Encore un dernier tour, et puis un autre
- Éditeur SEGA
- Développeur Amplitude Studios
- Sortie initiale 17 août 2021
- Genre Stratégie tour par tour
Lourde tâche que d'arriver le sourire aux lèvres avec un tout nouveau 4X qu'on opposera sans aucun mal à Sid Meier's Civilization VI, le mastodonte du genre déjà bien établi. Allié à SEGA qui a su marteler sa campagne de communication pour nous rappeler que Humankind était là, il semblait difficile de passer à côté de l'événement stratégie tour par tour de cet été. Tout droit modelé des mains des développeurs – français ! - d'Amplitude Studios, il est désormais temps de découvrir cette proposition nouvelle.
L'histoire
Encore une fois, en comparaison à son éminent concurrent Civilization, Humankind penche vers un concept presque porté sur le jeu de rôle. Ainsi, c'est face à des événements dont vos choix impliquent tels avantages ou désavantages que votre peuple connaît bonheur ou famine. Chacun de ces événements est lié à une péripétie qui s'est déroulée au cours de la partie. Une bataille perdue au bout du continent peut initier la rumeur dans votre capitale que les dieux se sont vengés en lançant des esprits maléfiques sur vos armées. De plus, vos choix ont un impact non négligeable sur la balance idéologique de votre civilisation – liberté contre justice, mondialisme contre nationalisme, traditionalisme contre progrès, ou individualisme contre communautarisme – qui apportent leurs lots d'avantages.
Le principe
En voilà un vaste empire !
Votre peuple en main, voilà venu le temps de votre progression. La carte se trouve découpée en diverses régions, et c'est à vous de les occuper en bâtissant une ville à l'intérieur, ou en l'annexant à votre région avoisinante. Voilà tout un équilibre à respecter pour mener votre peuple à son apogée, entre un large territoire florissant ou une multitude de plus petites cités. Sachez par ailleurs que l'expansion dispose de son lot d'impacts et de difficultés. Être trop gourmand peut vous être fatal, tout comme ne pas l'être assez.
La guerre n'est pas à envisager sans analyser tous les tenants et aboutissants, à moins de s'empêtrer dans un conflit ravageur où personne n'y gagne quoi que ce soit. Humankind est un jeu de choix, et il ne faut pas le sous-estimer. Ces mêmes choix vous emmènent aussi à axer votre idéologie dans certaines directions, qui impliquent des bonus dans différents domaines comme l'industrie ou le militaire par exemple. Côté militaire, voilà une idée nouvelle qui apporte sa profondeur : lancer un combat armé vous plonge dans une phase de stratégie. Un jeu dans un jeu, au combat tactique au tour par tour. Toutes les armées de la zone sont impliquées, et vous voilà à devoir manœuvrer et attaquer vos adversaires.
Pour qui ?
Les bons comptes font les bons amis.
L'anecdote
La guerre ne meurt jamais.
Une fois le conflit entamé, l'usure de guerre et les différentes actions et victoires provoquent la baisse ou la montée de ceux-ci. Le dirigeant arrivant à zéro se retrouve contraint d'abdiquer, et vient le moment pour le vainqueur d'imposer ses conditions de victoire. Seulement voilà : vos points de soutien restants vous permettent d'imposer ces conditions. Tant de points pour annexer une ville, tant d'autres pour un tribut, etc. Il est ainsi vital de prendre en compte cet élément pour sortir vainqueur avec gain de votre conflit. Chose qui ne m'est pas arrivée, puisque le soutien insuffisant ne m'a pas permis de conserver les villes capturées. Comme dit précédemment : Humankind est un jeu de choix, laissant la part belle à l'anticipation.
- Une véritable variante aux propositions actuelles (Civilization)
- La sensation de sa civilisation propre et personnalisée
- Une superbe ambiance, qu'elle soit visuelle ou sonore
- Une encyclopédie qui aurait gagné à être plus informative
Pari réussi pour Humankind que de s'imposer face aux maîtres présents dans l'arène depuis belle lurette. Loin de là la prétention de les avoir délogés, mais sa proposition offre une variante appréciable au paysage du 4X. Avec une très bonne profondeur à chaque nouvelle partie, c'est avec grand plaisir qu'on se répétera : encore un dernier tour et au lit ; sans jamais vraiment y croire.