L'art de rééditer sans changer
Dragon's Dogma : Dark Arisen HD est le portage HD cinquième anniversaire de Dragon's Dogma : Dark Arisen de 2013 qui lui-même était la version complète de Dragon's Dogma. Vous l'avez compris, Capcom offre un petit coup de nettoyage à son RPG à défaut de lui offrir une suite. Et Capcom et les dépoussiérages, comme vous le savez maintenant, c'est souvent un petit coup de balai rapide sur le plancher. Est-ce le cas ici ?
L'histoire
Vous retrouvez exactement la même histoire que dans la version de 2012. Celle-ci n'est pas la meilleure des RPG de la décennie mais présente l'avantage de se laisser vivre si vous allez au bout. Vous avez en plus accès à l'extension Récif de l'Amertume. Contenu supplémentaire pour les plus hauts niveaux, vous allez devoir exercer vos talents avec une minutie certaine dans ce donjon particulièrement retord. Normalement accessible à partir du niveau cinquante, la difficulté du lieu vous force rapidement à envisager la possibilité de farmer avant de vous y aventurer.
Le principe
Changer de classe modifie réellement votre façon d'aborder les combats
Votre pion, intégralement personnalisable comme votre héros, va faire partie de votre aventure jusqu'au bout et vous ne pourrez pas le changer. Il est l'élément indissociable de votre aventure et il faut donc le rendre utile. Car plus que de vous servir, il est possible de le prêter aux autres joueurs pour glaner informations, objets et cadeaux. Mais ce n'est pas fini, le jeu vous demande de former un groupe de quatre personnages, vous allez donc emprunter le pion de deux autres joueurs (sans leur accord) pour compléter votre compagnie. Et c'est là que la subtilité de toutes les classes sont à prendre en compte. L'équilibre d'un groupe de quatre personnages entre magie, soin, attaque à distance, corps-à-corps et DPS est un élément primordial pour finir une mission. L'absence de niveau indiqué quand vous commencez une quête vous pousse malheureusement assez souvent à favoriser le niveau des pions plutôt que de garder un groupe homogène.
Avec une vraie liberté, vous enchaînez les missions principales et secondaires sans jamais vraiment être orienté (pas d'indication d'ordre). Au détour d'une quête d'escorte, vous croisez une créature gigantesque qui vous donne envie de vous lancer dans un combat épique, à l'issue incertain mais qui procure un plaisir immense. Mais c'est aussi là que viennent les doutes. En plus de ne plus savoir réellement pourquoi vous êtes là, il n'y a pas de voyages rapides sauf par l'achat d'objets très limités. Du coup, même après une dizaine d'heures, vous hésitez à vous écarter de Soren au risque de mourir bêtement. Certains ennemis apparaissent devant vous. Quand il s'agit de gobelins, ce n'est pas gênant, mais enchaîner un troll avec un griffon peut vite vous pousser au bord du gouffre de l'abandon. Et l'expérience acquise au combat n'est pas forcément très récompensante : tuer un troll rapporte moins d'expérience que chasser des occupants qui ne payent pas leur loyer. Quelques soucis d'équilibrage qu'il vous faudra donc apprivoiser.
La technique
Les décors sont restés dans leur jus, avec quelques détails sur les végétaux en plus.
Pour qui ?
Les balades nocturnes sont particulièrement dangereuses.
- Le système de pions est intéressant
- Un jeu de rôle qui laisse le choix dans l'évolution de son personnage
- Vous êtes libre dans vos quêtes
- L'IA (de l'allié surtout) est mauvaise
- Le portage HD est fainéant
- Les allers-retours pour changer de pions (ou myrmidons)
- Le scénario est très léger
Pas mauvais mais complètement dispensable, voilà le bilan de cette expérience. Ce portage HD de Dragon's Dogma : Dark Arisen apporte un peu de fluidité à l'expérience de base et ajoute quelques textures mais pas de quoi renouveler l'expérience. Si le fond est toujours bon, la forme, elle, pose question pour un jeu paru en 2018. Si vous connaissez l'œuvre de base, passez votre chemin, et si vous la découvrez, préparez-vous pour une aventure qui est restée dans son jus avec ses défauts. Vous voilà prévenu.