Test | Darksiders III
07 janv. 2019

Les restes d'une licence perdue

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Darksiders III
  • Éditeur THQ Nordic
  • Sortie initiale 27 nov. 2018
  • Genres Action, Aventure

Laissée pour morte lors de la faillite de THQ, la série des Darksiders a bien failli disparaître dans les méandres de l'économie. Pourtant, à la surprise presque général, Nordic Game (devenu THQ Nordic) remporte un lot considérable et pour le moins intéressant en rachetant la licence. Darksiders III voit le jour fin 2018 après avoir longtemps côtoyé la mort. Est-ce le signe d'un jeu mort-vivant ?

L'histoire

Darksiders III vous replonge dans la sombre affaire liant War à la guerre entre les Anges et les Démons. Pendant que celui-ci est jugé, Fury est envoyée sur terre pour rechercher et anéantir les sept péchés capitaux. Impétueuse et sûre d'elle-même, elle accepte cette quête en réclamant à son retour le commandement des quatre cavaliers. Mais rendue sur terre, comme ses frères, elle va découvrir que les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent être et cette chasse aux démons va vite prendre une tournure inattendue. Le scénario va voir Fury évoluer dans son attitude et son comportement en même temps qu'elle acquiert une nouvelle force. L'histoire n'est pas grandiose et utilise trop souvent des clichés pour un résultat sans surprise. Ce troisième épisode aurait quasiment pu sortir à l'époque du second tant sur le plan technique que sur l'intérêt amené aux joueurs.
Partie furibonde, Fury va pourtant vite se calmer

Le principe

Je suis force bleue, violette, jaune ou orange.

Darksiders III est un jeu d'action et d'aventure qui emprunte différents éléments de gameplay à des grands noms du jeu comme Zelda ou God of War. Si les précédents épisodes avaient déjà largement copié sur leurs glorieux camarades, les référents ici sont Métroïdvania et Dark Soul, tout en gardant les éléments des anciens jeux. L'exploration se fait la part belle, vous demandant sans cesse de revenir dans les endroits explorés pour débloquer une nouvelle zone. Afin de vous compliquer la tâche, il n'y a pas de carte mais une boussole pas très efficace à l'utilisation. Alliant phases de plateforme, combat et résolution d'énigmes, cette partie est sans doute la plus réussie, vous laissant parfois aux prises avec une énigme un peu plus compliquée que les autres.

Les déblocages de zone sont liés à l'acquisition de nouveaux pouvoirs pour votre héroïne. Ici, pas d'arbre de compétences mais quatre transformations nommée Abysses qui permettent à Fury de modifier son apparence, son arme et la nature des dégâts. Vous vous équipez notamment d'un marteau ou d'un nunchaku de feu en fonction de vos envies. Progressivement, ce n'est pas deux pouvoirs que vous devrez combiner mais les quatre pour espérer progresser. Avec les objets collectés, vous pouvez aussi améliorer vos armes pour augmenter leurs dégâts. Cette partie est décevante, puisque finalement, vos choix n'influent guère sur votre façon de jouer.
Entre Zelda et Métroïdvania

Pour qui ?

Bienvenue à Jurassic Siders où tout est vieux

Darksiders III se destine aux nostalgiques qui attendent la suite des aventures de Death et War. Malheureusement pas d'une qualité supérieure, ce jeu qui possède pourtant quelques qualités souffre d'une technique et d'un gameplay en dessous des attentes actuelles. Progressivement, les quatre cavaliers perdent de leur superbe. Et si vous souhaitez tout de même y jouer, nous ne saurons que trop vous conseiller d'attendre une baisse de prix et de vous armer de patience pour lutter contre la furie qui montera à chaque phase de plateforme loupée.
Un quatuor qui perd le fil

L'anecdote

Est-ce le rêve de Fury ou le nôtre ?

Darksiders III propose une première heure de jeu compliquée qui pousserait pratiquement à l'abandon. Après une introduction simple et efficace, vous voilà balancé sur terre pour une mission tutoriel. Mais voilà, sans pouvoir, Fury est malhabile, lourde et doit en plus faire avec une caméra qui lui veut du mal. Le premier boss est ainsi un condensé de ce cauchemar avec un défaut encore plus frustrant : le système de verrouillage pour se balancer. La touche d'attaque étant la même que celle pour accrocher une cible, un mauvais timing (enfin pas celui prévu par le jeu) vous fait systématiquement chuter. Le temps perdu vous laisse encaisser une attaque que vous ne pouvez pas éviter. Sachant que deux attaques vous tuent, j'ai dû recommencer ce passage une bonne dizaine de fois alors qu'il ne présentait rien de difficile. Il faut rester zen avec Fury.
Un début difficile
Les Plus
  • La direction artistique toujours aussi sympathique
  • Le système de progression par acquisition de pouvoir (si l'on oublie le côté Power Rangers)
  • Un donjon à faire et à refaire
Les Moins
  • La première heure laborieuse en terme de gameplay
  • Visuellement à la ramasse malgré le changement de moteur graphique
  • La boussole loin d'être efficace
  • Le verrouillage en combat laborieux, avec une caméra aux fraises
  • Beaucoup de temps de chargement.
Résultat

S'il était sorti en 2013 ou en 2014, le titre de GunFire Games aurait sans doute été un carton. Rendu fin 2018, il en est évidemment tout autre. La direction artistique est salvatrice, masquant une technique décevante par son côté cartoon et ses couleurs dans la lignée de ses deux aînés. Le changement de moteur graphique n'apporte que peu de chose. Et même si le jeu ne se veut pas comme une référence du genre, certains défauts sont plus que problématiques. Le système de lock est défaillant, sur les ennemis comme sur les éléments de décors qui servent de support au fouet. Votre hitbox est farfelue, vous laissant encaisser des dégâts d'un coup esquivé d'un bon mètre, ce qui est pourtant la base d'un jeu basé sur l'esquive et le contre. Heureusement, quelques bonnes énigmes et un peu de level design bien pensé viennent sauver Fury de l'apocalypse.

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