Test | Dungeons III Complete Collection

27 juil. 2020

Dungeons III Complete Collection se présente clairement comme une parodie de tous les jeux de SF qui ont marqué nos jeunes années. Pourtant, visuellement et en nombre de références, il y en a un qui sort du lot : WarCraft III, tout en gardant le style cartoon, et en piochant dans diverses autres œuvres. Le scénario vous replonge directement à la fin de Dungeons 2, alors que le Mal a réussi à dominer le continent. De l'ennui qui naît de par cette suprématie, l'idée germe d'aller visiter une autre contrée. Malheureusement, les ingénieurs du Mal sont mauvais et il vous est impossible de traverser l'océan. Seule solution, prendre le contrôle d'une elfe noire borderline Talya qui se trouve être accessoirement fille du grand paladin Tanos, ami du nain Grimli. Une fois aux commandes de la bipolaire aux grandes oreilles, vous commencez alors votre tentative de conquête du monde.

Le scénario n'est pas le point fort du jeu, loin de là. Et c'est même assumé dès la première mission par une voix off piquante et drôle qui va vous suivre et vous submerger de dialogues tout au long des missions. Le narrateur brise même le quatrième mur dans le tutoriel pour vous mettre devant le fait accompli. Mais qu'importe, tout au long des vingt missions de la campagne principale (environ 25 h), et des nombreuses qui suivent avec les DLC (environ 20 h), vous enchaînez les dialogues souvent drôles et les références sympathiques, que ce soit en VF (particulièrement réussie) ou en VO, de quoi vous tirer au pire quelques sourires, au mieux une franche rigolade. Au bout du dernier DLC, vous finirez par franchir le quatrième mur.

Dungeons III Complete Collection mélange deux types de gameplay. La première se passe sous terre et vous demande de bâtir votre "donjon". Enfin, de le bâtir, non, vous allez donner des ordres à vos grouillots pour qu'ils le fassent pour vous. Représenté par une main, vous pouvez intervenir ponctuellement pour ramasser des pièces d'or ou frapper un esclave un peu lent. Vous commencez par des pièces génériques comme la réserve d'or, l'atelier, la ferme à dindons ou la salle de la horde. Mais bien vite de nouvelles recherches vont vous amener de nouveaux bâtiments afin d'améliorer vos unités. Squelettes, mort-vivants, démons ou améliorations d'unités existantes seront des choix à faire. Car il sera rapidement question de choix, et quel que soit le niveau de difficulté. En effet, vous allez vite faire face à des vagues d'ennemis toujours plus nombreuses et plus fortes. Et si vos unités sont un bon moyen de se défendre dans un premier temps, préparer une multitude de pièges est une bien meilleure solution. Sans forcément réagencer tout le donjon, un couloir, des piques, des fléchettes, une grosse boule de pierre et vous voilà équipé pour arrêter n'importe quelle invasion.

Et vos unités, ainsi libérées de leurs obligations, vont pouvoir passer à la deuxième phase qui rappelle les STR : monter à la surface, détruire toute les habitations et récupérer les points importants. Déjà parce que ces points vont vous apporter de la malfaisance, nécessaire aux recherches. En plus, détruire un bâtiment ennemi limite le nombre d'attaques subies (ce qui est toujours bon à prendre), mais surtout, parce que la finalité de votre mission est souvent à l'extérieur. Vous allez pouvoir contrôler une vingtaine d'unités en combat (un peu plus avec les zombies et les invocations temporaires de Talya), ce qui n'est pas énorme surtout que la seule stratégie est basée sur l'équilibre de votre troupe plutôt que sur votre capacité à gérer vos unités (enfin surtout sur console). Les deux parties se complètent plutôt bien mais il y a un gros déséquilibre qui tend vers la partie gestion du donjon.

En effet le jeu pâtit de plusieurs petits soucis sur Xbox One et de manière générale, ce qui entrave légèrement les possibilités et le plaisir. Outre les quelques plantages, les succès qui ne se déverrouille pas, il y a de nombreux ralentissement lors des affrontements plus "conséquents" et il devient par exemple impossible de lancer un sort correctement, sachant que les sorts de zones sont un facteur clé de succès. Il est quasiment impossible de sélectionner des unités pour donner des ordres et des placements spécifiques en fonction des dégâts (mêlée, distances, soins, sorts). Certains comportements d'unités sont illogiques (cf. anecdote). Mais surtout, une forme de répétitivité assez désespérante apparaît dans toutes les parties. En effet, dans toutes les missions et escarmouches, vous allez sortir les mêmes bâtiments dans le mêmes ordre pour aller ensuite capturer un point d'intérêt à l'extérieur pour accéder aux recherches et libérer les mêmes salles, etc.

Dungeons III Complete Collection offre deux modes multijoueur. Le premier durant la campagne qui vous demande de gérer le donjon à deux mains plutôt qu'une seule. C'est parfois assez marrant de se rendre compte que le comportement du mal est assez proche de celui de Talya si vous ne vous mettez pas d'accord avec votre binôme. Vous allez chacun dans votre sens au risque de voir le donjon s'écrouler.

Il existe aussi un mode d'affrontement mais malheureusement assez compliqué à apprécier. Déjà parce qu'il n'y pas beaucoup de demande pour ces parties, mais en plus, elles se résument à des prises d'objectifs sur la surface en affrontant de 1 à 3 joueurs. Il aurait été plus probant d'aller visiter un donjon ennemi pour voir qui s'en tirait le mieux.

Dungeons III Complete Collection propose une expérience sympathique, relevée et plutôt drôle si vous avez aimé les précédant volets. Avec ses phases de STR ardu mais légère, et sa construction de donjon répétitive, Dungeons III Complete Collection s'égare peut-être un peu en route pour offrir un jeu plus ouvert. À commencer par ce narrateur omniprésent qui sera une source de stress auditif si vous n'aimez pas que le quatrième mur soit brisé d'entrée. Le jeu souffre même de défauts exaspérants sur console. Dommage.

Dungeons III Complete Collection souffre de quelques défauts plus ou moins agaçants qui peuvent aboutir à des effets dramatiques. Celui qui m'a le plus souvent énervé, surtout dans les difficultés élevées, c'est cette cochonnerie de gobelin qui non content de ne pas être rentré avec ses petits copains à la base, se permettait un petit détour par la base ennemie pour ramener les défenseurs dans votre donjon. Et quand je vous dis les défenseurs, c'est toute la défense ennemie. De quoi se faire marcher dessus par une vingtaine de troupes d'élite qui n'en demandaient pas tant. Et même si le retour à une sauvegarde précédente a pu me sauver, certaines me ramenaient juste avant l'entrée des ennemis dans le donjon. Rageant !