Test | Dragon's Dogma : Dark Arisen HD
29 nov. 2017

L'art de rééditer sans changer

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Dragon's Dogma : Dark Arisen HD
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 3 oct. 2017
  • Genres Action, Rôle

Dragon's Dogma : Dark Arisen HD est le portage HD cinquième anniversaire de Dragon's Dogma : Dark Arisen de 2013 qui lui-même était la version complète de Dragon's Dogma. Vous l'avez compris, Capcom offre un petit coup de nettoyage à son RPG à défaut de lui offrir une suite. Et Capcom et les dépoussiérages, comme vous le savez maintenant, c'est souvent un petit coup de balai rapide sur le plancher. Est-ce le cas ici ?

L'histoire

Ne vous emballez pas, aucun changement à prévoir ici. Dragon's Dogma : Dark Arisen HD vous propose d'incarner un héros intégralement personnalisable. Alors que vous vivez paisiblement dans un petit village de pêcheurs, un dragon attaque, détruit quasiment tout sur son passage et arrache votre cœur durant l'affrontement. À votre plus grande surprise, vous survivez à cette épreuve et partez à l'aventure pour récupérer votre bien. Au détour d'un chemin, vous apprenez que vous êtes l'insurgé, un grand héros seul rempart contre les dragons, être capable de contrôler les myrmidons, des mercenaires écervelés mais particulièrement utiles au combat.

Vous retrouvez exactement la même histoire que dans la version de 2012. Celle-ci n'est pas la meilleure des RPG de la décennie mais présente l'avantage de se laisser vivre si vous allez au bout. Vous avez en plus accès à l'extension Récif de l'Amertume. Contenu supplémentaire pour les plus hauts niveaux, vous allez devoir exercer vos talents avec une minutie certaine dans ce donjon particulièrement retord. Normalement accessible à partir du niveau cinquante, la difficulté du lieu vous force rapidement à envisager la possibilité de farmer avant de vous y aventurer.
On prend les mêmes et on recommence

Le principe

Changer de classe modifie réellement votre façon d'aborder les combats

Vous êtes ici face à un RPG classique qui vous demande de choisir une classe parmi les trois disponibles au début. Mage, guerrier et voleur sont trois archétypes qui vont guider vos premiers pas. Après un certain temps, vous pouvez changer pour des classes plus poussées (mage pouvant devenir sorcier par exemple) ou en choisissant une des trois classes mixtes comme paladin. De cette classe dépend vos équipements possibles mais aussi les compétences que vous allez débloquer et utiliser en combat. Vous équipez jusqu'à six compétences dans un ensemble varié permettant notamment d'infliger des dégâts élémentaires, de soigner, de renverser un ennemi ou d'attirer l'attention de tous. Petite spécificité du jeu, vous pouvez grimper sur les ennemis massifs pour viser un endroit particulier. Mais la principale particularité du jeu est qu'en plus de gérer votre personnage, vous devez créer un myrmidon ou pion qui accompagne votre combattant tout au long de l'aventure. Et c'est là que le jeu devient intéressant.

Votre pion, intégralement personnalisable comme votre héros, va faire partie de votre aventure jusqu'au bout et vous ne pourrez pas le changer. Il est l'élément indissociable de votre aventure et il faut donc le rendre utile. Car plus que de vous servir, il est possible de le prêter aux autres joueurs pour glaner informations, objets et cadeaux. Mais ce n'est pas fini, le jeu vous demande de former un groupe de quatre personnages, vous allez donc emprunter le pion de deux autres joueurs (sans leur accord) pour compléter votre compagnie. Et c'est là que la subtilité de toutes les classes sont à prendre en compte. L'équilibre d'un groupe de quatre personnages entre magie, soin, attaque à distance, corps-à-corps et DPS est un élément primordial pour finir une mission. L'absence de niveau indiqué quand vous commencez une quête vous pousse malheureusement assez souvent à favoriser le niveau des pions plutôt que de garder un groupe homogène.

Avec une vraie liberté, vous enchaînez les missions principales et secondaires sans jamais vraiment être orienté (pas d'indication d'ordre). Au détour d'une quête d'escorte, vous croisez une créature gigantesque qui vous donne envie de vous lancer dans un combat épique, à l'issue incertain mais qui procure un plaisir immense. Mais c'est aussi là que viennent les doutes. En plus de ne plus savoir réellement pourquoi vous êtes là, il n'y a pas de voyages rapides sauf par l'achat d'objets très limités. Du coup, même après une dizaine d'heures, vous hésitez à vous écarter de Soren au risque de mourir bêtement. Certains ennemis apparaissent devant vous. Quand il s'agit de gobelins, ce n'est pas gênant, mais enchaîner un troll avec un griffon peut vite vous pousser au bord du gouffre de l'abandon. Et l'expérience acquise au combat n'est pas forcément très récompensante : tuer un troll rapporte moins d'expérience que chasser des occupants qui ne payent pas leur loyer. Quelques soucis d'équilibrage qu'il vous faudra donc apprivoiser.
Un RPG occidental dans la moyenne

La technique

Les décors sont restés dans leur jus, avec quelques détails sur les végétaux en plus.

Qui dit version HD dit normalement mouture améliorée. Et c'est malheureusement moyennement vrai. Tout d'abord, le jeu ne souffre plus des affreux ralentissements qu'il avait connu dans le passé. Les combats et plus particulièrement les déplacements en combat sont donc bien plus fluides et cela rend l'expérience plus agréable. Si quelques textures ont été améliorées ici et là, c'est malheureusement tout. Tous les défauts du jeu originel sont de restes, allant de l'IA défaillante aux ennemis qui apparaissent bêtement sur le champ de bataille ou deux mètres devant vous. Les paysages comme les décors ont profité d'un petit lifting, mais le jeu reste loin des standards actuels.
Le minimum syndical, à peine

Pour qui ?

Les balades nocturnes sont particulièrement dangereuses.

Mais alors pour qui se destine cette version de Dragon's Dogma : Dark Arisen HD ? Quitte a être brutal, autant se le dire : personne ou presque. À part pour ceux qui n'ont pas touché à la version 360/PS3, il n'y a aucun intérêt à retourner sur le titre. Certes fluide, le jeu reste vieillot et plutôt moche, alors que bien des RPG occidentaux ont vu le jour ces dernières années et avoisinent le même tarif.
Les innocents, et encore
Les Plus
  • Le système de pions est intéressant
  • Un jeu de rôle qui laisse le choix dans l'évolution de son personnage
  • Vous êtes libre dans vos quêtes
Les Moins
  • L'IA (de l'allié surtout) est mauvaise
  • Le portage HD est fainéant
  • Les allers-retours pour changer de pions (ou myrmidons)
  • Le scénario est très léger
Résultat

Pas mauvais mais complètement dispensable, voilà le bilan de cette expérience. Ce portage HD de Dragon's Dogma : Dark Arisen apporte un peu de fluidité à l'expérience de base et ajoute quelques textures mais pas de quoi renouveler l'expérience. Si le fond est toujours bon, la forme, elle, pose question pour un jeu paru en 2018. Si vous connaissez l'œuvre de base, passez votre chemin, et si vous la découvrez, préparez-vous pour une aventure qui est restée dans son jus avec ses défauts. Vous voilà prévenu.

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