Test | Hitman 2

12 déc. 2018

Quand on s'appelle sobrement Agent 47, il arrive fatalement un jour où l'on souhaite savoir pourquoi. L'organisation secrète "Providence" propose de révéler les secrets qui se cachent sous ce pseudonyme en échange de l'élimination de grosses pointures du crime organisé. Ça tombe bien puisque vous êtes tueur à gages. Ah, et vous êtes le 47ème clone d'une expérience scientifique ayant pour but de créer une machine à tuer, nette, précise et imperméable aux sentiments. Pour preuve, vous avez éliminé la quasi-totalité de vos prédécesseurs. Bien joué !

Malgré les apparences, le scénario de Hitman 2 est aussi obscure que celui de son aîné. En reprenant les codes du genre, empruntés aussi bien au cinéma qu'aux séries TV, l'histoire vous mène un peu en bateau aux quatre coins du monde sans donner de réponses précises à vos éventuelles interrogations. Qu'à cela ne tienne, vous êtes plongé dans une ambiance magnifiquement référencée qui donne le ton et introduit avec beaucoup de classe chacune de vos missions.

Chacune de vos missions commence logiquement par un briefing qui ferait presque passer les explications de M à Bond pour une simple relecture du bottin. Vos cibles, leur lieu de villégiature, les forces en présence, tout est passé en revue avec, encore une fois, une classe incroyable. À tel point que même affalé en jogging sur votre canapé, vous vous imaginez sans mal en smoking prêt à en découdre, en toute discrétion.

La discrétion, voilà justement votre meilleure alliée pour espérer remplir à bien vos missions. Vous fondre dans la foule, éviter les gardes trop suspicieux, vous déguiser pour grimper les échelons de la hiérarchie plus vite (du simple agent d'entretien au dignitaire véreux proche de votre cible), les chemins vers votre objectif létal sont très nombreux. C'est d'ailleurs ce qui fait tout l'intérêt du jeu : un champ d'action très large et une jouabilité à toute épreuve.

Mais vous allez le voir, le plus jouissif reste sans doute les différentes manières d'utiliser votre environnement pour provoquer des accidents mortels. Une statue mal fixée à son socle et l'inauguration vire à la catastrophe, une bétonnière géante qui déverse malencontreusement son contenu sur votre cible en pleine réunion de chantier, un pneu mal visé lors du passage au stand et voilà une Formule 1 qui part en vrille au premier virage... "Faîtes de votre environnement une arme". Le sous-titre du jeu n'est décidément pas là que pour décorer.

Hitman 2 ne propose pas à proprement parlé de mode multijoueur. Mais vous pouvez vous essayer au ghost d'un autre joueur lors de missions spécifiques qui consistent à éliminer plusieurs cibles sur une carte, bien entendu avant votre adversaire. Si les maîtres mots sont rapidité et opportunisme, il n'est pas conseillé de les associer à précipitation. La première incartade de la série dans un mode compétitif est à la fois inattendue et bienvenue même si l'intérêt se révèle assez vite limité.

Si vous êtes plutôt du genre coopératif, le mode sniper est un bon moyen de remplir une mission d'élimination multiple à deux. Il s'agit ici de vous coordonner avec un autre joueur pour éliminer vos cibles. Discrètement postés sur une hauteur avec un point de vue parfait sur le lieu du crime, votre lunette de fusil et votre dextérité feront le reste. Vous pouvez communiquer avec votre partenaire par micros interposés et ainsi mettre au point l'ordre d'élimination le plus approprié qui vous conduira à la victoire. Amusant. Cinq minutes ?

Hitman 2 reprenant à l'identique le concept de Hitman, les joueurs de la première saison ne seront absolument pas dépaysés. Si les changements sont invisibles ou presque, le plaisir de retrouver un principe et une ambiance aux petits oignons est bel et bien présent. Les nouvelles missions de l'Agent 47 sont de très bonne facture, alliant exotisme, fun, technologie et même ésotérisme avec une vraie inspiration.

Pour les nouvelles recrues, cet épisode est sans conteste le meilleur moyen de plonger dans l'univers du tueur à gages. Si l'infiltration fait maintenant partie de bon nombre de jeux AAA actuels, elle atteint ici un paroxysme absolument réjouissant. Vous l'aurez compris : fans de castagnes, passez votre chemin.

Nouveau concept qui apporte encore un peu plus de challenge à Hitman 2 : les cibles fugitives. Il s'agit d'un personnage à liquider accessible uniquement sur une période donnée (quelques semaines). Pour enfoncer le clou, cette mission unique n'accepte aucune erreur : si vous vous faites repérer voire même tuer, impossible de recommencer. Stress au max donc qui, vous vous en doutez peut-être, m'a fait échouer lamentablement sur la première cible fugitive rendue disponible au lancement du jeu : le Revenant, incarné par Sean Bean. Je fais donc partie des 40 % de joueurs qui n'ont pas rempli cette mission. Score à battre pour les prochaines missions !