Test | Tom Clancy's The Division 2

09 mai 2019

Quelques sept mois après les évènements de New York, qui ont vu débarquer la seconde vague d'agents de La Division après la libération du poison vert, vous voilà parachuté dans la belle capitale de Washington suite à un appel de détresse. Alors que les effets du poison commencent à se dissiper et que les survivants se regroupent et s'entraident, de nouveaux groupes menacent la paix précaire. Les Hyènes, les Parias et les True Sons ont des projets différents pour les survivants et se battent pour le contrôle des restes de la ville. Comme dans le précédent épisode, le scénario sert de trame de fond en ne s'imposant pas. Il est un prétexte pour aller visiter certains lieux sans jamais réellement vous passionner, pour que vous profitiez pleinement de l'action et du moment présent plutôt que des vidéos. Cette trame vous permet notamment de visiter les monuments prestigieux de Washington et les musées, vous servant une bonne dose de patriotisme et d'histoire américaine.

Les décors enneigés de Tom Clancy's The Division et la ville quadrillée ont laissé leur place à une ville plus verdoyante, profitant de la clarté d'une saison plus douce. La nature commence légèrement à reprendre ses droits alors que les traces du chaos passé sont toujours bien présentes. Si le moteur graphique (Snowdrop) du jeu est toujours le même que celui de Tom Clancy's The Division, les effets de lumières sont plus poussés, les détails plus agréables à l'œil et le rendu globalement très joli. La mise en scène mise souvent sur des effets de lumière traversant, profitant tantôt de l'urbanisme contemporain, tantôt de la végétation luxuriante.

Tom Clancy's The Division 2 est un jeu de tir à la troisième personne qui met en avant la mise à couvert (sur simple pression de la touche A) plutôt que des gunfights déjantés. Avec une variété d'armes assez impressionnante allant du révolver à la mitrailleuse lourde, vous disposez d'un panel très convenable. Vous devez en équiper trois : deux principales et une arme de poing. Cette variété d'armes permet de modifier votre approche de chaque situation, profitant d'un point haut pour sniper ou en attendant au corps à corps avec un fusil à pompe. En plus de vos armes et grenades, vous disposez de compétences qui vont débloquer des gadgets pour vous aider au combat (deux qui s'attribuent à LB et RB). La liste a d'ailleurs été améliorée par rapport au précédent épisode. S'ajoutent notamment aux tourelles et grenades mobiles un drone doté d'une mitraillette qui vous obéit au doigt et à l'œil ainsi que plusieurs options sur les 8 gadgets disponibles. Ces compétences vous permettent aussi de vous adapter à la situation mais aussi au nombre de joueurs présents dans la session car les options proposées permettent en outre de soigner ou de renforcer un allié.

Les occupations en jeu sont nombreuses. En plus de suivre la trame principale avec ses missions qui vous baladent aux quatre coins de la carte, le jeu dispose de plusieurs quêtes annexes et de missions secondaires. Vous devez aider à rendre autonomes des refuges qui vous aideront en échange de quelques services. Le tout constitue souvent un excellent moyen de gagner un peu d'expérience en attendant de pouvoir atteindre la prochaine mission. Petite nouveauté, un système de points de contrôle a été mis en place sur la carte. Répartis un peu partout dans Washington, vous allez devoir reprendre ces points stratégiques aux différents ennemis puis les défendre et y mettre des ressources pour que des alliés puissent y garder vos arrières. Cela vous permet de débloquer des points de téléportations et d'obtenir un gros loot. Il est donc souvent préférable d'attendre pour libérer ces points d'avoir atteint le niveau maximum et la fin du jeu.

Contrairement à Tom Clancy's The Division où les ennemis étaient de véritables sacs à points de vie, le système a été revu pour proposer une alternative basée sur des points faibles et des éléments d'armure destructible. Et cela fonctionne plutôt bien. Face à un ennemi de haut rang (le jaunes) vous devez d'abord trouver le point faible avant d'espérer mettre à genou le vilain. Avec vos différents gadgets et grenades, vous pouvez alors varier les plaisirs pour les enflammer, les couvrir de grenades ou les ensevelir de nuées de balles. C'est d'autant plus valable en end-game avec l'arrivée des Black Tusks qui sont spécialement coriaces, armés et équipés de gadgets semblables aux vôtres.

