Test | Masters of Anima
16 avr. 2018

Le maitre du gameplay

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Masters of Anima

Si on vous dit "jeux vidéo lyonnais", vous pensez tout de suite à Arkane Studio. Pourtant, la capitale des gaules abrite aussi l'équipe de Passtech Games responsable d'un jeu pour le moins envoutant : Masters of Anima. C'est à croire que les talents se sont concentrés dans le Rhône-Alpes. Suivez le guide pour les explications.

L'histoire

Dans Masters of Anima, vous incarnez Otto, un apprenti animancien qui voit son idylle avec Ana, la grande maitresse de l'ordre, contrarié par son statut. Malgré la différence de point de vue entre les protagonistes sur l'utilisation de leurs pouvoirs, Otto est bien décidé à franchir le dernier palier de son apprentissage. Mais lors de son intronisation, Zarh, le méchant de l'histoire, libère un ancien et terrible pouvoir afin de contrôler les terres de Spark. Il profite de la confusion pour kidnapper la grande maitresse et la divise en plusieurs cristaux. Il n'en faut pas plus à l'amoureux que vous êtes pour partir sur la trace de votre bien aimée, tout en glanant ici et là de précieux pouvoirs dans la création de golem avec l'anima.

Cette histoire simple donne pourtant de l'intérêt dans la quête d'Otto qui oppose sa vision du monde à celle de ses ainés et de sa promise. Si la trame scénaristique ne brille pas forcément par son originalité, le reste de l'emballage est tout de même bien meilleur. La direction artistique est très bonne. Les différents décors proposés sont de qualité, encore embellis par la bande son du jeu. Les musiques sont superbes et l'ambiance créée donne corps à l'aventure.
Ahhhh l'Amour !

Le principe

Hors combat, vous devez utiliser les talents de vos golems pour résoudre de petites énigmes.

Derrière cette histoire banale et une première impression de jeu qui tend vers du hack'n'slash mâtiné d'énigmes, Masters of Anima propose un gameplay riche et prenant. Car Otto dispose du pouvoir d'invoquer des petits groupes de soldats immédiatement contrôlables. Voilà qui rappelle le sympathique Overlord. Avec cinq types d'unités différentes à débloquer, et pas loin d'une centaine de créatures à l'écran en fin de partie, vous vous retrouvez rapidement avec une vraie armée de golems à maitriser. Nées de la terre, vos créatures disposent de différentes spécialisations. Les soldats sont capables de contenir et d'occuper les ennemis au corps à corps, les archers pour le combat à distance, les commandants qui relaient vos ordres ou les catalystes qui pompent l'anima de l'ennemi. Le nombre de commandes à la manette est d'ailleurs l'un des éléments les plus compliqués à gérer. Entre les invocations et révocations, les ordres, les sélections de groupes ou les déplacements de votre héros, un certain temps d'acclimatation est nécessaire.

Ainsi, Masters of Anima prend une orientation stratégique prononcée en combat. Placer les soldats dans un endroit pour bénéficier d'un effet de couvert ou séparer vos archers en petits groupes sont autant de décisions à prendre en pleine bataille. L'invocation de créatures est limitée par l'anima cumulé ainsi que par la quantité que vous pouvez stocker. Même une invocation devient alors un choix qui peut changer le cours du combat. De plus, Otto ainsi que ses troupes débloquent des compétences avec l'expérience acquise au combat. Vous pouvez alors choisir d'optimiser votre héros ou un type de troupe plutôt qu'un autre. La dimension stratégique est importante, puisque plus les combats sont longs et plus les ennemis sont enragés et font de dégâts. Recommencer un combat intense jusqu'à trouver la bonne stratégie est alors inéluctable.
De Diablo à Overlord

Pour qui ?

La gestion des différentes classes de golem est ce qu'il y a de plus difficile à apprivoiser.

Sous son air charmeur, le petit jeu indé qu'est Masters of Anima se montre particulièrement ardu, nécessitant de recommencer souvent vos combats et d'adapter régulièrement votre stratégie. Une simple erreur de commande peut vous couter très cher mais il s'agit sans nulle doute d'un des points forts du jeu. Ces éléments sont à prendre en compte dans votre achat, n'en doutez pas.
Les amateurs de stratégie

L'anecdote

Chaque type de créature possède des compétences à développer.

Ce test a été réalisé à partir de la version Switch de Masters of Anima. Pour rendre un verdict, il m'a donc fallut jouer sur les deux modes de la console. Et si le mode salon est maitrisé, les sensations dégagées par le mode portable sont plus mitigées. Un espèce de flou vient entacher votre progression durant deux ou trois minutes, le temps de s'acclimater aux différents aspects visuels. Il est aussi à noter que le jeu est gourmand en batterie, compter environ deux heures au lieu des trois habituellement constatées.
Sur Switch, en mode portable ou pas ?
Les Plus
  • La dimension stratégique du gameplay
  • Difficile à maitriser au début, la jouabilité manette est particulièrement bonne
  • Une bande son accrocheuse
  • Un vrai challenge
  • Un level design plaisant qui utilise plutôt bien tous les talents de vos invocations
  • Un jeu fluide même avec beaucoup d'invocations
Les Moins
  • Un bestiaire limité et des ennemis trop similaires
  • Le mode portable sur la Switch, plus flou
Résultat

Quel bon jeu ! Masters of Anima prouve une fois encore que les productions indépendantes peuvent tout à fait être au niveau, et ce malgré quelques menus défauts. La générosité du titre sert un gameplay plaisant, bien pensé et particulièrement accrocheur. Que ce soit au niveau du visuel ou de la bande sonore, tout vous amène à y revenir. Et si vous pouvez reprocher à Masters of Anima son bestiaire ou la qualité du mode portable de la Switch, il n'en reste pas moins l'un des jeux les plus sympathiques de ce début d'année. Gestion du type de créatures, leur positionnement, leur quantité, leurs attaques principales ou secondaires ou bien la survie de votre héros, les combats pour la liberté de Spark ont de quoi être épiques.

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