Test | Blanc
24 févr. 2023

Ça manque de jaune

Testé par sur
Aussi disponible sur
Blanc

Réunir un louveteau et un jeune faon dans un road-trip enneigé, voilà l'idée originale du studio Casus Ludi avec Blanc. Suite à son annonce dans un Nintendo Direct de juin 2022, le jeu a rapidement suscité l'intérêt allant même jusqu'à taper dans l'œil du prestigieux éditeur Gearbox. Mais passer d'un trailer alléchant à une expérience ludique à la hauteur des attentes n'est pas chose aisée.

L'histoire

Quand l'instinct de survie rapproche deux êtres que tout oppose. Isolés de leur famille respective par une tempête de neige, un louveteau et un jeune faon se voient forcés de coopérer pour espérer retrouver leurs parents. Mais ce n'est pas si simple de suivre des traces quand tout est blanc autour de soi.

Si l'idée d'associer un herbivore et son futur prédateur peut paraître originale sur le papier, le scénario de Blanc n'exploite quasiment pas cette particularité. Après un ou deux grognements du louveteau dans les premières minutes de jeu, les deux personnages deviennent très rapidement compères et vous proposent une relation sans grand relief, à l'image de l'intrigue générale du jeu. Heureusement, une mise en scène de qualité et des graphismes faits mains donnent une patte visuelle salvatrice à ce Blanc qui sans ça serait resté très transparent.
Blanche Bambi et le louveteau

Le principe

Ces deux-là sont vite copains comme cochons.

Suivre des traces dans la neige suppose une progression très linéaire. Grâce à un level design travaillé, Blanc échappe à l'effet "rail" et vous laisse régulièrement l'opportunité de réfléchir à une autre voie, ou plutôt à une double voie. Il faut dire que l'orientation coop du jeu y est pour beaucoup. Car même en solo, vous devez diriger les deux héros le plus souvent simultanément et dégager le passage en résolvant des énigmes. Cela dit, la réflexion n'est pas très intense car ce sont d'abord les soucis d'angle de vue et donc de lisibilité des environnements qui sont vos plus féroces ennemis.

Pousser des caisses, mordiller des cordes, tirer sur des branches mais aussi abriter des canetons du blizzard et inciter des chevreaux à vous suivre, voilà quelques-unes des actions disponibles dans Blanc. Vous l'aurez compris, la difficulté du jeu est très relative. En termes de gameplay, ce n'est pas non plus le grand déballage, le but étant probablement de laisser la place à une expérience narrative à deux, améliorée par une direction artistique de premier choix.
Un gameplay blanc comme neige

Le multi

Jouer à deux améliore sensiblement l'expérience en réduisant un peu l'ennui.

Blanc tire sa sève de son mode coopératif. À deux, le défaut d'une histoire assez classique devient secondaire car les interactions entre les deux personnages rehaussent l'intérêt. Malheureusement, ces actions à faire en duo se révèlent limitées : le faon peut se pencher en avant pour faire la courte échelle au louveteau, et ce dernier doit régulièrement grignoter des cordes pour dégager le passage au premier.
La poudreuse, c'est mieux à deux

Pour qui ?

Vous rencontrez parfois d'autres espèces à aider ou qui vous aideront à avancer.

Faut-il nécessairement être un enfant pour apprécier Blanc ? Pas forcément, malgré sa simplicité et sa courte durée de vie, cette expérience narrative avec des animaux attendrissants peut séduire tous les âges. Les adeptes des jeux monochromes à la Limbo ou bien les titres enneigés tels que Never Alone peuvent même se laisser tenter. Mais une poésie assez limitée et surtout une absence cruelle d'enjeu risquent de les laisser sur leur faim.
Pas que pour les bambins ?

L'anecdote

Monte là-dessus et tu verras Montmartre !

Blanc est le tout premier jeu du studio Casus Ludi. Cette équipe nantaise se présente comme une « fabrique artisanale d'expériences ludiques et narratives ». Leurs précédentes productions – hors jeux vidéos – n'avaient pas réellement d'ambition ludique à proprement parler. Et ça se ressent sur Blanc qui s'apparente plus à une histoire interactive qu'à un véritable jeu vidéo.

Encore un peu vert
Les Plus
  • Une vraie patte graphique
  • Une mise en scène agréable
  • Une duo improbable attachant
  • Les séquences de glissades satisfaisantes
Les Moins
  • Un gameplay limité
  • L'absence de challenge
  • Une histoire très convenue
  • Des soucis de positionnement de caméra
  • L'imprécision de l'épreuve des cannetons
Résultat

Pour apprécier Blanc comme il se doit, il ne faut pas en attendre plus qu'une jolie balade dans la neige. Oui, il y a ici une vraie patte, et pas seulement celles des héros de cette histoire. Si la direction artistique est incontestablement l'atout majeur de cette première production de Casus Ludi, le jeu pêche par son gameplay limité et sans surprise, ainsi qu'une histoire trop convenue pour élever l'expérience au-delà de la moyenne.

Partagez ce test
Tribune libre