Arrache-toi le cœur ! Répands ton sang !
- Éditeur Focus Entertainment
- Développeur Auroch Digital
- Sortie initiale 23 mai 2023
- Genre First Person Shooter
La religion c'est bon, mangez-en. Avec une tronçonneuse dans les dents par exemple. Le corps léché par le lance-flammes affectueux d'un Space Marine purificateur. Au son râpeux de punchlines dignes d'un Duke Nukem. Warhammer 40,000 : Boltgun est de sortie et attention, ce boomer shooter va faire saigner vos yeux avec ses graphismes à l'ancienne, quand Internet se pratiquait en 56k (max) sur du US Robotics.
L'histoire
Le principe
Incroyable, le jeu commence par une longue cinématique. Rassurez-vous, il n'y en a plus après.
La tronçonneuse
Mieux qu'Oral B pour les problèmes de dents.
Pour qui ?
Les munitions sont très limitées pour les armes les plus puissantes – classique.
Si vous avez touché à un éditeur de niveaux, l'excellent Build de Duke Nukem 3D par exemple, ou taquiné des fichiers WAD (ça ne nous rajeunit pas), vous avez déjà quelques notions. Exemple : bloquer les perspectives au maximum pour que le joueur entende les ennemis sans les voir, mais puisse aussi esquiver leurs projectiles une fois repérés. Bon, Boltgun se rate régulièrement dessus. Une des premières grandes arènes bourrée d'ennemis vous fait démarrer en haut d'un escalier, avec tous les ennemis en contrebas. Il est possible de sniper une bonne partie des Cultistes et autres Incendiaires démons avant que quelques Horreurs Bleues ne décident de venir vous faire la bise.
Pire encore : les niveaux enchaînent les grandes salles dupliquées dont on ne sort que par un petit passage dérobé, ou une porte avec interrupteur difficilement visible (seules les portes verrouillées par une clef sont colorées pour attirer l'œil). Résultat : beaucoup d'allers-retours dans des niveaux vidés de tout Cultiste à purifier, en cherchant vainement l'interrupteur bicolore oublié ou le passage dérobé. Barbant.
L'anecdote
J'ai passé jusqu'à 30 minutes sur certains niveaux. Et la moitié à revenir sur mes pas (backtrack).
D'abord la possibilité de débloquer tous les niveaux en cliquant sur un taquet – bon, pourquoi pas, même si ça ruine quand même le plaisir de la découverte de nouveaux environnements. Et surtout une option encore plus étrange : la possibilité de devenir invincible. Un peu comme si la commande iddqd ancestrale était activable directement dans les options. Sacrilège ! Quel crachat au visage de l'Imperium de l'Humanité ! Sérieusement, n'y touchez pas : il faut slalomer la peur au ventre entre les Crapauds de la Peste Mineurs et les Terminators du Chaos, en cherchant munitions et soins, notamment dans les arènes fermées. Tout en rafalant leurs gros pixels dès que possible évidemment.
- La tronçonneuse
- Les sensations d'impact, les armes, le bestiaire
- Les arènes fermées avec leur déluge de Cultistes énervés
- Le Servo Skull qui blablate non-stop et vous fait sursauter
- Le level design avec son backtrack lassant
- Et le multi ???
Warhammer 40,000 : Boltgun est un boomer shooter efficace, solide sur ses appuis. Les sensations sont là, avec des grosses pétoires qui font gicler le sang pixélisé d'ennemis décérébrés. Le tout entrecoupé de provocations comme « Il ne restera plus rien de toi ! ». Ou encore « Tu ne peux pas échapper à l'ampleur de ma haine ! » – débile et indispensable. Dommage que le Servo Skull collant pollue la progression avec ses commentaires dignes du Clippy d'Office 97. Et surtout que le level design soit moins inspiré que celui du chef-d'œuvre Prodeus. Il manque peut-être un peu de coop, du multi ou un éditeur de niveau, pour faire la fine bouche. Du bon produit malgré tout.