Un plaisir noir
- Éditeur Focus Entertainment
- Développeur Asobo
- Sortie initiale 14 mai 2019
- Genres Action, Aventure
Connu pour le mitigé FUEL, Asobo est resté relativement discret ces dernières années. Les projets sur lesquels le studio a travaillé ont souvent été des titres de commande, notamment sous la marque Disney. Mais dès ses premières images dévoilées, A Plague Tale a commencé à intriguer, s'offrant un attrait grandissant plus la date de sortie approchait. Il faut bien dire que le thème abordé est totalement différent de ceux de leurs précédentes productions. Alors, curieux ?
L'histoire
Derrière cette histoire fraternelle, se cache des sentiments forts et pour une fois bien exploités. En effet, les deux enfants apprennent progressivement à se connaître et à s'aimer tandis que leur innocence vole en éclats. La jeune Amicia, frêle aventurière au début du jeu, est propulsée gardienne de son petit frère. Elle va passer par de bien tristes et sanglantes étapes pour être la jeune adulte qui tentera de le sauver. Mais pour une fois, il n'y a pas de surabondance de bon sentiments ce qui permet de rendre crédible chaque personnage. Surtout qu'il faut saluer la qualité de la VF, proposant un doublage parfaitement réalisé (avec en prime des voix très connues).
L'immersion
Quelques interactions permettent d'avoir des petits échanges hors du temps entre vos protagonistes.
Le principe
La lumière est votre salut face aux rats. Le moindre écart, et vous êtes dévorés.
En termes d'ennemis, vous en distinguez deux catégories qui vous amèneront à des comportements différents mais qui conduiront tous les deux à la mort si vous ne faites pas attention. Les soldats de l'inquisition sont les premiers que vous croisez. Le plus souvent vous devez les éviter sous peine de prendre un méchant coup d'épée. L'infiltration est alors votre meilleure arme, la diversion votre atout majeur. Vous pouvez lancer des cailloux sur des objets bruyants ou casser des pots en céramiques pour vous créer des opportunités. Mais ils peuvent aussi être tués, tout en sachant que le combat n'est pas le point fort d'Amicia (contrairement à une Lara Croft qui aurait massacré 40 ennemis à la minutes). Le second type d'ennemis est beaucoup plus effrayant. Les rats sont des ennemis redoutables qui ne craignent que la lumière. Armé d'une torche, vous avez une chance de passer mais n'espérez pas les vaincre. Et clairement, les passages de jeu avec les rats sont les plus difficiles et les plus stressants, donnant lieu à de redoutable puzzles. C'est aussi les rats qui font naître un sentiment de dégoût et de peur, faisant tourner le jeu parfois vers du gore.
Le jeu dispose d'un petit système de craft très bien dosé qui vous propose de fabriquer des éléments consommables d'alchimie (poudre pour rallumer des braises, éteindre des flammes...) ainsi que d'améliorer votre équipement par le biais d'atelier. Les deux éléments consomment les mêmes ingrédients, ce qui pousse rapidement à faire des choix entre l'action en aventure et l'amélioration. En effet, si durant un chapitre vous avez été repéré et avez utilisé la force plutôt que vos méninges, la sanction tombe rapidement et vous ne pouvez pas améliorer le stockage ou la fronde. Cela rend le système de craft encore plus intéressant. Enfin, sachez qu'il y a aussi tout une série de cadeaux, de fleurs pour Hugo et de curiosités à collecter tout au long de l'aventure.
Pour qui ?
Les phases d'infiltrations sont au début assez permissive.
L'anecdote
A l'heure des décisions difficiles, Amicia n'hésite pas une seconde, mais regrette longtemps.
- C'est bête à dire mais une vraie bonne VF
- C'est vraiment joli, surtout pour du AA
- Une bande son juste qui participe à la cohésion de l'aventure
- Une histoire prenante qui n'en fait pas trop
- Le rythme du jeu : il accélère,se pose, redémarre... sans jamais s'arrêter
- Les rats et leurs comportements
- Les animations faciales
- Parfois trop scripté dans la progression
- Une IA parfois très permissive
À n'en pas douter, A Plague Tale est une excellente surprise, une pépite quasiment, pour peu que vous ne soyez pas allergique à ses quelques faiblesses. Tout au long de ses dix-sept chapitres, vous vivez une aventure passionnante, poignante et bien ficelée. La maîtrise du rythme est l'un des facteurs de réussite. Il accélère, ralentit, s'emballe et se pose sans jamais s'arrêter ce qui offre une aventure entière et jamais décousue, chose assez rare. L'immersion proposée par le jeu est aussi l'un des grands points forts : le visuel, les bruitages, la musique et même la VF participent tous à rendre l'aventure plus belle. Les quinze heures de jeu sont un vrai régal pour un jeu qui vaut absolument le détour.