificielles offrent un rythme plaisant à l'aventure. Chacune est habilitée à exercer une fonction qui régit sa personnalité sur le principe d'archétypes bien précis. Control est peut-être un peu toxique sur les bords, mais Mom brille par sa bienveillance tandis que Logic ne cache pas sa rationalité maladive.

Votre avancée se voit ainsi rythmée par ces différents personnages que vous allez côtoyer pendant un peu plus de deux heures de jeu. Offrant par moment des dilemmes certains, et par d'autres vous guidant tout simplement. Ici rien de nouveau, une histoire assez simple que vous parcourez au fil de votre balade, des décors et des divers enregistrements sonores. Cependant, l'ensemble tend à décoller par moments avec des propositions ludiques plus intéressantes. Notons aussi quelques séquences de l'intrigue qui invitent à reprendre une nouvelle partie plus tard pour découvrir ce qu'un chemin alternatif aurait à vous offrir.

Dans la lignée des ses précédentes productions, Return To Grace n'a vraisemblablement pas d'ambitions grand public. L'aventure vaut le détour si vous manquez de walking simulator dans votre besace. Son univers fonctionne tout de même bien, malgré ses faiblesses, mais pèche particulièrement pour les non-anglophones à cause de l'absence de localisation. Le seul moyen de jouer actuellement est de se plonger en immersion linguistique !

Annoncé directement en résumé de sa page Steam, Creative Bytes Studios offre une aventure d'environ deux heures. Un evening sized game en reprenant leurs termes. J'ai donc lancé le titre sur une matinée libre où j'ai pu parcourir l'histoire d'une traite. Un rythme plutôt bienvenu au milieu d'autres jeux à la durée de vie ahurissante, et c'est ça qui fait du bien. Le format correspond aux aspirations et Return To Grace est à prendre plutôt comme un "court-métrage" bien plus qu'une aventure intense. Contrairement à d'autres walking simulator, celui-ci repose sur un concept simple et assez court, mais avec un propos à la portée grandiloquente.