Le jeu a été intégralement pensé pour être joué à plusieurs, en escouade de quatre de préférence. Si la répartition des rôles et des compétences en sont les premières traces visibles, le comportement des ennemis en est une bien plus évidente. Là où quand vous êtes seul, l'ennemi reste calme mais s'applique à vous contourner, à plusieurs, l'agressivité des insultes contre les agents de la division est rejointe par les actes. Il est alors souvent difficile de contenir les assaillants qui se montrent fourbes et hargneux, n'hésitant pas à vous acculer et à vous encercler dès que possible. Ils utilisent d'ailleurs astucieusement le level design, n'hésitant pas à passer par l'extérieur d'un bâtiment pour revenir à revers. Ceci paraît évident pour un joueur mais rend les missions beaucoup plus difficiles.

Vous retrouvez aussi la Dark Zone, difficile mélange de PvP et de PvE, qui vous permet de récupérer des équipements de meilleure qualité si vous êtes prêt à prendre des risques. Vous trouvez trois zones sur la carte, dont les tailles se réduisent en même temps que la difficulté progresse. Les ennemis qui y résident sont dangereux et le deviennent encore plus une fois le jeu terminé. Une fois votre loot obtenu, vous devez extraire votre matériel par hélicoptère pour le décontaminer. Et c'est de là que vient la subtilité de la Dark Zone, puisque les autres joueurs présents peuvent choisir de devenir des renégats, des agents qui tuent des agents, et tenter de récupérer vos loots. Bien sûr, vous pouvez aussi essayer de vous épargner un long moment de farming et essayer de récupérer les équipements des autres en sélectionnant l'option dans le menu. Cela corrige le facteur stressant du premier épisode qui pouvait vous faire passer renégat en tirant par erreur sur un coéquipier qui passait dans votre ligne de tir. L'ensemble est bien équilibré et la réduction de la taille de la carte augmente le facteur stressant de l'activité.

Tom Clancy's The Division 2 ne change pas la formule qui a fait le succès de son aîné. Il profite même des trois années qui ont suivi pour offrir une expérience plus équilibrée et plus intense. En ayant baissé le temps nécessaire pour tuer un ennemi mais aussi celui pour mourir, le jeu paraît un peu plus exigeant et un peu plus stratégique. L'IA est d'ailleurs souvent la cause de vos échecs, ce qui est assez rare pour être souligné. Contrairement à d'autres FPS-TPS multijoueurs, le end-game semble avoir été pensé avant que le jeu soit mis à disposition, ce qui permet de redécouvrir Washington une fois le niveau 30 atteint. Vous l'aurez compris, Tom Clancy's The Division 2 est déjà très bon même s'il est loin d'avoir révélé tout son potentiel (notamment le Raid à huit joueurs attendu courant mai).

Si l'expérience proposée par Ubisoft est très bonne, il reste tout de même une partie dont je ne vous ai pas encore parlé, celle qui est un peu devenue la patte Ubi : les bugs. Si toutes les mémoires se souviendront des défauts d'Assassin's Creed Unity, Tom Clancy's The Division 2 est un produit bien mieux fini, mais qui a son petit lot de soucis. Et je n'ai pas été épargné par ces petits défauts. Dans les plus marquants que j'ai pu croiser sur mon aventure, vous trouvez l'absence de son pour les armes à feu durant certains affrontements, des ennemis qui vous apparaissent dessus ou encore des ennemis qui vous laissent passer comme si de rien était. Je vous passe évidemment les cadavres qui disparaissent dans les murs ou qui restent figés dans les airs. Mais mon petit préféré à moi, c'est de commencer à prendre des dégâts alors que l'ennemi est à couvert et n'a pas encore commencé à tirer. À ce niveau là aussi, ce Tom Clancy's The Division 2 fait penser à son aîné.