Test | Lost Sphear
06 févr. 2018

Le mieux comme ennemi du bien

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Lost Sphear

Adulés, copiés et pourtant difficilement égalés, les J-RPG des années 90 restent gravés dans les mémoires des joueurs comme des références absolues. Après I am Setsuna, Tokyo RPG Factory tente à nouveau sa chance dans un genre placé au rang du divin. Lost Sphear déboule pour nous rappeler nos meilleurs souvenirs. Vantardise mal placée ou véritable succès, seuls les joueurs pourront en décider.

L'histoire

Kanata est un jeune orphelin qui vit dans le village d'Elgarthe. Il y joue le rôle de protecteur avec ses deux camarades Locke et Lumina. Une nuit agitée lui révèle son talent : le pouvoir de collecter les souvenirs pour rétablir le monde du fléau qui le corrompt. En effet, des choses et des personnes disparaissent, laissant derrière elles une silhouette brumeuse blanche comme seule trace de leurs existences. Bien décidé à faire bénéficier l'empire de son pouvoir, Kanata et ses amis ne tardent pas à se mettre aux services de l'armée. Mais ces derniers vont vite s'apercevoir qu'ils sont manipulés.

Un jeune homme qui se réveille seul dans sa maison/hutte avec une voix douce et féminine lui annonçant la fin du monde : le jeu commence comme un clin d'œil géant à ce qui a bercé les amoureux du J-RPG. Cette accumulation de références est certes séduisante les joueurs connaisseurs mais n'empêche pas le jeu de tomber dans une certaine longueur. Le scénario a le bon goût d'éviter toutes les facilités manichéennes de notre enfance, proposant une aventure agréable qui sait vous retenir. Certains personnages sont particulièrement réussis, donnant à l'histoire proposée une vraie profondeur.
L'orphelin, la prophétie et le chaos

Le principe

Certains environnements sont réussis, mais le plus souvent c'est la répétitivité qui l'emporte.

Qui dit J-RPG dit aventure avec un grand A, vadrouille dans la nature et escapade dans des donjons. Lost Sphear vous propose de vous déplacer sur une carte sans ennemis, évitant l'éternelle fragmentation à la moindre balade. Originalité du titre, vous pouvez reconstituer des Artefacts (des lieux/monuments spécifiques) sur la carte. En plus de révéler certaines zones, ils vous donneront divers bonus tels que les déplacements plus rapides, un taux de critiques plus élevé ou de l'expérience supplémentaire. Vous constituez vous même votre série de bonus afin de l'adapter à vos besoins ou votre façon de jouer.

En combat, Lost Sphear oppose votre groupe de quatre combattants dans un système inspiré de l'ATB et de certains jeux de rôle stratégiques. Plus qu'un simple tour-par-tour, vous devez déplacer vos personnages pour optimiser les dégâts. L'attaque de Van a pour portée tous les monstres situés dans l'alignement avec sa cible, tandis que l'aérolame de Kanata peut toucher plusieurs ennemis s'ils sont suffisamment proches. Et si vous avez peur de vous ennuyer, un système de QTE permet d'augmenter les dégâts réalisés. Les exomechs enrichissent réellement ce système avec une nouvelle jauge à recharger, des attaques de zones, d'autres combinés. Un bonheur assuré pour les amateurs de jeu de rôle à l'ancienne.
Entre combat tour par tour et stratégie

Pour qui ?

Les combats, dans un premier temps accrocheurs, deviennent vite lassant...

Lost Sphear est un hommage à un genre un peu délaissé mais qui a reprit du poil de la bête ces dernières années. Comme beaucoup d'autres titres hommage, il propose de bonnes idées en offrant une aventure prenante et bien aboutie. Il n'évite cependant pas certains pièges comme la redondance des niveaux, des évidences ou certaines longueurs sans intérêt. Un jeu qui se destinera principalement aux vieux joueurs qui ont appréciés les grands noms du genre et qui en gardent une grande nostalgie.
Ceux qui ont fait Alundra, Chrono Trigger, FF3,4,5,6...

L'anecdote

... Jusqu'à l'arriver des exomechs qui complètent le système.

Ce qui est gênant le plus souvent dans les jeux de rôles, et ce de manière générale pour moi, c'est de me souvenir de là où je dois aller. Dans la plus part des jeux, une seule chose à faire : pause et se balader dans le menu quête pour espérer trouver l'indice sur l'objectif. Lost Sphear introduit une bonne idée. Si vous ne savez plus quoi faire, la simple pression d'une touche (L) de discussion de groupe vous permet de retrouver la bonne direction. En plus de vous proposer des à-côtés drôles avec des discussions entre les membres de votre groupe, vous trouverez toujours une âme charitable pour vous dire où il fallait aller. Sympa les coupaings !
Bla bla car, bla bla voyage
Les Plus
  • Une bande son magnifique
  • Les combats et les exomechs
  • Le système d'Artefacts
  • Certains personnages bénéficiant d'un très bon traitement
Les Moins
  • La VF : il manque parfois des lettres ou des mots
  • Trop de références directes et indirectes
Résultat

L'accumulation de références aux J-RPG à succès des années 90 dans Lost Sphear est ici la preuve que le mieux est l'ennemi du bien. En effet, si tous les meilleurs fondements du genre (gameplay, lieux...) se retrouvent dans ce titre, difficile de ne pas regretter cette lassitude face à des dialogues trop nombreux ou devant des situations cent fois déjà vues. Si dans un premier temps il est amusant de checker la liste des références, il faut aussi avouer que cette addition est parfois maussade. Pourtant, Lost Sphear propose une aventure plaisante, qui se laisse vivre grâce notamment à l'écriture de certains personnages et à un système de combat aguichant.

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