Test | Fall Guys

20 sept. 2020

À la croisée du party game et du battle royale, Fall Guys vous propose une expérience qui ne sera pas sans vous rappeler Intervilles ou Total Wipeout. Parmi 60 joueurs, l'objectif est de finir vainqueur en étant l'ultime survivant, ou celui qui attrape en premier la couronne. Pour ce faire, il faut venir à bout de plusieurs mini-jeux, soit chacun pour soi, soit en équipe. De ce concept simple naît une efficacité et des repères accessibles au premier regard. Vous savez de suite à quoi vous attendre.

Globalement, une partie se déroule de telle manière : vous rejoignez la horde de gugusses en soif de top 1, et vous enchaînez les différents niveaux. Ils proposent chacun leur concept de game design dédié, avec plus ou moins d'originalité. Par exemple, vous avez à parcourir un chemin semé d'embûches et d'obstacles afin de faire partie des quelques élus qui passent à la manche suivante. Certains mini-jeux proposent une compétition en équipe, vous obligeant à vous allier avec vos adversaires au sein de deux ou trois équipes. Petit à petit, le nombre de joueurs se retrouve écrémé, jusqu'à tomber à un faible nombre pour une manche finale qui ne vous laissera aucun répit. Lorsqu'il n'en reste plus qu'un, le vainqueur est tout indiqué. Ce cocktail explosif fonctionne – le jeu a su s'attirer une grande popularité – mais aurait pu pousser la machine un peu plus loin. D'une ambiance frôlant le délirant, Fall Guys se trouve presque convenu. Il manque cette petite touche en plus qui aurait fait passer la proposition de jeu de classique à vraiment originale. Cependant, le tout fonctionne parfaitement et vous laisse le soin de profiter de soirées éclatantes avec vos amis – avec un maximum de 4 avec qui vous pouvez former une escouade, à l'instar de la plupart des battle royale – même si à l'issue seul l'un d'entre vous pourra décrocher la victoire.

Au milieu de cet apanage de gameplay simple et laissant une chance à chacun de tirer son épingle du jeu – une part de la compétition est laissée au hasard – il existe tout de même une courbe de progression de votre skill en jeu, réflexes physiques ou mentaux. Les obstacles des niveaux ne sont pas les seules oppositions que vous rencontrez, puisqu'il est possible de gêner ou induire les autres joueurs en erreur. À vous de trouver la stratégie qui fait de vous le roi de la partie.

Un seul mode de jeu est disponible dans Fall Guys étant donné que tout le concept tourne autour de cette idée de battle royale au sein d'un party game. Cependant, là où se trouve la "subtilité" du jeu est la diversification des mini-jeux rencontrés au fil de vos parties. D'une vingtaine actuellement, les développeurs comptent continuer à alimenter ce nombre au fil des mises à jour, effort véritablement bienvenu. Chacun de ces niveaux soumet un concept de game design différent : course d'obstacles, memory, football, sortes de loups, et bien d'autres. Au sein de cette variété se trouvent quelques redites, mais possédant une alternative de level design. Par ailleurs, tous les mini-jeux ne sont pas égaux dans leur proposition, et vous aurez probablement vos préférés et ceux que vous souhaitez à tout prix éviter. La multitude de manches fonctionne parfaitement, mais tout comme l'univers, le manque de véritable originalité fait légèrement tâche. Évidemment, le côté déjà-vu fait partie du concept promettant des repères accessibles. Mais il aurait été plaisant de trouver des mini-jeux véritablement originaux et poussant le côté délirant encore plus loin.

Qui dit battle royale, dit jeu service. C'est donc sans surprise que vous pouvez trouver une boutique dans le menu du jeu, dédiée au cosmétique. Heureusement, Fall Guys n'en fait pas des tonnes pour vous pousser à la consommation : vous obtenez de nouveaux skins en progressant de niveau, et il n'y a pas de surcouche sur chaque page du menu vous annonçant une superbe promotion pour ce costume de poulet. Un ajout qui ne sera pas pour tout le monde, mais qui ravira probablement les fans de costumes délirants.

Explosif, délirant, fun. C'est un peu les mots qui nous viennent quand on pense à Fall Guys. Au loin, des joueurs sont balancés en l'air après avoir percuté une structure se balançant violemment. Un énorme ballon de foot se retrouve coincé entre deux équipes de joueurs qui se battent vaillamment pour marquer le but qui leur fera décrocher la victoire. Le design des protagonistes est amusant, leur physique est drôle, tout est fait pour que chaque action soit une vraie partie de plaisir et de rigolade. L'environnement est épuré, coloré, chatoyant, on s'y sent bien – même si cet adversaire est en train de vous dépasser on est pas là pour admirer le décor ! - tout est simple visuellement. Bien réfléchi pour là encore être accessible et jouable par tous – ou quasiment –, l'univers fonctionne, la musique est énergique, et même le menu d'accueil est agréable visuellement. Malheureusement, certains moments ne suivent pas le rythme et le brisent, comme des chargements qui se retrouvent sans aucun sound design par moments. Un peu de répit est le bienvenu, mais il aurait été préférable d'avoir un entre-deux moins tranché que le silence absolu.

Le maître-mot de Fall Guys est l'accessibilité. L'univers est familial, le jeu promeut la non-violence – balancer vos adversaires dans le vide, c'est de la non violence, on est d'accord ? - et chaque mini-jeu possède un dispositif épuré qui se laisse comprendre très facilement. La cible est donc tout le monde, la famille, les gros joueurs en quête de fun et de compétition, les joueurs occasionnels. De plus, un élément fort apporte son grain de sel, le configuration requise accessible, et son poids très léger qui se télécharge plutôt rapidement, connexion campagnarde ou fibre citadine.

Point assez négatif, classique de la compétition en ligne, mais contre lequel les développeurs partent maintenant en croisade : l'utilisation de logiciels tiers permettant la triche par des joueurs mal intentionnés. Chaque partie ne vous fait pas partager la ligne de départ avec un tricheur, mais il arrive de tomber de temps en temps face à eux. Une affaires à suivre qui, espérons-le, évoluera positivement.