Test | Handball 21

16 nov. 2020

Handball 21 est un jeu de simulation de handball conçu par une équipe française avec un petit budget. N'étant pas reconnu comme un sport majeur, les sommes allouées à sa version vidéoludique sont limitées et il faut en prendre connaissance avant de s'y lancer. Mikkel Hansen, Nikola Karabatic et Jacobsen sont facilement reconnaissables et c'est un bon point. Malheureusement, la qualité des détails se détériore rapidement et les membres du HBC Nantes ou des autres équipes de la Lidl Starligue sont méconnaissables ou presque. Globalement les joueurs ont un rendu fin PS2 début PS3 et ce n'est pas très encourageant. Les mouvements sont d'ailleurs souvent assez peu naturels, pour ne pas dire rigides.

La physique est aussi mise à rude épreuve (cf. l'anecdote) mais c'est surtout le cœur du sport qui a le plus souffert de cette coupe budgétaire. Oubliez les passages en force et les diverses fautes possibles dont la plupart ont été purement supprimées. Et si vous pouvez occasionnellement marcher dans la zone ou sortir une passe du terrain (ce qui est très rare), c'est le temps de sortie d'un joueur qui est le plus dérangeant. Normalement basé sur une pénalité de deux minutes, avec le chronomètre accéléré et les lenteurs d'animation, le joueur fautif peut être revenu avant la fin de l'action qui a entraîné la faute. Enfin, niveau sonore, c'est le néant, pas d'ambiance de salle, pas de commentateur, à peine une petite musique dans les menus. C'est triste.

Difficile que de proposer un rendu réaliste à un sport qui mise sur la précision, les décalages, la vitesse d'exécution, la malice et la capacité à se créer une situation favorable. Et c'est le souci de ce Handball 21 : ni rapide, ni précis, les attaques deviennent vite un chemin de croix nécessitant d'user un joueur par une course suivie d'un saut qui est le plus souvent bloqué par une poussée adverse. Pas moyen de surprendre l'IA par une passe lobée ou au sol, les ailiers deviennent alors inutiles. Les défenseurs rendent aussi le pivot inutilisable dans la zone proche de la ligne de but. Dans cet arc de cercle, quasiment pas de fautes sifflées hormis celles volontaires et le fait qu'approcher de la ligne de jet franc provoque systématiquement une poussée des défenseurs. L'absence de mode entraînement est grandement responsable de cette structure poussive mais n'explique pas tout, et c'est également valable pour la partie défensive.

Car si l'attaque est si laborieuse, c'est aussi que la défense se replie comme une fusée dès le ballon sorti de la main du tireur, quitte à se téléporter. Donc pas de contre-attaque, pas de moment de flottement. Vous déplacez la défense avec le joystick gauche, en choisissant certaines actions pour le joueur le plus proche du ballon (donc adieu les interceptions de passe). Même si vous pouvez choisir d'incarner un seul joueur, cela désorganise systématiquement le bloc défensif et l'équipe semble perdue. La réalité est alors difficile, si bien que vous faites un passage par les options pour rendre votre équipe agressive et infranchissable et voilà que le score peut se calmer. Mais ne ragez pas sur les pertes de balles, une fois le tir enclenché, le jeu considère systématiquement la balle comme perdue avec tous vos joueurs qui retournent en position défensive, sans penser à ramasser le ballon qui roule à leurs pieds.

Côté multijoueur, vous allez devoir inviter un ami chez vous si vous voulez goûter à ce plaisir, qui est loin d'en être un. Malheureusement, malgré toutes les tentatives, la recherche d'une partie en ligne s'est avérée infructueuse avec de veines longues minutes d'attente. Vous allez devoir passer votre chemin.

Pour vous donner un ordre d'idée de ce qui vous attend, il n'y a pas de didacticiel ni d'entraînement avant de commencer à jouer. Donc quand vous lancez votre premier match, sauf si vous avez joué à Handball 17, vous prenez une petite fessée pour le principe. Si en plus vous ne connaissez pas les règles du handball, vous pouvez faire demi-tour directement. Vous voilà averti.

Parmi les nombreuses sessions de jeu calamiteuses, certaines m'ont fait rire, et je me demande si tout n'était pas fait pour vérifier le dicton "Joueur qui rit à moitié conquis". Les gardiens ont vraiment le mauvais rôle dans ce Handball 21, en partie dû à un très gros problème de physique, eux qui semblent être des pantins désarticulés. Le défaut qui m'a fait le plus rire, c'est sans doute de voir mon gardien entrer dans son but alors qu'il interceptait efficacement un jet de 7 mètres. Captain Tsubasa n'a qu'à bien se tenir, la relève est assuré.